Les promesses de l'ombre est un bon film. Pas un bon Cronenberg. On pourrait s'arrêter là, les non-fans du réalisateur canadien n'ayant à peu près rien à faire dans les parages tandis que les aficionados risquent de ressentir une profonde frustration.
C'est que la plupart des thèmes chers à Cronenberg sont bel et bien présents ici, mais sous un jour plutôt mineur, n'apportant pas grand chose à l'immense filmographie du cinéaste. Encore une histoire d'identité(s) perdue(s), toujours ces personnages inquiétants dont la seule peau suffit à résumer leur vie... Et tout plein de sang qui gicle, d'incisions gerbantes et de membres broyés. Cette histoire-là est simple, sans doute la plus claire que Cronenberg ait eu à traiter, et sa construction est d'autant plus agréable qu'elle laisse le loisir au spectateur de combler lui-même les ellipses à peine marquées. Mais c'est sans doute du côté de sa mise en scène et de sa direction d'acteurs que le film pêche un brin. On ne retrouve pas vraiment le savoir-faire de Cronenberg, qui d'habitude réinvente ses obsessions de façon permanente en proposant des plans savamment tordus, des jeux de miroir pervers, des installations cliniques. L'image des Promesses de l'ombre est même carrément moche, le réalisateur ne semblant à l'aise que dans les quelques pointes de violence du film.
Même sans être avide d'hémoglobine, on doit bien reconnaître que ce sont dans ces instants où l'homme se transforme en bête et massacre ce qui le menace que le film se fait le plus saisissant. Béni soit Viggo Mortensen, globalement à l'aise, qui prête son corps puissant (et même sa zigounette) au service du film. On ne peut pas vraiment en dire autant de Naomi Watts, assez transparente dans le rôle féminin le plus faible de la filmo cronenbergienne. Son personnage est désespérément unidimensionnel, pétri de bonnes intention, sans aspérité. Dès lors, la confrontation tourne court. En dépit de l'amusante prestation de Vincent Cassel, on subit ces Promesses de l'ombre plutôt intéressantes mais jamais vraiment transcendantes, preuve irréfutable de la lassitude de Cronenberg, qui ne parvient plus à dénicher d'histoires assez singulières pour vraiment s'éclater.
7/10
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Il y a 4 heures
4 commentaires sur “LES PROMESSES DE L'OMBRE”
J'aime tes goûts et ta façon de parler des films même si (non !!!) tu n'as pas toujours raison ;-)))
Donc, je te li(e)s.
Le seul qui ose penser que j'ai toujours raison, c'est moi. Et justement, c'est ça qui est drôle. Mais j'espère que tu ne m'as pas pris au premier degré, hein, je ne suis pas le sale con prétentieux que tu crois. Quoique.
Et ton site n'est pas mal non plus, tiens.
Je suis bcp plus enthousiaste que vous pour ce film !
Ma critique
J'ai jamais dit et pensé et que tu étais un sale con... Il me faut au moins deux rendez vous avant de poser ce jugement définitif !
Mais la chose qui est sûre, c'est que moi j'ai TOUJOURS raison... c'en est même fatigant parfois !
P.S. : les sales cons prétentieux, je les évite !
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