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24 déc. 2008

LOUISE-MICHEL

Faire buter un patron salaud avec ses indemnités de licenciement, c'est l'idée de Louise, qui engage un soi-disant tueur pour faire le boulot. Ce n'est que le début de Louise-Michel, troisième film du duo Delépine-Kervern, et sans nul doute celui qui possède le plus gros potentiel populaire. Parce qu'il raconte une histoire simple et méchante, rappelant certains reportages du Groland. Et parce que le noir et blanc n'est plus de mise, laissant place à une couleur un peu crasseuse rendant grâce aux paysages picards. Ah, Saint-Quentin, son bar à hôtesses, son palais de justice. Cette parenthèse régionale refermée, revenons donc au film.
Plus populaires donc, mais pas forcément plus percutants, les deux zozos du Groland livrent une comédie sociale souvent féroce, mais qui met en avant leurs difficultés à gérer le format long. Car Louise-Michel, à part quelques très bons gags assez inattendus, c'est un peu toujours la même chose. L'idée de faire finalement tuer le patron par une mourante a quelque chose de terrible, presque au-delà de l'humour noir, mais quand cela se répète plusieurs fois de suite, il est permis de faire la moue.
Idem pour le défilé de guests-stars, souvent inutiles, ne semblant être là que pour permettre aux réalisateurs de montrer qu'ils ont des relations, notamment à gauche. Benoît Poelvoorde est de loin le meilleur d'entre tous, en tordu reconstituant les attentats du 11 septembre. Hilarant. Tout comme Yolande Moreau et Bouli Lanners, de plus en plus à la mode (c'est compréhensible), et qui s'en donnent à coeur joie pour faire profiter au film de leurs physiques bien particuliers. Ils ne sont tout de même pas assez fortiches pour faire oublier le ratage de la fin de Louise-Michel, où Kervern et Delépine tentent à nouveau la carte du surréalisme, et se plantent encore plus que dans Avida. Heureusement que les deux compères ont longtemps fait du ridicule leur marque de fabrique : ça permet de faire ton sur ton.
Bref, s'ils sont évidemment plus drôles que la moyenne des humoristes francophones, ces deux-là ont encore des progrès à faire. Et pourquoi pas revenir au noir et blanc ? La platitude de la réalisation de Louise-Michel est peut-être volontaire (pour se concentrer davantage sur les acteurs et les situations), mais l'image quand même franchement laide. Même en noir et blanc, on aurait compris que les rues picardes et les usines désaffectées ont quelque chose de singulièrement laid. Ils ont l'envie, des sujets à gogo, et un vrai capital sympathie auprès du public : ne leur reste désormais qu'à apprendre la finesse.
6/10

2 sept. 2008

LEUR MORALE... ET LA NÔTRE

Ils sont seuls, ils sont radins, ils sont méchants. Scola ou Risi en auraient fait des monstres délectables, mais on n'en demandait pas tant à Florence Quentin. Une comédie sympathiquement vacharde aurait fait l'affaire. Mais non : pour son troisième film après les édifiants J'ai faim!!! et Olé!, l'ancienne scénariste de Chatiliez se complet une nouvelle fois dans la médiocrité la plus totale, puisqu'elle atteint non seulement les personnages mais également l'ensemble du film. Passée la description, grossière mais un peu amusante, de la vie bien particulière de ce couple prêt à tout pour économiser le moindre euro, Leur morale... et la nôtre dévoile rapidement son insondable vacuité.
C'est que Quentin ne parvient jamais à donner du corps aux êtres qu'elle a engendrés : oui, ils sont radins, mais c'est tout. Les situations ne vont nulle part, l'humour très lourdingue (on frôle le scato), et le film dérive vers une enquête policière sans intérêt et qui n'apparaît que comme un moyen de compléter l'heure et demie règlementaire. Ce n'est plus vraiment étonnant de la part d'une scénariste semblant avoir perdu tout talent en passant derrière la caméra. Plus pathétique en revanche, la prestation d'un André Dussollier qui s'abime de plus en plus souvent dans ce genre de comédie éculées et sans intérêt. Quant à Victoria Abril, elle semble prendre un malin plaisir à nous dévoiler son anatomie, miroir aux alouettes ne dissimulant jamais le néant total dans lequel elle s'agite.
1/10
(également publié sur Écran Large)

