
Le gros défaut du film est sans doute son manque de personnalité : croulant sous une demi-tonne d’influences diverses et variées, T4 est loin d’être aussi innovant que l’était le deuxième épisode en son temps. Heureusement, les références choisies ont de la gueule : Mad max, Ghost in the shell, La route, Les fils de l’homme, Le jour des morts-vivants… et Transformers, canard boîteux du lot. Les scénaristes ont brodé un road movie souvent dépouillé, sauf quand les machines pointent le bout du nez et dévastent tout sur leur passage. Là, McG s’éclate à coups de longs plans-séquences tortueux et chiadés, qui nous impliquent dans l’action mieux qu’en caméra subjective. Si on n’avait pas déjà vu ça chez Cuaron, ça semblerait génial et original.
Le véritable héros de Terminator renaissance n’est pas John Connor / Christian Bale, mais Marcus Wright / Sam Worthington, condamné à mort qui accepte avant son exécution de donner son corps à la science… en échange d’un baiser. Une première scène assez ratée, qui fait craindre un temps que le film ne soit qu’une bluette vaguement teintée d’action. Il n’en est rien : ça défouraille, ça s’agite, dans une mise en scène d’une imparable fluidité, aux couleurs entre sépia et nuances de gris. Les personnages errent dans un no man’s land assez déprimant, dont le film ne profite pas assez. Ces décors étaient propices à une véritable introspection ainsi qu’à une évolution convaincante des personnages ; malheureusement, on a vite fait le tour de Wright, malgré un Worthington convaincant. Le maladroit prologue a encore fait des siennes… Quant à John Connor, c’est devenu un militaire à la mâchoire serrée et à l’inébranlable détermination. Une machine humaine, en somme. De quoi regretter la fragilité de l’ado interprété par Edward Furlong. Tant et si bien qu’on se moque un peu de la fin, et qu’on n’a envie de voir un T5 que pour se manger deux heures d’action, et guère pour connaître la suite des évènements. Bref, ça aurait pu être bien pire, mais ça aurait pu être un peu mieux.

Terminator renaissance de McG. 1h48. Sortie : 03/06/2009.
Autre critique sur Sur la route du cinéma.