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11 oct. 2008

APPALOOSA

Après son superbe Pollock, premier film inspiré et inspirant, on attendait Ed Harris au tournant. Ce fameux acteur vient confirmer qu'il est aussi un fameux metteur en scène, à suivre de près film après film. Appaloosa est ce qu'il est arrivé de mieux au western depuis bien longtemps. Ah oui, deux précisions : 1) L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford n'est pas un western, donc ça ne compte pas ; 2) "longtemps", c'est vague, mais ça inclut également le bon mais pas transcendant Impitoyable de Clint Eastwood.
Simplissime, n'évitant aucun des thèmes inhérents au genre sans sombrer dans la lourdeur ou la bête redite, Appaloosa est un divertissement quatre étoiles, une parfaite initiation au western pour qui rechigne à passer deux heures en compagnie de types mutiques pour qui ne comptent que les flingues et les chevaux. D'abord, c'est souvent drôle, et pas qu'un peu. Parce que le duo formé par Ed Harris et Viggo Mortensen, c'est deux paires d'yeux bleus qui frisent, dans une sorte de concours de cabotinage sobre (oxymore, oui, mais je me comprends). Et parce que les dialogues sont à tomber, ciselés et incisifs comme une bonne vieille balle de Winchester. Le gros défaut du film, en fait, c'est que l'un de ses enjeux est une fille, sorte de femme fatale ultime qui fait monter le désir chez tous les mâles qu'elle rencontre (et dragouille). Donner le rôle à Renée Zellweger est une sorte d'aberration, la seule faute de goût de la courte carrière du Harris cinéaste. Que le film s'en relève est déjà un incroyable exploit. Avec ses deux joues porcines, ses insupportables clignements d'yeux et son minaudage caractérisé, elle est un peu la championne du cabotinage pas sobre (pléonasme, allons bon). Sexy comme une feuille de laitue, elle ressemble à une sorte de gros anachronisme bien aberrant, comme si Bridget Jones débarquait soudain au far-west avec sa culotte en coton et ses robes improbables.
Mis à part ce gros détail, Appaloosa, c'est du solide, et pas que du côté parlote. Les inévitables fusillades sont concises et délicieuses, les personnages sont bien croqués, tous inquiétants et bien incarnés par de vrais bonshommes (Lance Henriksen, Jeremy Irons, des hommes qui en ont), et la drôle de relation entre les deux héros donne sans cesse du piment à ce western étonnamment pas long (c'est que c'est souvent un peu chiant, un western, faut bien l'avouer) et fichtrement excitant. Chapeau bas, monsieur Harris.
8/10

7 nov. 2007

LES PROMESSES DE L'OMBRE

Les promesses de l'ombre est un bon film. Pas un bon Cronenberg. On pourrait s'arrêter là, les non-fans du réalisateur canadien n'ayant à peu près rien à faire dans les parages tandis que les aficionados risquent de ressentir une profonde frustration.
C'est que la plupart des thèmes chers à Cronenberg sont bel et bien présents ici, mais sous un jour plutôt mineur, n'apportant pas grand chose à l'immense filmographie du cinéaste. Encore une histoire d'identité(s) perdue(s), toujours ces personnages inquiétants dont la seule peau suffit à résumer leur vie... Et tout plein de sang qui gicle, d'incisions gerbantes et de membres broyés. Cette histoire-là est simple, sans doute la plus claire que Cronenberg ait eu à traiter, et sa construction est d'autant plus agréable qu'elle laisse le loisir au spectateur de combler lui-même les ellipses à peine marquées. Mais c'est sans doute du côté de sa mise en scène et de sa direction d'acteurs que le film pêche un brin. On ne retrouve pas vraiment le savoir-faire de Cronenberg, qui d'habitude réinvente ses obsessions de façon permanente en proposant des plans savamment tordus, des jeux de miroir pervers, des installations cliniques. L'image des Promesses de l'ombre est même carrément moche, le réalisateur ne semblant à l'aise que dans les quelques pointes de violence du film.
Même sans être avide d'hémoglobine, on doit bien reconnaître que ce sont dans ces instants où l'homme se transforme en bête et massacre ce qui le menace que le film se fait le plus saisissant. Béni soit Viggo Mortensen, globalement à l'aise, qui prête son corps puissant (et même sa zigounette) au service du film. On ne peut pas vraiment en dire autant de Naomi Watts, assez transparente dans le rôle féminin le plus faible de la filmo cronenbergienne. Son personnage est désespérément unidimensionnel, pétri de bonnes intention, sans aspérité. Dès lors, la confrontation tourne court. En dépit de l'amusante prestation de Vincent Cassel, on subit ces Promesses de l'ombre plutôt intéressantes mais jamais vraiment transcendantes, preuve irréfutable de la lassitude de Cronenberg, qui ne parvient plus à dénicher d'histoires assez singulières pour vraiment s'éclater.
7/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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