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22 juil. 2009

VICTORIA : LES JEUNES ANNÉES D'UNE REINE

Les films historiques ont une fâcheuse tendance à se ressembler comme deux gouttes d'eau, tant et si bien que les gros nuls en histoire - dont je suis - ne peuvent même pas s'appuyer sur leur bagage cinématographique pour faire des progrès. C'est le cas de ce Victoria : les jeunes années d'une reine, que son classicisme absolu condamne à un oubli rapide et certain. C'était pourtant l'occasion idéale pour le réalisateur Jean-Marc Vallee de prouver qu'il n'est pas l'homme d'un seul film et que le succès surprise de C.R.A.Z.Y. en 2006 ne devait rien au hasard. Ici, il se contente de faire preuve d'un joli savoir-faire technique, la mise en scène du film (et surtout sa photographie claire et lumineuse) étant l'un de ses principaux atouts.
Le scénario effectue un choix intéressant : celui de ne pas basculer dans le biopic exhaustif et surchargé, mais de s'intéresser uniquement aux premières années de Victoria, avant et surtout après son couronnement. On évite ainsi à une énième conclusion tragique sur le lit de mort de la souveraine ou sous les lames de la guillotine. La jeunesse de Victoria est propice aux envies de manipulation de la part de quelques rusés conspirateurs qui lui tournent autour dans l'espoir de pouvoir diriger à sa place. Vallee réussit plutôt bien la description de cette valse des hypocrites, véritable jeu d'échecs destiné à prendre le pouvoir sans porter préjudice au pays.
Pour autant, le film n'est jamais vraiment passionnant, conservant de part en part un certain côté hagiographique provoquant un certain ennui. C'est lorsqu'on est dans l'intimité de Victoria qu'il se produit enfin quelque chose, la jeune femme ayant les mêmes aspirations que nombre de ses semblables - la peinture en particulier. Seule ou presque à l'écran, elle révèle le véritable visage de l'être humain caché sous l'imposante couronne. Emily Blunt rend grâce au personnage, livrant une prestation à la fois douce et déterminée, qui montre que Victoria aurait sans doute préféré être un peu moins exposée mais qu'elle assume pleinement le statut qui lui a été transmis. Absolument charmante, toujours crédible, l'actrice confirme à nouveau les espoirs placés en elle dès 2004 et My summer of love.




Victoria : les jeunes années d'une reine (The young Victoria) de Jean-Marc Vallée. 1h44. Sortie : 22/07/2009.
Critique publiée sur Écran Large.

26 avr. 2009

LE SECRET DE LILY OWENS

Dans son premier quart d'heure, Le secret de Lily Owens (The secret life of bees en VO) fait naître un certain espoir. Après un prégénérique traumatisant montrant comment, à 4 ans, Lily Owens tua sa mère d'un coup de revolver, on plonge quelques années en avant pour la retrouver en phase de pré-adolescence, vivant seule avec un père violent et un rien sadique (de quoi détester le gruau de maïs à jamais) et une nourrice noire qui l'aide à s'en sortir tout en tentant de sauver sa propre peau. Il faut dire que ce sont les années 60, et que la Caroline du Sud n'est pas l'endroit le plus accueillant qui soit pour les gens de couleur... On se prend alors à rêver à un grand drame sur le racisme et l'enfance brisée, psychologiquement éprouvant mais finalement salvateur.
Ce film-là n'existera que dans nos rêves : très vite, Lily et sa nounou fuient la ville et se réfugient dans une sorte de maison du bonheur, pleine de gentils noirs avec le coeur sur la main. Lily y apprendra la vie, l'amour, l'apiculture. Quant au film, il plongera tête la première dans le manichéisme et le pathos. Le miel dont parle si souvent le personnage de Queen Latifah (remarquable) caractérise chaque plan, collant et sucré. La réalisatrice Gina Prince-Bythewood l'étale en long en large et en travers, le film s'étirant en longueur sans raison apparente. D'autant qu'il a perdu depuis longtemps sa dimension sociopolitique, la cause noire pouvant difficilement être défendue par un film aussi angélique et binaire.
Heureusement que les interprètes s'acquittent de leur tache avec une chaleur réconfortante : la pop idol Jennifer Hudson confirme son talent d'actrice, tout comme une Alicia Keys convaincante. Dakota Fanning est elle aussi idéale en petit poussin brisé par le monde des adultes. Moins chaleureux, Paul Bettany est extrêmement inquiétant en père indigne ; mais, comme les autres personnages "négatifs", il est longtemps tenu à l'écart de l'intrigue afin de ne pas abimer le gentil mélo en train de se construire. La résolution finale des problèmes de la jeune Lily confirme la tendance du film à plonger dans un optimisme béat qui colle mal au sujet.
4/10
(également publié sur Écran Large)