29 juin 2006

NOS JOURS HEUREUX

Matraqué par la promo, échaudé par les récents sommets de beauferie à la française qui ont connu le succès sur nos écrans, on rentre dans ces Jours heureux comme dans une mer glacée : avec l'intention de s'y tremper jusqu'aux mollets, pas plus.
Très vite, on constate que Nos jours heureux est dépourvu des traditionnels travers de la mauvaise comédie à la française : pas de nostalgie tenace ("c'était mieux avant..."), pas d'éloge de la vie à la dure, et surtout, une vraie tendresse pour ses personnages. Pour faire un film vraiment drôle avec des personnages qu'on méprise totalement, il faut avoir un grand talent de caricaturiste (ce que n'ont visiblement pas des gens comme Leconte ou Onteniente). Le duo Nakache-Toledano, lui, aime les gens dont il parle. Et pour cause : les deux réalisateurs ont vécu ce qu'ils racontent et savent donc de quoi ils parlent. On rit des personnages, mais on rit aussi avec eux, et aucune morale à deux balles ne viendra nous faire culpabiliser.
Nos jours heureux est une comédie franchement agréable, qui fait penser aux tous meilleurs films d'un type comme Jugnot. Ecriture modeste mais efficace, vrai soin apporté à la réalisation et à la direction d'acteurs : on sent une réelle envie de séduire le public plus qu'un simple désir de faire un gros succès. Comme dans Je préfère qu'on reste amis, Nakache et Toledano brossent une galerie de personnages attachants et joués à merveille. Il y a surtout Jean-Paul Rouve, meilleur de film en film. Mais il y a également des acteurs ô combien sympathiques comme Omar Sy (oui, le pote de) et Marilou Berry (oui, la fille de).
A l'approche des vacances, en cette saison où le légume le plus fertile est le navet géant, Nos jours heureux fait un bien fou, et rappellera plus d'un souvenir à ceux qui ont fréquenté ces jolies colonies de vacances.
7/10

22 juin 2006

DIKKENEK

Dikkenek, c'est extrêmement n'importe quoi, comme dirait JC, l'un des branquignols qui servent de héros au film. Un moment, on craint de se trouver devant une simple juxtaposition de saynettes dont l'unique credo est la belgitude. En fait, ces short cuts sont savamment reliées entre elles, et si l'argument tient sur un timbre-poste, il y a suffisamment de bouffées délirantes pour emporter l'adhésion.
Dikkenek commence sur les chapeaux de roues, avec notamment la visite d'une classe de primaire au désormais célèbre Musée des Accidentés de la Route, savant mélange d'épaves et de mauvais goût. Hilarante et franchement dégueulasse, cette séquence donne le ton d'un film qui ne recule devant rien pour faire rire.
Alors évidemment, qui dit "intrigue" éclatée dit film hétérogène. Entre les morceaux de choix se dressent quelques grands moments de solitude, qui semblent être provoqués par quelques comédiens pas à leur place (notamment Jérémie rénier et Florence Foresti). Alors on attend quelques minutes, impatient à l'idée de retrouver JC et Claudy (Jean-Luc Couchard et François Damiens), les deux belges de service dont l'accent à couper au couteau et les expressions foireuses font le sel du film. Dikkenek prouve à tout le monde que la Belgique, ce n'est pas seulement Benoît Poelvoorde. Cheveux sales, front gras, perversions en tous genres : ces deux anti-héros là ont de l'avenir. On rempilerait volontiers pour un deuxième volet. D'autant que côté charme, Dikkenek contient une pépite nommée Mélanie Laurent, petite bombe prête à tout pour s'amuser. Même à faire des photos de charme avec un poney. Vous ne pourrez pas dire que vous n'avez pas été prévenus. Dikkenek défrise sévère. Et donne gravement la frite (humour).
6/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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