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8 juin 2009

TERMINATOR RENAISSANCE

Après la comédie signée Jonathan Mostow, les fans attendaient qu'un réalisateur digne de ce nom offre une vraie suite aux deux Terminator de James Cameron, monuments d'actioner SF qui n'ont pas pris une ride (enfin, surtout le 2). Ça semblait bien mal parti avec l'arrivée sur le projet de McG, gentil clippeur responsable des agaçants et colorés Charlie's angels. Et l'on se demandait clairement ce qu'allait devenir la série après l'annonce de l'absence (physique) d’Arnold Schwarzenegger, parti gouverner (et faire couler) la Californie. Finalement, Terminator renaissance porte plutôt bien son titre français, donnant un habile coup de jeune à la franchise en repartant sur d’autres bases sans violer le matériau d’origine. Rien de révolutionnaire dans tout ça, d’autant que l’audacieuse fin prévue pendant des mois a finalement été remplacée par un dénouement plus prévisible, mais le film de McG a de la gueule et promet de jolis moments dans la suite de ce qui devrait constituer une nouvelle trilogie.
Le gros défaut du film est sans doute son manque de personnalité : croulant sous une demi-tonne d’influences diverses et variées, T4 est loin d’être aussi innovant que l’était le deuxième épisode en son temps. Heureusement, les références choisies ont de la gueule : Mad max, Ghost in the shell, La route, Les fils de l’homme, Le jour des morts-vivants… et Transformers, canard boîteux du lot. Les scénaristes ont brodé un road movie souvent dépouillé, sauf quand les machines pointent le bout du nez et dévastent tout sur leur passage. Là, McG s’éclate à coups de longs plans-séquences tortueux et chiadés, qui nous impliquent dans l’action mieux qu’en caméra subjective. Si on n’avait pas déjà vu ça chez Cuaron, ça semblerait génial et original.
Le véritable héros de Terminator renaissance n’est pas John Connor / Christian Bale, mais Marcus Wright / Sam Worthington, condamné à mort qui accepte avant son exécution de donner son corps à la science… en échange d’un baiser. Une première scène assez ratée, qui fait craindre un temps que le film ne soit qu’une bluette vaguement teintée d’action. Il n’en est rien : ça défouraille, ça s’agite, dans une mise en scène d’une imparable fluidité, aux couleurs entre sépia et nuances de gris. Les personnages errent dans un no man’s land assez déprimant, dont le film ne profite pas assez. Ces décors étaient propices à une véritable introspection ainsi qu’à une évolution convaincante des personnages ; malheureusement, on a vite fait le tour de Wright, malgré un Worthington convaincant. Le maladroit prologue a encore fait des siennes… Quant à John Connor, c’est devenu un militaire à la mâchoire serrée et à l’inébranlable détermination. Une machine humaine, en somme. De quoi regretter la fragilité de l’ado interprété par Edward Furlong. Tant et si bien qu’on se moque un peu de la fin, et qu’on n’a envie de voir un T5 que pour se manger deux heures d’action, et guère pour connaître la suite des évènements. Bref, ça aurait pu être bien pire, mais ça aurait pu être un peu mieux.




Terminator renaissance de McG. 1h48. Sortie : 03/06/2009.
Autre critique sur Sur la route du cinéma.

