Malgré un Jugez-moi coupable assez sympathique, on ne pensait pas que Sidney Lumet serait capable de revenir à son niveau d'antan. C'était sans compter sur 7h58 ce samedi-là (ou plutôt Before the devil knows you're dead), polar brilant et bien ficelé qui ne peut que régaler les fans du genre. À la base, une énième histoire de braquage raté : sauf que le film commence par celui-ci pour ensuite s'intéresser aux raisons et aux conséquences de ce fiasco. Par le biais d'une construction complexe mais compréhensible (le film use de flash-backs, flash-forwards et points de vue subjectifs, mais n'oublie jamais de permettre au spectateur de se situer dans l'action), Lumet dissèque les quelques jours qui ont bouleversé la vie d'une famille américaine. 7h58 est une vraie tragédie familiale : les héros du film sont deux frangins qui décident de braquer... la bijouterie tenue par leurs parents. C'est cette particularité qui donne son sel au film. Longtemps, on croit que les seuls échanges de violence auront été ceux commis pendant le hold-up. Lumet se focalise sur la destinées de quelques hommes et femmes et se refuse à faire de son film une banale histoire de règlement de comptes.
La mise en scène est feutrée, les effets de style sont rares et mesurés, et le casting est tout bonnement prodigieux. Il convient de citer tout le monde, tant chacun des acteurs apporte énormément à son personnage. Philip Seymour Hoffman est encore meilleur que d'habitude en salaud de service, Ethan Hawke continue à se débarrasser de sa carapace d'ado un peu frêle, Albert Finney est un formidable père colère, et Marisa Tomei transcende idéalement son personnage de femme fatale. 7h58 ce samedi-là sang le sang, la sueur, la semence, et quand il vous chope, c'est pour ne plus vous lâcher. De la part d'un réalisateur de 83 ans, c'est tout de même un exploit prodigieux.
8/10
Star Wars : The Clone Wars, Cartoon Network
Il y a 21 heures
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