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2 oct. 2009

Top 5 : Guillaume Depardieu

Cette semaine, Guillaume Depardieu prend les chemins de traverse dans Au voleur.




Top 5 des films avec Guillaume Depardieu

01. Versailles (2008)
Il parcourt les routes à la recherche d'un mieux-être, tombe sur un petit garçon en mal de père, l'emmène avec lui et tente comme il peut de lui apprendre la vie. Simplicité et force du lien sont au centre de ce bouleversant Versailles, récit écorché de la vie hors cadre de deux êtres qui ne se cherchaient pas mais ont fini par se trouver. Le cadre est modeste, les moyens limités ; qu'importe, puisque c'est l'humain qui prime dans ce road movie traversé de fulgurances poétiques, et dont la fin un peu en-dessous ne vient heureusement pas ternir la grâce.



02. Stella (2008)
Pour la petite Stella, fille de cafetiers un peu perdue, l'ami idéal revêt les traits de Guillaume Depardieu, picoleur charmeur qui séduit les filles à tout va mais n'oublie jamais de lui raconter des histoires. Un splendide portrait de gamine, en mouvement perpétuel, toujours illuminé par des acteurs absolument parfaits, et le grand retour d'une Sylvie Verheyde un peu paumée depuis le succès d'Un frère. Stella rappelle Pialat, en plus sympa et plus juvénile, et rappelle à quel point la rêveie est importante pour l'équilibre d'une petite fille de cet page.



03. Les marchands de sable (2000)
Faisant office d'intrus dans la filmographie de Pierre Salvadori, son film le moins connu est pourtant l'un de ses meilleurs. Doté d'un fort joli casting (Mathieu Demy et la fratrie Depardieu), voilà un polar apparemment anodin autour d'un trafic de drogue, d'une vengeance, d'une conquête de territoires. Mais la mise en scène innove discrètement et propose une autre façon d'observer ce petit monde et ses rouages. Finement construit, aussi rêveur qu'inquiet, Les marchands de sable est plus qu'une curiosité : c'est l'un des meilleurs polars français de la dernière décennie.




04. Process (2004)
Attention film extrême. Sorti en catimini, Process explore les dernières tentatives d'une suicidaire (Béatrice Dalle) pour tenter de se raccrocher à la vie. Terriblement violent et étrangement raffiné, le film de C.S. Leigh ne saurait être réduit à une poignée de scènes choc (séance brutale de triolisme, ingestion de verre pilé) et doit être vu comme une oeuvre d'art moderne s'interrogeant sur les moyens de prendre conscience de son statut d'être vivant. Dalle et Depardieu excellent dans la représentation de la souffrance. Il faut en avoir envie, mais Process est une véritable expérience de cinéma, de celles qui vous marquent pour longtemps.




05. Les apprentis (1995)
Film générationnel ou pas ? Difficile à dire. Mais le film le plus drôle de Pierre Salvadori (dont les oeuvres sont souvent assez pataudes, osons enfin l'affirmer) va bien au-delà de toute considération de ce genre, s'attachant simplement à ce duo improbable de losers aussi pathétiques qu'attachants. Sur le bon vieux thème de l'amitié salvatrice, Les apprentis réchauffe le coeur et fait aimer encore plus (si cea est possible) les deux monstres que sont François Cluzet et Guillaume Depardieu.