7 mai 2009

STAR TREK

S'il fallait en résumer le concept, Star trek version J.J. Abrams est une sorte de préquelle de la série et des films, à moins que ce ne soit le début d'un nouveau cycle, ou tout simplement une tentative de ne pas limiter la portée de cet univers au cercle fermé des trekkies, ces intégristes plus-que-geek faisant passer les fans de Star wars pour des gens absolument normaux. Abrams semblait être la personne idéale pour réussir le pari insensé de réunir tous les publics dans une même salle sans ennuyer les uns ni consterner les autres. Et alors ? C'est peut-être réussi. Ou pas. À vrai dire, on s'en fiche carrément, Star trek version 2009 n'apparaissant que comme un gros blockbuster du dimanche après-midi, pas désagréable mais absolument lisse, qu'on a oublié à peine rentré chez soi.
Abrams avait réussi à injecter son style et ses obsessions dans un M:I:3 de très belle facture ; ici, il semble avoir un peu plus de peine à faire cohabiter son identité de fanboy dans cet univers bien trop codé, où toute tentative de sortir des sentiers battus est vécue par les fans comme un crime de lèse-majesté. Si on reconnaît sans mal son humour un peu foufou et son filmage absolument naturel, on ne retrouve pas le Abrams qu'on aime, capable de casser les codes sans que ça se voie trop pour y insérer ses propres obsessions. De fait, ces deux heures et quelques passées à bord de l'Enterprise et ailleurs se révèlent un peu longuettes et surtout incapables de rallier de nouveaux spectateurs à la cause d'une saga qui de l'extérieur paraissait déjà bien ennuyeuse. L'idée de rajeunir Spock et Kirk pour les rendre plus proches du public était bonne ; à l'écran, on ne voit que deux types fadasses qui jouent à la guerre comme d'autres aux Majorettes. La faute à qui ? Difficile de blâmer quelqu'un en particulier, si ce n'est l'insupportable Zachary Quinto (le méchant sans aspérité de Heroes) qui ruine consciencieusement le potentiel de Spock.
Reste au final l'impression d'avoir lu Star trek pour les nuls, un manuel très didactique mais pas mal fait pour tout savoir sur les fondements de la mythologie trekkienne, les univers parallèles, la téléportation, les oreilles en pointe. Est-ce que c'est compréhensible ? Plutôt. Est-ce que ça donne envie d'en savoir plus ? Pas vraiment. En revanche, ça peut limite donner envie de revoir la lénifiante saga Star wars, finalement plus amusante. Sauf que dans Star wars, il n'y a pas Leonard Nimoy : faisant plus qu'une apparition grâce à une formidable trouvaille scénaristique ne pouvant qu'être l'oeuvre d'Abrams, le vieil acteur parvient à faire jaillir une émotion non feinte de cet amas de métal et de plastique, sans défaut majeur mais surtout sans âme.




Star trek de J.J. Abrams. 2h08. Sortie : 06/05/2009.
Autre critique sur Playlist society.

26 mars 2007

ALPHA DOG

Parce qu'un type tarde à leur rembourser l'argent qu'il leur doit, une bande de petits dealers kidnappe son frère pour quelques jours. Forcément, les choses vont mal tourner. Attention les yeux? Même pas. En perpétuelle recherche de lui-même, Nick Cassavetes a bien du mal à marcher sur les traces de son cher papa. Après avoir donné dans le mélo pour le meilleur (She's so lovely) et pour le pire (John Q), le voici qui s'essaie à un autre genre : la chronique d'une adolescence en chute libre.
Alpha dog serait presque honorable s'il n'avait pas dix ans de retard : en une demi-douzaine de films, un vieux grigou nommé Larry Clark a brillamment disséqué les états d'âme et les errances de groupes de jeunes livrés à eux-mêmes. Le côté voyeur de son cinéma se justifiait par le fait que le sexe et la flambe sont les seuls moyens d'expression de ses héros. C'est également le cas des personnages d'Alpha dog, ados ayant grandi trop vite, prenant Scarface pour un modèle et pensant qu'une belle voiture est le prolongement idéal d'un pénis peu satisfaisant.
Quelles différences y a-t-il entre Alpha dog et les films de Larry Clark (y compris le moins bon, Bully, proche de celui-ci sur le plan de l'intrigue mais nettement plus audacieux sur la forme)? La réponse arrive tout net : un vrai point de vue, et du talent. Dès le début, on comprend que Casavetes va rester empêtré dans des filets trop hollywoodiens pour être honnêtes : à la façon d'un mauvais polar, son film débute par l'interrogatoire du père du responsable du drame annoncé. Cela indique illico que l'important pour le metteur en scène n'est pas la montée en puissance que représente son film, mais simplement sa conclusion tragique. Un parti pris pas franchement judicieux, puisque ce qui va se produire est évidemment regrettable mais en aucun cas original. Jamais Larry Clark n'aurait commis ce genre d'erreur, lui qui préfère ne pas terminer ses films plutôt que d'y apporter une conclusion grossière. Et devant des scènes de sexe ausi aspetisées que mal filmées (on se croirait dans un clip de hip-hop pour teenagers), on regrette le léger voyeurisme clarkien.
Il y a néanmoins de jolies choses dans Alpha dog, des scènes bien réglées où éclate le mal-être d'une jeunesse sans repères. A coups de fêtes orgiaques et d'opérations armées, ils tentent de prouver qu'ils existent. Aux autres et à eux-mêmes. Les interprètes rendent justice à ces scènes bien senties, à commencer par Emile Hirsch, futur grand, qui valide son excellente prestation des Seigneurs de Dogtown. Quant à Justin Timberlake, l'attraction du film, il est plutôt convaincant dans un rôle assez secondaire. Des talents malheureusement gachés par un réalisateur trop propret pour faire quelque chose de bien. Ce n'est pas demain que le petit Nick va faire de l'ombre à son papounet.
3/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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