Affichage des articles dont le libellé est Marilou Berry. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Marilou Berry. Afficher tous les articles

15 nov. 2008

VILAINE

On ne le dira jamais assez : la méchanceté, c'est chouette. Oui, mais la vraie méchanceté, celle qui vient des tripes, qui fait mal à autrui et qui provoque ricanements et jouissance chez les sans coeur. Or, la méchanceté de Vilaine, c'est du concentré de petite bite, du faux mauvais esprit sauce consensus, un truc aussi subversif qu'une bonne vieille vanne de Michel Drucker. L'affiche nous promettait une héroïne affreuse, sale et méchante ; à l'arrivée, le film nous propose une Bécassine avec à peine un peu de crasse sous les ongles. Incarnée par une Marilou Berry qui n'en finit plus de sombrer dans une sorte d'ersatz tout pourri de sa propre mère, Mélanie avait pourtant plusieurs pistes à explorer. Pourquoi pas une bonne séance de méchanceté gratuite, avec force coups bas et réactions très très primaires (écraser le pied de son voisin peut déjà être terriblement jouissif). Ou encore un déferlement inventif de pièges et manipulations en tous genres. Mais non, rien, rien du tout. Même le chat de l'affiche ne finira pas à la poubelle (bah non, c'est trop cruel). Tiède comme du mou de veau, Vilaine ne va donc nulle part.
Il y avait pourtant du potentiel dans cette histoire de moche qui se rebelle. Sur le papier, les personnages font penser à ceux de John Waters, voire même aux habitants d'un Twin Peaks à la française. À l'écran, le film de Benes et Mauduit semble plutôt lorgner du côté de Benny Hill, et c'est regrettable. Vilaine est une nouvelle preuve de l'absence de style etde mordant des jeunes auteurs français : qu'ils s'essaient à la comédie féroce, au slasher movie ou au fantastique, les intentions sont toujours tuées dans l'oeuf par une désespérante envie de plaire et de ne surtout fâcher personne. Et l'on s'étonne que les spectateurs détalent en masse pour aller se vautrer devant les derniers blockbusters américains. Ici, à part quelques idées de mise en scène et de narration, aussitôt lancées aussitôt étouffées, c'est la médiocrité qui rode. Seule Frédérique Bel s'en sort à peu près dans le rôle de la grosse salope de service. Mais supporter une heure et demie de ce truc juste pour la voir se balader en robe de mariée, menottée à un radiateur, c'est un peu court, jeunes hommes.
2/10

8 oct. 2008

CLIENTE

« La vie c’est pas du tiramisu ». Citation extraite de l’un des morceaux d’un rappeur dont on ne veut surtout pas retenir le nom, et qui a écrit (c’est comme ça que ça s’appelle) une partie de la bande originale du nouveau Balasko. Non, c’est vrai, la vie c’est pas du tiramisu, pas plus que Cliente n’est un bon film. Certes, le postulat était courageux, mais le développement a de quoi donner de l’urticaire de par sa tiédeur et sa fréquente grossièreté. On se demande bien ce qui, là-dedans, a longtemps effrayé les producteurs, qui refusèrent tout net de financer un tel projet, contraignant Balasko à en faire un bouquin (à succès) avant de pouvoir en faire un film. Le film a beau parler d’une femme qui se paye des hommes (et surtout un, en l’occurrence), il ne brise aucun tabou, n’apporte aucune information intéressante, n’offre aucune peinture de ce milieu méconnu. Le rapport gigolo - cliente n’est en fait utilisé que pour huiler les ressorts d’un mélodrame pleurnichard et souvent hystérique, qui ne fait pas de mal à une mouche mais peut rapidement exaspérer.
Dès la mise en place du sujet, on sent que ça cloche. N’assumant visiblement pas le sérieux des thèmes abordés, elle dispense çà et là des gags et répliques tagada tsouin-tsouin, qui décrédibilisent aussitôt l’ensemble. Exemple le plus édifiant, ce couple de pédés façon Cage aux folles, qui envisage de regarder Brokeback mountain. Qu’est-ce que ça fait là ? On n’en sait rien. Qu’est-ce que ça provoque ? Un désintérêt total. Mais parce qu’il reste une heure à tenir, on décide de s’accrocher tant bien que mal. Tout ça pour se taper une heure d’atermoiements d’Isabelle Carré, d’allers-retours d’Eric Caravaca (y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, mais à ce point…), et d’apparitions désespérantes des Balasko mère et fille, dans des seconds rôles ni faits ni à faire, aussi inutiles que schématiques.
Heureusement, il y a Nathalie Baye, la classe incarnée, qui s’acquitte plutôt bien du rôle le moins mal taillé du lot. Elle ne parviendra cependant pas à faire oublier la vacuité totale de ce pétard mouillé que sa fin moralisatrice au possible assure d’être diffusé en prime-time sur TF1 d’ici un an et demi. « La vie c’est pas du tiramisu » : on ne sait pas bien ce que ça veut dire, mais ça semble tout à coup plus poétique que le long téléfilm estampillé qualité France que l’on vient de subir pendant pas loin de deux heures.
3/10

