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13 sept. 2009

MA VIE POUR LA TIENNE

Il est bien étonnant qu'un tel sujet ait mis tant de temps à faire l'objet d'un film : le clonage thérapeutique est en effet au centre de Ma vie pour la tienne, adaptation d'un roman à succès plus mélo qu'anticipation. Le début du film pose d'ailleurs une question aussi passionnante que perturbante : comment réagiriez-vous si vous appreniez que votre naissance n'a eu lieu que pour que vos organes puissent aider votre grande soeur à vivre malgré une maladie grave ? Le début de réponse apporté par le scénario, et par le personnage d'Abigail Breslin en particulier, est tout aussi gênant, la jeune fille d'à peine 11 ans décidant de déposer un recours en justice contre ses propres parents.
Nick Cassavetes traite cette problématique avec une certaine justesse, zigzaguant avec une certaine aise entre scènes mélodramatiques et séquences plus sérieuses dans lesquelles il est notamment question d'éthique et de la condition de l'être vivant. On suit avec une certaine émotion le parcours de cette famille vouée toute entière à sauver - provisoirement ou définitivement - Kate, ado qui vit depuis son plus jeune âge sous l'emprise d'une leucémie. Cassavetes parvient à ne pas être racoleur tout en n'évitant aucune des conséquences de cette maladie. Le calvaire de l'adolescente est d'autant plus touchant que celel-ci est interprétée avec grâce par Sofia Vassilieva, qui crève l'écran pour son premier rôle sur grand écran.
Bien que légèrement hollywoodien, le film se tient ainsi plutôt bien et de façon très crédible, tous les acteurs étant également impliqués dans cette histoire poignante. Il suffit malheureusement d'une seule et unique scène, que les plus futés auront vu arriver de loin, pour que ce château de cartes ne s'écroule de façon irréversible. Un virage scénaristique fait subitement pencher l'intrigue du côté du mélodrame le plus total, réduisant à néant les interrogations qui faisaient le sel de Ma vie pour la tienne. Et l'on comprend soudain pourquoi il n'est pas étonnant que Jodi Picoult, reine du roman dégoulinant, se soit intéressée à un tel sujet : c'est le moyen parfait d'accrocher le lecteur avant de l'inonder de guimauve. Si Cassavetes conserve jusqu'au bout une retenue bienvenue, le mal est fait depuis longtemps déjà : Ma vie pour la tienne n'est rien d'autre qu'un gros mélo efficace pour spectateurs émotifs, et aucunement le film à thèse que beaucoup étaient venus chercher.




Ma vie pour la tienne (My sister's keeper) de Nick Cassavetes. 1h47. Sortie : 09/09/2009.
Autre critique sur Sur la route du cinéma.

26 mars 2007

ALPHA DOG

Parce qu'un type tarde à leur rembourser l'argent qu'il leur doit, une bande de petits dealers kidnappe son frère pour quelques jours. Forcément, les choses vont mal tourner. Attention les yeux? Même pas. En perpétuelle recherche de lui-même, Nick Cassavetes a bien du mal à marcher sur les traces de son cher papa. Après avoir donné dans le mélo pour le meilleur (She's so lovely) et pour le pire (John Q), le voici qui s'essaie à un autre genre : la chronique d'une adolescence en chute libre.
Alpha dog serait presque honorable s'il n'avait pas dix ans de retard : en une demi-douzaine de films, un vieux grigou nommé Larry Clark a brillamment disséqué les états d'âme et les errances de groupes de jeunes livrés à eux-mêmes. Le côté voyeur de son cinéma se justifiait par le fait que le sexe et la flambe sont les seuls moyens d'expression de ses héros. C'est également le cas des personnages d'Alpha dog, ados ayant grandi trop vite, prenant Scarface pour un modèle et pensant qu'une belle voiture est le prolongement idéal d'un pénis peu satisfaisant.
Quelles différences y a-t-il entre Alpha dog et les films de Larry Clark (y compris le moins bon, Bully, proche de celui-ci sur le plan de l'intrigue mais nettement plus audacieux sur la forme)? La réponse arrive tout net : un vrai point de vue, et du talent. Dès le début, on comprend que Casavetes va rester empêtré dans des filets trop hollywoodiens pour être honnêtes : à la façon d'un mauvais polar, son film débute par l'interrogatoire du père du responsable du drame annoncé. Cela indique illico que l'important pour le metteur en scène n'est pas la montée en puissance que représente son film, mais simplement sa conclusion tragique. Un parti pris pas franchement judicieux, puisque ce qui va se produire est évidemment regrettable mais en aucun cas original. Jamais Larry Clark n'aurait commis ce genre d'erreur, lui qui préfère ne pas terminer ses films plutôt que d'y apporter une conclusion grossière. Et devant des scènes de sexe ausi aspetisées que mal filmées (on se croirait dans un clip de hip-hop pour teenagers), on regrette le léger voyeurisme clarkien.
Il y a néanmoins de jolies choses dans Alpha dog, des scènes bien réglées où éclate le mal-être d'une jeunesse sans repères. A coups de fêtes orgiaques et d'opérations armées, ils tentent de prouver qu'ils existent. Aux autres et à eux-mêmes. Les interprètes rendent justice à ces scènes bien senties, à commencer par Emile Hirsch, futur grand, qui valide son excellente prestation des Seigneurs de Dogtown. Quant à Justin Timberlake, l'attraction du film, il est plutôt convaincant dans un rôle assez secondaire. Des talents malheureusement gachés par un réalisateur trop propret pour faire quelque chose de bien. Ce n'est pas demain que le petit Nick va faire de l'ombre à son papounet.
3/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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