
Le scénariste Travis Milloy a visiblement révisé son petit Neil Marshall illustré : dans Pandorum, les bestioles ressemblent à celles de The descent, les combats tribaux, les décors et l'héroïne burnée à l'univers de Doomsday. D'autres références tendent à écraser un film qui serait sans doute l'ombre de lui-même s'il n'y avait la mise en scène de Christian Alvart, imaginative et déjantée. On frise régulièrement l'overdose d'effets, notamment au niveau du montage, mais le travail du réalisateur allemand reste néanmoins excitant jusqu'au bout et permet de maintenir l'attention en éveil. Le script, lui, zigzague entre rebondissements alléchants et n'importe quoi généralisé, franchissant plus d'une fois les frontières de l'intelligible. En bout de course, on ne comprend plus bien où il veut en venir, ni sur l'humanité ni sur Dieu. Mais la quantité de matière visuelle est suffisante pour faire oublier ce long patinage.
L'une des forces de Pandorum, c'est d'arriver jusqu'à son terme à concilier les histoires, traitées en alternance, des deux militaires interprétés par Quaid et Foster. Conformément à son image de héros vieillissant, le premier est au coeur d'un huis clos quasi intimiste, lequel tranche considérablement avec l'aventure frénétique et terrifiante vécue par le second. Le scénario a beau être imparfait, il maintient l'équilibre à merveille et le rend homogène jusque dans ses défauts. Et quand, après une bonne heure de séparation, les deux hommes se retrouvent enfin pour partager leurs enseignements, le film crée une curiosité maximale. Elle est malheureusement bien insatisfaite par quelques révélations de fin capillotractées ou prévisibles (au choix) et des dernières images un rien too much. Alvart a beau être talentueux, il lui reste bien du travail pour parvenir à devenir un cinéaste cohérent et totalement emballant.

Pandorum de Christian Alvart. 1h45. Sortie : 30/09/2009.