3 févr. 2009

COEUR D'ENCRE

Iain Softley n'a jamais été un réalisateur génial : pour tout dire, ses meilleurs films valaient surtout pour la qualité de leur interprétation (Helena Bonham Carter dans Les ailes de la colombe, et surtout le duo Bridges - Spacey dans K-Pax). Le problème dans la carrière d'un yes man, c'est quand la qualité des scénarii proposés (pour ne pas dire imposés) se met à décliner irrémédiablement, façon pour les producteurs de vous montrer que vous êtes non seulement un tâcheron de première, mais en plus un gros mauvais même pas capable de pondre un truc efficace et un tant soit peu sexy. Après La porte des secrets, bidule fantastique aussi ordinaire que son titre tout banal, voici donc Coeur d'encre, dont on ne comprend pas vraiment s'il fait dans l'heroic-fantasy, le conte pour enfants ou que sais-je encore.
Porté par un Brendan Fraser toujours aussi mou dès qu'il s'agit de jouer des héros un rien sérieux, Coeur d'encre est juste nul et sans intérêt du début à la fin, ne parvenant à rendre ni ludique ni inquiétante cette histoire de personnages s'échappant de leurs bouquins. On ne compte plus le nombre de grosses foirades parmi les films sur ce thème pas si évident ; il faudrait peut-être arrêter de faire réaliser ça par des gros nuls. Car le film est une grosse ratatouille de clichés sur la famille, le pouvoir des livres, la puissance du patrimoine, avec des personnages plats comme des limandes. À tel point que le grand jeu à pratiquer pendant ce long calvaire est le fameux « mais qui est donc le plus mauvais là-dedans ? ». Pas facile. Allez, mouillons-nous : c'est sans doute Andy Serkis, qui devance de peu tous les autres (Paul Bettany, Fraser, et même une Helen Mirren bien en peine). Depuis que ce type a "joué" Gollum et King Kong, il semble se prendre pour le roi des dramaturges, alors qu'il n'a visiblement que son regard noir pour lui.
Nul besoin d'épiloguer pour faire comprendre l'insondable ennui qui caractérise ce Coeur d'encre qui devrait, par la grâce de son énorme plantade au box-office (moins de 8 millions pour son premier week-end américain, entre autres chiffres réjouissants), sceller le sort de ce qui aurait dû être une trilogie. Auraient pu suivre un Mort d'encre et un Sang d'encre également adaptés des romans d'une certaine Cornelia Funke. Tellement dommage que ce projet si passionnant s'arrête là...
1/10

22 mai 2006

DA VINCI CODE

Tirer sur les ambulances n'est vraiment pas une chose louable. Conspué par le grand public depuis sa sortie, Da Vinci Code est un effet un très (mais alors très, très, très) mauvais film.
Adapté du successful roman de Dan Brown (pas lu) (d'ailleurs, c'est drôle, quand on demande aux gens, personne ne l'a lu, à se demander s'il n'y a pas un type qui a acheté tous les exemplaires pour préserver l'humanité), Da Vinci Code était attendu comme le Messie par tous les fanas du bouquin (mais si, mais si, il y en a sans doute qui avouent l'avoir lu et aimé). Et le résultat est loin d'être anecdotique. Car la nullité de Da Vinci Code dépasse l'entendement humain. Presque trop facile à critiquer.
Il y a d'abord la "réalisation" de Ron Howard, honnête tacheron des années 90 qui décida un jour de devenir un cinéaste respectable (et qui n'aurait évidemment pas dû). On a rarement vu un tel hachis parmentier d'images incohérentes, pas montées, granuleuses pour faire du mystère, pas éclairées pour faire dans le français (dans tous les mauvais films américains se déroulant en France, il fait nuit quelle que soit l'heure de la journée). Soulignant comme d'habitude chaque élément au Stabilo (desfois qu'on n'ait pas bien compris), Howard signe sa pire réalisation, ce qui n'est pas peu dire. Son chef op, un certain Salvatore Totino, peut s'estimer heureux d'avoir trouvé du travail sur une production de cette envergure : c'est sans doute la dernière fois.
Il y a ensuite l'adaptation d'Akiva Goldsman. Alors de deux choses l'une : soit le roman de Brown est un incommensurable ramassis de n'importe quoi, une compilation d'énigmes éculées et de stéréotypes sur pattes, soit Goldsman, misérable écrivaillon aux antécédents édifiants, s'est encore surpassé. On ne croit à rien plus d'une seconde, les révélations surprenantes font rire des salles entières, et même les acteurs semblent se demander ce qu'ils font là. C'est le problème avec ce genre de bouquin abracadabrantesque, avec des retournements de situation tous les quarts d'heure et une bonne grosse thèse poisseuse pour faire intelligent : si ça peut éventuellement passer dans un gros pavé de 700 pages, à l'écran on ne voit que le ridicule et la surenchère débile des situations. Rappelons-nous sans rire des adaptations des romanes de Jean-Christophe Grangé. Sans rire, j'ai dit.
Alors forcément, face à un tel ramassis de n'importe quoi, on n'a même pas envie de blâmer les acteurs, pour qui ça n'a pas dû être rigolo tous les jours. Audrey Tautou est parfaitement concentrée sur son anglais, ça lui évite d'avoir à jouer. Tom Hanks s'est laissé pousser les cheveux, c'est sa caution Actor's Studio. Jean Reno est plus drôle que dans La panthère rose. Paul Bettany est très marrant aussi. Heureusement, Monsieur Ian McKellen est là, et nous offre les seuls moments à peu près potables du film (soit environ huit minutes sur cent-cinquante). Le 1/10, c'est pour lui. Et comme on se divertit comme on peut, on se délectera des prestations éclatantes de la fine fleur des comédiens français, de David Saracino à Etienne Chicot, avec une mention spéciale à Denis Podalydès et son sandwich (on ne fait pas un film sur la France sans un petit coup de "les Français sont des feignants").
La thèse (anti-)religieuse du film, elle, n'inspire même pas les quolibets. On est trop occupé à rire pour cela. Et même si elle est mal amenée et archi-téléphonée, il n'est pas interdit d'y trouver un fond d'intérêt. Ce serait quand même fendard que Jésus ait couché, non? Il y a bien des prêtres abstinents qui s'en mordraient les doigts...
On ne tire pas sur une ambulance. Mais quand elle coûte 125 millions de dollars, c'est quand même un devoir que de dénoncer le gigantesque puits de rien qu'est ce Da Vinci Code.
1/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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