1 oct. 2009

AU VOLEUR

Voilà bientôt un an qu'il nous a quittés, et Guillaume Depardieu n'a toujours pas disparu. Ni de nos coeurs ni des écrans de cinéma. En attendant la sortie de L'enfance d'Icare, le film sur le tournage duquel il a contracté sa pneumonie fatale, voici donc Au voleur, premier film plus que prometteur de Sarah Leonor (alias Sarah Petit). Comme dans Les inséparables, l'acteur y incarne un homme en marge qui ravit le coeur d'une madame tout le monde et la pousse dans ses retranchement pour mieux la révéler à elle-même. Le voleur du titre, c'est lui : de matériel hi-fi, de voitures, et finalement de sentiments. C'est ce que montre la première partie du film, à savoir comment ce type perpétuellement en fuite finit par trouver une forme de sédentarité dans les bras de cette jeune prof d'allemand au quotidien moyennement engageant mais à l'indéniable générosité sentimentale.
On l'a dit à chacun de ses films, et ce depuis des années, mais Guillaume Depardieu trouvait ici l'un de ses meilleurs rôles. Car, aussi blessé soit son personnage, il échappe à sa traditionnelle posture d'écorché vif et livre une prestation encore plus simple, plus humaine, mais pas moins habitée. C'est tout de suite plus simple quand on a en face de soi une comédienne de la trempe de Florence Loiret-Caille, dont on ne répète jamais assez qu'elle est déjà l'une des plus grandes actrices de ce début de siècle et qui ne cessera pas de le confirmer dans les années à venir. Regard noir et air fragile, innocence et érotisme : elle et son personnage ne font qu'un, créant une nouvelle fois l'émoi. La matière du film pourrait être d'une vacuité absolue que la superbe de ce duo nous le ferait oublier en deux secondes à peine.
Mais Au voleur n'est pas qu'un film d'acteurs, et confirme véritablement le talent de sa réalisatrice dans une deuxième partie absolument magnifique. Contraints de fuir pour échapper à la police, les deux amants se réfugient plus ou moins volontairement dans une campagne retranchée, boisée, traversée par de nombreux canaux et peuplée de quelques animaux. L'infinie simplicité du propos, qui tranche avec un cadre toujours plus affûté, est absolument stupéfiante, tout comme l'attitude de deux héros si heureux d'être à deux qu'ils parviennent à garder le sourire malgré le destin possiblement sombre qui les attend. Une promenade en barque, un bain d'eau froide, un repas sommaire au coin du feu et c'est l'idée même du bonheur qui jaillit, aussi éphémère soit-il. Transcendé par une direction artistique exemplaire (entre autres, la bande originale est à tomber), Au voleur est donc un petit coup de coeur discret mais sincère, à ne surtout pas rater pour qui souhaite encore profiter de Depardieu Junior sur grand écran.




Au voleur de Sarah Leonor. 1h40. Sortie : 30/09/2009.
Critique publiée sur Écran Large.

12 déc. 2008

LES INSÉPARABLES

Il tire une dernière fois sur sa clope, assis sur un banc, puis la jette un peu plus loin en regardant passer les gens. Le dernier plan des Inséparables est bref et somme toute assez ordinaire, mais a ceci d'émouvant que le "il" en question se nomme Guillaume Depardieu. Avant de nous quitter en octobre, l'acteur a beaucoup tourné, et le premier long de Christine Dory est l'avant-dernier film de Depardieu Junior (reste le thriller L'enfance d'Icare, dont la sortie n'est pas encore fixée).
Charmante comédie dramatique, Les inséparables donne l'occasion de voir Depardieu sous un jour légèrement différent. Légèrement, c'est le mot : s'il interprète comme souvent un homme un peu paumé, détruit par une addiction mais surtout accro à la vie, le traitement proposé par la réalisatrice rend tout beaucoup moins grave que sur le papier. Que l'on parle de mort, de drogue ou de trahison, Christine Dory offre une vision relativiste de deux existences compliquées mais belles avant tout. L'histoire d'amour de Boris et Sandra (Marie Vialle, la nouvelle Judith Henry) fait chaud au coeur, et même quand elle va lui acheter sa dose ou que la grâce des débuts laisse place aux premiers tourments, tout reste juste beau, presque réconfortant, parfois même très drôle.
On ne s'explique pas réellement la réussite de ce film en perpétuel équilibre instable, qui montre autrement les étapes d'un amour. C'est juste que Dory parvient à faire jaillir la vérité par petites touches, comme si de rien n'était, à l'image des nombreux dessins réalisés par le héros : ça ne paie pas forcément de mine, mais ça touche au coeur, avec profondeur mais sans lourdeur. On regrettera longtemps Guillaume Depardieu, capable de s'investir dans ce genre de projet apparemment anodin mais qui ragaillardit le spectateur et le cinéma français fauché. Chapeau.
8/10
(également publié sur Écran Large)

