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3 oct. 2009

PANDORUM

Après Antibodies et Le cas 39, Christian Alvart quittait l'univers des psychopathes pour aller faire un tour dans l'espace. C'est en tout cas ce que l'on croyait, puisque Pandorum se révèle rapidement être le film le plus fêlé du réalisateur allemand, celui qui confirme qu'il est bel et bien affecté par un problème neuronal. Le postulat est assez vicieux : lorsque les deux héros (incarnés par Ben Foster et Dennis Quaid) se réveillent à bord de leur vaisseau ultra-futuriste après des années d'hyper-sommeil (simple jargon technique), on les croit seuls à bord et on les imagine donc prêts à se livrer à une longue séance d'introspection, à une auto-analyse façon Solaris. Même si cela en ruine une partie du potentiel, le script a le mérite d'abattre rapidement ses cartes, annonçant que 1) il y a bien plus de deux personnes à bord ; 2) il y a même autre chose que des êtres humains ; 3) il y a assez peu de place pour la tranquillité et la méditation. S'abat rapidement sur l'intrigue un tumulte perpétuel qui les perturbe immédiatement, les triture ensuite pendant près de deux heures et les recrache, lessivés ou même complètement tarés, à la gueule d'un spectateur lui aussi harassé.
Le scénariste Travis Milloy a visiblement révisé son petit Neil Marshall illustré : dans Pandorum, les bestioles ressemblent à celles de The descent, les combats tribaux, les décors et l'héroïne burnée à l'univers de Doomsday. D'autres références tendent à écraser un film qui serait sans doute l'ombre de lui-même s'il n'y avait la mise en scène de Christian Alvart, imaginative et déjantée. On frise régulièrement l'overdose d'effets, notamment au niveau du montage, mais le travail du réalisateur allemand reste néanmoins excitant jusqu'au bout et permet de maintenir l'attention en éveil. Le script, lui, zigzague entre rebondissements alléchants et n'importe quoi généralisé, franchissant plus d'une fois les frontières de l'intelligible. En bout de course, on ne comprend plus bien où il veut en venir, ni sur l'humanité ni sur Dieu. Mais la quantité de matière visuelle est suffisante pour faire oublier ce long patinage.
L'une des forces de Pandorum, c'est d'arriver jusqu'à son terme à concilier les histoires, traitées en alternance, des deux militaires interprétés par Quaid et Foster. Conformément à son image de héros vieillissant, le premier est au coeur d'un huis clos quasi intimiste, lequel tranche considérablement avec l'aventure frénétique et terrifiante vécue par le second. Le scénario a beau être imparfait, il maintient l'équilibre à merveille et le rend homogène jusque dans ses défauts. Et quand, après une bonne heure de séparation, les deux hommes se retrouvent enfin pour partager leurs enseignements, le film crée une curiosité maximale. Elle est malheureusement bien insatisfaite par quelques révélations de fin capillotractées ou prévisibles (au choix) et des dernières images un rien too much. Alvart a beau être talentueux, il lui reste bien du travail pour parvenir à devenir un cinéaste cohérent et totalement emballant.




Pandorum de Christian Alvart. 1h45. Sortie : 30/09/2009.

25 mars 2008

3H10 POUR YUMA

Préparez-vous à lapider l'auteur de ces lignes, qui s'apprête à faire son coming-out : il n'aime pas les westerns. Parce que 1) ça l'ennuie, 2) il a l'impression de voir encore et toujours le même film, 3) souvent il trouve ça complètement stupide. Oh, il y a bien quelques exceptions, puisque les meilleurs Sergio Leone trouvent grâce à ses yeux. Car jouissifs, ludiques, excitants. Mais même des monuments inattaquables comme Rio Bravo le font mourir d'ennui. Après de telles révélations, l'auteur de ces lignes comprendra aisément si vous ne remettez jamais plus les pieds ici.
Et 3h10 pour Yuma, dans tout ça ? Objectivement, il s'agit d'un western très planplan qui ne renouvelle évidemment pas le genre mais dont le rythme est assez trépidant (sur une échelle westernienne en tout cas). Le face-à-face entre un modeste fermier et un bandit de grand chemin donne lieu à quelques scènes criantes de vérité sur les différentes façons d'appréhender la vie (et donc la mort). En comparaison avec l'Open range de Kevin Costner, 3h10 pour Yuma ne tient cependant pas la route : si Open range était extrêmement long, comme un Danse avec les loups façon western, il déployait au moins une fusillade finale épique et stratégique comme une partie d'échecs. Le film de Mangold est plus primaire, avec des types qui n'arrêtent pas de se tirer dessus sans vraiment réfléchir à la façon dont ils vont échapper au bain de sang.
Et puis 3h10 pour Yuma souffre d'un terrible choix de casting : l'épouvantable Russell Crowe a encore frappé (rappelons que sa dernière prestation de qualité remonte au Révélations de Michael Mann). Ses oeillades insupportables (pour faire comprendre aux plus distraits que le méchant, c'est lui) rendent le film plus agaçant qu'il aurait dû l'être. heureusement qu'en face il y a Christian Bale, l'un des meilleurs acteurs de ce début de siècle, fin, nerveux, empreint d'une angoisse communicative. Il donne au film de Mangold ses instants les plus nobles ; mais pour voir à quoi devraient ressembler tous les westerns du monde, mieux vaut revoir encore et encore l'inépuisable Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford.
6/10

