Plus vite. Plus haut. Plus con. Tel devait être le credo de ceux qui ont osé faire Spider-man 3, la bonbonne d'eau qui fait déborder un vase déjà bien plein. Plus de méchants, plus de passion, plus de tout, et donc plus de rien. Le respectable Sam Raimi et son frangin signent un scénario patchwork qui introduit un tas de nouveaux personnages et de nouveaux enjeux, avant de s'en débarrasser dans le premier caniveau venu. On attendait un Spider-man plus noir et torturé, on a finalement l'impression d'assister à un remake de The mask arbitré par les quatre fantastiques.
Après un premier volet centré sur la découverte de son corps et un deuxième qui se focalisait sur son impuissance, ce troisième film est une étape supplémentaire dans l'évolution de Peter Parker. Au programme : maladies vénériennes et drogue à gogo. Puni pour son infidélité, Parker voit son machin devenir tout noir et se met à devenir un gros con sûr de lui après avoir touché de trop près à une drôle de came. C'est à peu près la seule manière d'interpréter ce Spider-man 3 pour qu'il reste un brin ludique et amusant. Car la chair est bien triste ici : les deux tiers du film sont consacrés à des discussions harlequiniennes sur la force des sentiments et la puissance du destin (quand il ne s'agit pas de scènes désespérément sucrées, comme la déjà célèbre "séquence de l'omelette"). Des dialogues d'une mièvrerie totale viennent surligner au marqueur fluo le caractère certes cornélien de situations si simples qu'elles ne devrait nécessiter aucune explication. Et l'on s'ennuie ferme devant ce morne spectacle.
Heureusement, tous les quarts d'heure, Sam Raimi vient réveiller le spectateur en lui martelant le crâne à coups de grosses scènes d'action bien bourrines. Là, on en a pour son argent, même si certains effets numériques sont toujours aussi mauvais. Les confrontations successives de Spider-man avec Sandman et Venom valent leur pesant de cahouètes, mêmes si la profondeur psychologique de ces derniers est inexistante (à côté d'eux, le docteur Octopus faisait figure de monument freudien). Mais, trop occupé à ménager la chèvre et le chou, Sam Raimi ne livre ces scènes qu'avec une parcimonie fort regrettable : à cet interminable épisode des "Feux de l'Amour" version vengeur masqué, on aurait largement préféré deux heures de pains dans la gueule et d'explosions atomiques.
3/10
DIAMANT BRUT
Il y a 1 jour
2 commentaires sur “SPIDER-MAN 3”
rob a raison. Ce spiderman est verbeux, insipide, niais.
C'est comme quand on rate un gateau au chocolat: tous les ingrédients son t là mais c'est indigèste...
Je lui aurais mis 4/10, mais guère plus. Pourtant tu te souviens peut-être à quel point j'ai apprécié Spider-Man puis encore plus le 2, mais là, trop c'est trop.
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