27 mai 2007

LA DISPARUE DE DEAUVILLE

Après un Parlez-moi d'amour qui aurait dû s'appeler Parlez-moi de moi, Sophie Marceau revient en force pour un film dont elle n'est pas l'héroïne mais qui ne parle que d'elle. La disparue de Deauville ressemble à ces films que se font les filles de six ans avec leurs Barbies : elles inventent des histoires pas croyables, se donnent le beau rôle et abordent chaque détail avec une naïveté rare. Seulement voilà : Sophie Marceau vient d'avoir quarante ans, et ça fait bien longtemps qu'elle a passé l'âge.
Sur tous les plans, La disparue de Deauville est un ratage total, un massacre sincère mais réel qui n'épargne rien ni personne. D'abord cette intrigue, qui voudrait sembler ombrageuse alors qu'elle n'est même pas digne d'un téléfilm avec Mireille Darc. Ensuite cette terrrrrible mise en scène qui joue n'importe comment (mais alors n'importe comment) sur les textures, les flous, les supports, provoquant des conjonctivites chez les trois quarts des spectateurs. Puis les acteurs : Christophe Lambert, qui fait illusion dix minutes, Nicolas Briançon dans une caricature d'homosexuel, Robert Hossein qui gueule comme dans une pub Audika. Et surtout, Sophie, la Sophie nationale, celle que les vieux encensent alors qu'elle n'a pas montré grand chose dans sa carrière (sauf un sein à Cannes), ridicule, navrante, dans la frime la plus totale. Grimée en vamp, elle livre une prestation consternante tout en étant persuadée d'être géniale : c'est l'impression d'ensemble que donne La disparue de Deauville, qui devrait être un four monumental et qui pourrait sonner la fin prématurée de Sophie Marceau réalisatrice. Croisons les doigts.
1/10

29 juin 2006

NOS JOURS HEUREUX

Matraqué par la promo, échaudé par les récents sommets de beauferie à la française qui ont connu le succès sur nos écrans, on rentre dans ces Jours heureux comme dans une mer glacée : avec l'intention de s'y tremper jusqu'aux mollets, pas plus.
Très vite, on constate que Nos jours heureux est dépourvu des traditionnels travers de la mauvaise comédie à la française : pas de nostalgie tenace ("c'était mieux avant..."), pas d'éloge de la vie à la dure, et surtout, une vraie tendresse pour ses personnages. Pour faire un film vraiment drôle avec des personnages qu'on méprise totalement, il faut avoir un grand talent de caricaturiste (ce que n'ont visiblement pas des gens comme Leconte ou Onteniente). Le duo Nakache-Toledano, lui, aime les gens dont il parle. Et pour cause : les deux réalisateurs ont vécu ce qu'ils racontent et savent donc de quoi ils parlent. On rit des personnages, mais on rit aussi avec eux, et aucune morale à deux balles ne viendra nous faire culpabiliser.
Nos jours heureux est une comédie franchement agréable, qui fait penser aux tous meilleurs films d'un type comme Jugnot. Ecriture modeste mais efficace, vrai soin apporté à la réalisation et à la direction d'acteurs : on sent une réelle envie de séduire le public plus qu'un simple désir de faire un gros succès. Comme dans Je préfère qu'on reste amis, Nakache et Toledano brossent une galerie de personnages attachants et joués à merveille. Il y a surtout Jean-Paul Rouve, meilleur de film en film. Mais il y a également des acteurs ô combien sympathiques comme Omar Sy (oui, le pote de) et Marilou Berry (oui, la fille de).
A l'approche des vacances, en cette saison où le légume le plus fertile est le navet géant, Nos jours heureux fait un bien fou, et rappellera plus d'un souvenir à ceux qui ont fréquenté ces jolies colonies de vacances.
7/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
© 2009 TOUJOURS RAISON.. Tous droits réservés
Design by psdvibe | Bloggerized By LawnyDesignz