9 janv. 2008

30 JOURS DE NUIT

Profitons de la sortie de 30 jours de nuit pour nous remémorer la définition d'un film raté. Le film raté a tout pour être un bon, voire même un grand film ; tous les ingrédients nécessaires y sont présents, dans des quantités raisonnables ; pourtant, de façon plus ou moins claire, il foire piteusement sa cible. Ce n'est pas que le deuxième long de David Slade soit particulièrement mauvais, mais il fait indéniablement partie de ces oeuvres destinées à l'oubli alors qu'elles auraient pu terminer au panthéon.
Un film raté, normalement, ça ne s'explique pas. Essayons quand même en dressant la liste de ce qui aurait (éventuellement) pu être fait autrement pour (éventuellement) aboutir à un résultat moins frustrant. D'abord engager à la place de Josh Hartnett un acteur plus mûr, plus mâle que cet acteur fort potable mais dont la gueule d'éternel ado sied moyennement à ce genre de film. Ensuite exploiter au maximum l'excellent postulat de départ. 720 heures sans rayon de soleil, c'est le rêve de tous les vampires, et ceux du film semblent ne pas en profiter, faisant preuve d'une passivité assez étonnante. Et puisque cette nuit interminable doit bien se terminer un jour, il aurait sans doute été judicieux de jouer plus à fond la carte du compte à rebours (même si à la fin on comprend que les scénaristes ont d'autres ambitions).
Les bons points, maintenant. D'abord une photographie assez remarquable, avec des plans beaux comme des tableaux, d'où jaillissent des couleurs ahurissantes. Quelques mouvements de caméra à la Fresnadillo auraient pu être évités pour plus de clarté. Il y a ensuite ces fameux vampires, plus humains que jamais, inquiétants et effrayants par la grâce du maquillage (et pas de ces effets visuels absolument pourris que les studios sont persuadés de maîtriser de A à Z).
L'une des bonnes idées du script, c'est de donner à chaque suceur de sang une identité propre (le leader, la femme fatale, le gros chauve ultra tenace...) et de faire de ces vampires de vrais salopards vicieux jusqu'à l'os plutôt que de simples victimes d'une dépendance hémoglobinaire. Résultat : par moments, on a peur. Mais moins que prévu. Toujours sans bien savoir comment expliquer cela. Quelques scènes d'action rivent le spectateur à son siège (dont une attaque de 4x4 quasiment filmée en ombres chinoises et l'irruption bien malsaine d'une vampirette en culottes courtes), mais celles-ci sont en minorité. Quant au script, s'il ne se prive pas de quelques passages obligés (le mec contaminé qui se sacrifie, le mec valeureux qui se sacrifie aussi, etc.), il donne aussi lieu à quelques scènes originales et dignes d'une vraie tragédie. Là encore, les cas de conscience proposés et les situations dramatiques devraient glacer le sang, mais l'émotion n'affleure pas. Ce qui fait de 30 jours de nuit un western sous la neige frustrant et malade, qu'on aurait voulu adorer ou haïr, et qui nous plonge dans une tiédeur bien regrettable.
5/10