16 nov. 2008

STELLA

Ona retrouvé Sylvie Verheyde. Il y a dix ans déjà, Un frère nous cueillait (et révélait au passage une certaine Emma de Caunes). Il y eut ensuite le très raté Princesses, le scénario tout pourri du Scorpion de Julien Séri. Et puis plus rien. C'était pour mieux nous revenir avec ce Stella de premier choix, film mineur aux accents majeurs, festival d'émotions diverses et variées. Chronique de l'année de sixième d'une fille de patrons de bar, le film charme tout d'abord par le contraste entre l'air fragile de la petite Stella, qui nous expose ses états d'âme au gré d'une délicieuse voix off, et ses réflexions pétries de bon sens, comme si elle était devenue adulte avant l'heure. Le ton est léger même pour parler de choses graves, à l'image d'une bande originale alternant gros tubes kitschissimes (Sheila, Juvet et compagnie) et morceaux plus "sérieux".
Par miracle, Verheyde parvient à injecter de la fantaisie et de la drôlerie dans ce qui aurait pu n'être qu'une chronique sociale de plus, avec ses odeurs de tabac froid et ses personnages aux cheveux gras. Et pour cause : c'est un film sur la magie de l'enfance et sur le détachement salvateur dont peuvent faire preuve certains mioches, même plongés dans un marasme familial un peu pitoyable. Si le milieu dans lequel elle évolue n'est pas le plus reluisant qui soit, Stella est pourtant une petite fille aimée de ses parents, qui peinent cependant à lui exprimer leurs sentiments et à la prendre en charge comme il le faudrait. Parachutée dans un collège un peu trop huppé pour elle, elle va découvrir la rudesse des préjugés et des différences sociales. Mais toujours avec un regard enfantin. Verheyde semble s'être fixée un objectif bien simple : ne jamais verser dans le plombant. Les quelques scènes graves sont traitées avec sobriété, et certains sujets comme les tourments amoureux sont abordés avec une sorte de fausse candeur réjouissante (ah, ces plans à la David Hamilton pour croquer le premier amoureux de Stella).
Évidemment, un tel film ne saurait exister sans des interprètes solides. Léora Barbara est juste exceptionnelle dans le rôle-titre, bien entourée par le surprenant couple Karole Rocher-Benjamin Biolay en parents pas modèles. Et puis, même s'il n'est là que dans quelques scènes, Guillaume Depardieu illumine chaque plan dans lequel il apparaît, bouffant une nouvelle fois la pellicule comme il l'a si souvent fait ces dernières années. Dans Stella, Guillaume joue un type qui fait craquer les filles, jeunes ou moins jeunes. C'est cette image-là qu'on voudrait garder de lui, quelques semaines après sa détestable disparition.
8/10

10 oct. 2008

DE LA GUERRE

Bertrand Bonello est un excellent cinéaste, mais tout le monde peut se tromper. Tel est le bilan que l'on peut effectuer à l'issue des cent trente minutes de projection de De la guerre, son dernier film en date et le moins bon de tous. Entendons-nous bien : tout n'est pas à jeter. Déjà, il y a Mathieu Amalric, et c'est le genre de détail qui peut sauver n'importe quel sombre navet. Tour à tour rigolard et sinistre, il injecte au film ce côté lunatique et imprévisible qui constitue l'une de ses principales réussites. Les autres acteurs ne sont pas mal non plus, sauf peut-être un Guillaume Depardieu tombant la tête la première dans la caricature.
Les autres bons points sont à distribuer avec parcimonie, de même que sont distribuées les bonnes scènes sur la toile. Après un début de film intéressant (comment le héros se retrouve enfermé dans un cercueil et cherche à revivre "ça"), le film de Bonello bascule vers une sorte de folie furieuse, de méditation absconse, de transhumance trop intérieure, comme un Last days dopé aux champis moisis, et sans la mise en scène de Gus Van Sant. Il y a des scènes de transe à réveiller un mort, quelques passages tragi-comiques qui ne laisseront pas insensibles ceux qui n'ont pas quitté la salle... et puis il y a le reste. C'est-à-dire rien que de l'hystérie de base, de l'incompréhension en veux-tu en voilà, du grain à moudre offert à tous ceux qui dénigrent le cinéma d'auteur français. On se promène avec des masques d'animaux, on pratique des rituels énigmatiques, on en discute comme si c'était normal et simple à interpéter. Malgré l'humour qui parsème le film, c'est l'austérité qui prédomine, sans vraie motivation apparente. Si ce n'est celle d'esquisser un auto-portrait de Bonello, qui nomme son héros Bertrand, sème quelques indices troublants et insère même des images de Tiresia, l'une de ses oeuvres précédentes. On croit détenir la clé lorsque Laurent Lucas, qui joue Laurent Lucas, vient chercher Amalric/Bonello sur son lieu de méditation (?) en lui demandant d'arrêter de déconner et de se remettre à faire des films. Avant de sombrer de nouveau sous les coups de ce cinéma qui ne cesse de s'enrouler autour de sa propre prétention. On préférait le Bonello torturé mais sincère des films d'avant.
4/10