26 mars 2007

ALPHA DOG

Parce qu'un type tarde à leur rembourser l'argent qu'il leur doit, une bande de petits dealers kidnappe son frère pour quelques jours. Forcément, les choses vont mal tourner. Attention les yeux? Même pas. En perpétuelle recherche de lui-même, Nick Cassavetes a bien du mal à marcher sur les traces de son cher papa. Après avoir donné dans le mélo pour le meilleur (She's so lovely) et pour le pire (John Q), le voici qui s'essaie à un autre genre : la chronique d'une adolescence en chute libre.
Alpha dog serait presque honorable s'il n'avait pas dix ans de retard : en une demi-douzaine de films, un vieux grigou nommé Larry Clark a brillamment disséqué les états d'âme et les errances de groupes de jeunes livrés à eux-mêmes. Le côté voyeur de son cinéma se justifiait par le fait que le sexe et la flambe sont les seuls moyens d'expression de ses héros. C'est également le cas des personnages d'Alpha dog, ados ayant grandi trop vite, prenant Scarface pour un modèle et pensant qu'une belle voiture est le prolongement idéal d'un pénis peu satisfaisant.
Quelles différences y a-t-il entre Alpha dog et les films de Larry Clark (y compris le moins bon, Bully, proche de celui-ci sur le plan de l'intrigue mais nettement plus audacieux sur la forme)? La réponse arrive tout net : un vrai point de vue, et du talent. Dès le début, on comprend que Casavetes va rester empêtré dans des filets trop hollywoodiens pour être honnêtes : à la façon d'un mauvais polar, son film débute par l'interrogatoire du père du responsable du drame annoncé. Cela indique illico que l'important pour le metteur en scène n'est pas la montée en puissance que représente son film, mais simplement sa conclusion tragique. Un parti pris pas franchement judicieux, puisque ce qui va se produire est évidemment regrettable mais en aucun cas original. Jamais Larry Clark n'aurait commis ce genre d'erreur, lui qui préfère ne pas terminer ses films plutôt que d'y apporter une conclusion grossière. Et devant des scènes de sexe ausi aspetisées que mal filmées (on se croirait dans un clip de hip-hop pour teenagers), on regrette le léger voyeurisme clarkien.
Il y a néanmoins de jolies choses dans Alpha dog, des scènes bien réglées où éclate le mal-être d'une jeunesse sans repères. A coups de fêtes orgiaques et d'opérations armées, ils tentent de prouver qu'ils existent. Aux autres et à eux-mêmes. Les interprètes rendent justice à ces scènes bien senties, à commencer par Emile Hirsch, futur grand, qui valide son excellente prestation des Seigneurs de Dogtown. Quant à Justin Timberlake, l'attraction du film, il est plutôt convaincant dans un rôle assez secondaire. Des talents malheureusement gachés par un réalisateur trop propret pour faire quelque chose de bien. Ce n'est pas demain que le petit Nick va faire de l'ombre à son papounet.
3/10

25 mai 2006

X-MEN 3 : L'AFFRONTEMENT FINAL

À la sortie du film, amusant de prêter l'oreille pour traquer les réactions des spectateurs. Le leitmotiv : "c'était marrant". Marrant. Bin tiens.
Le projet X-Men 3 sentait le pâté depuis déjà quelques temps. Exit Bryan Singer, parti faire la nique à Lex Luthor ; bonjour Brett Ratner, faiseur sans génie, auteur de films toujours très moyens. Le genre de réalisateur dont on craint le pire.
Au final, X-Men 3 n'est pas franchement nul. À dire vrai, il est à peine plus mauvais que le laborieux deuxième épisode. Sans grande passion, Ratner se contente d'aligner les grosses scènes d'action bien bourrines et pas très bien filmées, jusqu'à ce fameux affrontement final(?) où les passions et les haines sont à l'origine d'un spectacle pyrotechnique plus bruyant que vraiment impressionnant.
En fait, le vrai problème ne vient pas du metteur en scène, mais des scénaristes. Zak Penn et Simon Kinberg, auteurs de plus d'un blockbuster bancal, n'ont pas su capter les enjeux essentiels de la franchise. Le personnage de Jean Grey, qui revient et risque de basculer du côté obscur (ce n'est pas un secret, vous avez tous vu la bande-annonce), aurait dû être une sorte d'Anakin Skywalker puissance mille, un personnage flippant et incontrôlable au destin incertain. Mais Penn et Kinberg en font juste un freak de plus, avec des pouvoirs méga trop mortels mais pas un millilitre d'âme dans le carburateur. Pire, ils ne semblent pas avoir saisi la psychologie de personnages fondamentaux comme celui de Magneto, dont certains actes sont totalement contradictoires avec le propos et le profil psychique. Et pas besoin d'être Gérard Miller pour s'en rendre compte.
Au lieu de se focaliser sur ces quelques personnages-clés, nos deux compères ont voulu faire du spectacle à tout prix. D'où une nouvelle galerie de personnages tous plus insignifiants les uns que les autres, si nombreux qu'aucun n'est exploité convenablement, certains dispraissant même de l'intrigue comme s'ils n'avaient jamais existé. Ici, les personnages ne semblent être que des silhouettes destinées à faire marrer. Car oui, rappelez-vous, X-Men 3, "c'est marrant". Privilégiant l'humour de bas étage, le film fait surtout penser aux Quatre fantastiques, où avoir des bras extensibles servait surtout à aller chercher du PQ. X-Men 3, c'est exactement ça. Les personnages font trois petits gags et puis s'en vont. C'est parfois sympathique, mais ça ne décolle jamais vraiment. Et puis surtout, ce n'est pas ce que l'on attendait d'un troisième épisode qui aurait dû sentir le soufre alors qu'il flaire la boule puante et le coussin péteur.
Quant au vague propos politique du film, il est exactement le même que celui des deux premiers volets, mais en beaucoup moins développé, avec une critique platissime des discriminations en tous genres et un éloge du libre-arbitre pour les 8-12 ans. Pas franchement détestable, X-Men 3 est juste incroyablement décevant, pour peu qu'on y ait cru jusqu'au bout.
3/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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