24 août 2008

VERSAILLES

Misère sociale, richesse intérieure : c'est le menu de ce très beau Versailles, plongée dans l'existence de quelques êtres vivant dans la précarité la plus totale. Au misérabilisme, Pierre Schoeller préfère une approche âpre et poétique, forcément salvatrice. Ses personnages ne sont pas décrits comme des victimes, mais plutôt comme des gens un peu malchanceux ou marginaux. Au centre du film, Damien, incarné par un Guillaume Depardieu magnétique, est en quête de dignité et d'identité, regonflé par la rencontre d'un petit garçon ayant fortement besoin de lui (Max Baissette de Malglaive, miracle sur pattes). La description des rapports de ces deux êtres paumés est d'autant plus bouleversante que Schoeller fait dans la simplicité la plus totale, refusant de nous attendrir façon Hector Malot ou de livrer un film torturé à la Carax.
S'il faut quelques minutes pour s'habituer à une mise en scène qui pourrait passer pour pauvre, Versailles révèle ensuite des trésors de beauté dans sa façon de sublimer quelques images et moments. C'est beau, une cabane de fortune en plein coeur de la forêt. C'est beau, un mioche qui grimace et se raidit lorsqu'on lui rince les cheveux à l'eau froide. Ce qui n'empêche pas Schoeller de crier sa révolte face à un système faisant trop souvent la sourde oreille. Et quand Damien décide d’entamer des procédures pour reconnaître ce fils qui n’est pas le sien, la poésie fait place à une rage contenue mais prégnante. Qu’importe si la toute fin convainc un peu moins que le reste : Versailles nous submerge d’émotions et se garde bien de nous faire la leçon. Bien aidé par des acteurs magistraux, Schoeller s’installe dès son premier film parmi ceux qui savent comment filmer les gens d’en bas, quelque part entre le Siegfried de Louise (take 2) et le Kechiche de La faute à Voltaire.
8/10
(également publié sur Écran Large)

4 janv. 2008

LES YEUX BANDÉS

Il est toujours étonnant de constater comme un même postulat peut aboutir à deux films fondamentalement différents. Ainsi, Les yeux bandés partage son point de départ avec L'humanité, le film de Bruno Dumont. La grisaille du Nord, un viol, une enquête, des tensions. Évidemment moins radical que Dumont, Thomas Lilti semble néanmoins emprunter un chemin voisin, favorisant l'atmosphère à l'investigation, n'utilisant l'affaire policière que comme une façon de révéler la vraie nature des hommes. Le film suit un homme qui, apprenant que son frère adoptif est soupçonné d'être un tueur et un violeur, décide non pas de tenter de le disculper, mais simplement de comprendre pourquoi il serait plus coupable qu'un autre. La mise en scène est posée, efficace, bien troussée, avec un joli travail sur le son.
Lilti installe plutôt bien une ambiance âpre et tendue, dont on sent qu'elle pourrait tourner façon Chiens de paille. Ne néglige aucun personnage secondaire. Puis se focalise peu à peu sur le vrai noeud du film, le face-à-face entre les deux frères qui cherchent encore et toujours à s'apprivoiser. C'est à partir de là que le film commence à se casser la figure, perdant son rythme et sa crédibilité. D'abord parce que la prestation de Guillaume Depardieu est proprement grotesque, ce qui est suffisamment rare pour être souligné ; ensuite parce qu'il devient alors très clair que l'auteur-réalisateur ne sait absolument pas où il va. Il multiplie les flashbacks avec une insistance plutôt grossière et ne renoue jamais avec la sobriété qui caractérisait le début du film. On le sent alors très tenté à l'idée d'une fin-choc, et puis finalement non, à moins que, et cette hésitation permanente mène vers un dénouement désorienté et sans réelle signification, laissant une dernière impression négative à l'issue d'un film qui n'a pas vraiment tenu toutes ses promesses.
5/10
(également publié sur Écran Large)

10 déc. 2007

LA FRANCE

De la part de Serge Bozon, auteur de moyens métrages incongrus et élitistes, on n'attendait pas autre chose qu'un film en marge, refusant de jouer avec les codes traditionnels du cinéma. Avec La France, Bozon réussit quelques chose d'assez exceptionnel : faire exactement ce qu'on attendait de lui, tout en parvenant à surprendre son monde. La France ressemble à un film de guerre et à une comédie musicale, mais c'est plutôt vers le théâtre antique que le réalisateur et sa fidèle scénariste nous attirent irrémédiablement.
Antique mais pas que, puisque l'héroïne du film est une descendante du chevalier D'Eon, petit brin de femme dont le déguisement en homme ne trompe pas le spectateur mais dame le pion à ses compagnons. À partir de là, Bozon brode une épopée de poche, surréaliste et d'une tristesse infinie, à peine adoucie par les quelques chansons impromptues qui viennent bercer la marche des soldats. Les instruments apparaissent comme par magie, les gros durs se sentent pousser des ailes, et le drôle de rythme des compositions vient un temps nous tirer du spleen dans lequel nous étions plongés. Délicatement, puis de moins en moins, le film nous prend, nous captive, rebondit, nous inquiète (voir la terrifiante scène de la grange). Difficile de dire pourquoi, mais La France est un film qui séduit, et dont la façade auteuriste ne doit pas repousser, tant ce Bozon-là est accessible et universellement appréciable.
7/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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