Affichage des articles dont le libellé est Jean Reno. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Jean Reno. Afficher tous les articles

5 mars 2009

LE PREMIER CERCLE

Aux États-Unis, ils ont James Gray et Michael Mann. En France, on a Gilles Paquet-Brenner et Laurent Tuel. La vie est tellement injuste. Comme son collègue de Gomez & Tavarès, le touche-à-tout Tuel lorgne ici du côté de la tension moite de Heat et Miami Vice et du drame familial façon The yards. Et si ces modèles auraient été écrasants pour n'importe quel réalisateur français, ils réduisent carrément ce Premier cercle en bouillie.
La réaction du spectateur face à cela est la même que celle du client de bar qui, commandant un expresso, se voit servir une grosse tasse de jus de chaussette tiède, insipide et transparent. Ce qui frappe d'abord dans Le premier cercle, c'est cette constance dans la mollesse, puisque tout, mise en scène (?) comme interprétation, est plongé dans une léthargie fort communicative. Il faut néanmoins rester jusqu'au bout, rien que pour assister au gunfight le plus miteux de ce début de siècle, digne des meilleures séries allemandes de début d'après-midi : zéro rythme, aucune intensité... Rarement un film sur la mafia aura été aussi pauvre en tension, en enjeux, en noirceur : l'idée du danger permanent du métier de gangster est d'ailleurs si mal retranscrite qu'on se désintéresse bien vite de ce qui arrivera aux personnages.
À la tête de tout ça, il y a le monolithique Jean Reno, peu aidé par des répliques bien stéréotypées sur des thèmes comme « un jour mon fils, tout ceci sera à toi » ou « la famille c'est sacré ». Consternant. On a plus de peine pour un Gaspard Ulliel faisant ce qu'il peut pour jouer les durs (mais les pectoraux, le marcel et la gomina ne font pas un acteur), et pour Vahina Giocante et Sami Bouajila, qui se sortent avec dignité de ce très long film d'une heure trente-quatre à éviter coûte que coûte.
1/10
(également publié sur Écran Large)

22 févr. 2009

LA PANTHÈRE ROSE 2

Parti tourner une autre suite (La nuit au musée 2), Shawn Levy a laissé à Harald Zwart (Divine mais dangereuse) le soin de réaliser cette nouvelle Panthère rose, nouvelle occasion pour Peter Sellers et Blake Edwards de se retourner dans leurs tombes respectives. Le premier volet était déjà extrêmement navrant, mais celui bat tous les records, arrivant a être encore moins drôle et plus consternant.
Heureux soit Kevin Kline, qui a laissé le rôle de Dreyfus au pauvre John Cleese : il ne fait pas partie de cette longue liste d'acteurs venus se ridiculiser ici. Steve Martin continue à faire oublier qu'il fut l'un des types les plus drôles du monde ; Jean Reno poursuit une carrière sans fausse note (allez Jean, c'est bon, t'as de quoi payer tes impôts jusqu'à ta mort, maintenant trouve-toi de vrais films) ; Aishwarya Ray est encore plus nulle et tête-à-claques qu'à Bollywood ; Andy Garcia est aussi sinistre que dans les Ocean's... Seule la très mimi Emily Mortimer parvient à de très rares endroits à attendrir le spectateur.
Car sinon, c'est le zéro pointé : difficile de déterminer ce qui est le plus agaçant, de l'accent français de Clouseau (qui fait peut-être rire ailleurs, mais pas chez nous) ou de l'extrême prévisibilité de chaque gag (l'inspecteur dit un truc très sérieusement, l'exact contraire se produit, la plupart du temps en arrière-plan). À moins que ce ne soit l'inertie totale de la caméra de Zwart, qui fait passer son prédécesseur pour Billy Wilder. Il n'y a aucune raison de s'affliger ce spectacle tristement poussif, si ce n'est pour le plaisir de voir notre Johnny national sombrer encore un peu plus dans le ridicule en une poignée de scènes. Lui qui fut si séduisant dans L'homme du train, recevant même le prix Jean Gabin, fait désormais dans le fond de tiroir, multipliant les pubs indigentes et les apparitions calamiteuses. Si le personnage de Clouseau est destiné à railler la France, c'est bel et bien Johnny qui nous fait passer pour des moins que rien...
2/10

26 avr. 2008

CA$H

À l'époque où il était encore lisible, le magazine Première nous régalait notamment avec une excellente rubrique, Anthologie du film con, dans laquelle Jean-Jacques Bernard rendait hommage à sa manière à quelques-une des oeuvres les plus stupides du cinéma mondial. À coup sûr, Ca$h aurait donné du grain à moudre à cet excellent journaliste. Car non content d'être dépourvu de neurones, le machin d'Éric Besnard voudrait passer pour un film roublard, malicieux et extrêmement pointu. Il n'y a pas plus horripilant que les cons qui ne savent pas qu'ils en sont. La formule s'applique également au film.
Sur le papier, Ca$h, c'est donc un Ocean's eleven à la française, avec ses diamants, son casse, son équipe de pieds nickelés, ses beaux costards. Oui mais non. La liste des tares du film ressemble à un catalogue. Pas rythmé, très (mais alors très) mal filmé, mochissime. Joué n'importe comment (même si Dujardin s'en sort à peu près grâce à une sympathie à toute épreuve), effroyablement écrit. Et donc, formidablement con. S'il n'y a rien de plus beau qu'une belle arnaque, que dire de celles qui mettent des plombes à se mettre en place mais dont on a déjà tout compris avant même la fin de la phase d'exposition ? D'un film qui semble hurler à chaque seconde "regardez comme on est malins, vous allez être cueillis", et qui se conclut par le twist final le plus prévisible du début de siècle ? D'un étalage de bling-bling à faire baver d'envie notre cher omniprésident ? Consternation totale. Besnard se prend pour Soderbergh, et c'est exaspérant. Même le compositeur a pompé la BO d'Ocean's eleven (sauf qu'ici, la musique est mal orchestrée, et imposée à nos pauvres oreilles du début à la fin, à fort volume).
Rarement une heure quarante aura semblé si longue. On aurait presque préféré se trouver face à un des derniers films de Gérard Krawczyk, aussi idiots que celui-ci, mais conscients de leur condition. On rentre chez soi avec l'envie de revoir L'arnaque, les Ocean's, et une bonne partie de la filmo de David Mamet. Seul point positif d'un film qui ravira à coup sûr les programmateurs de TF1.
1/10

22 mai 2006

DA VINCI CODE

Tirer sur les ambulances n'est vraiment pas une chose louable. Conspué par le grand public depuis sa sortie, Da Vinci Code est un effet un très (mais alors très, très, très) mauvais film.
Adapté du successful roman de Dan Brown (pas lu) (d'ailleurs, c'est drôle, quand on demande aux gens, personne ne l'a lu, à se demander s'il n'y a pas un type qui a acheté tous les exemplaires pour préserver l'humanité), Da Vinci Code était attendu comme le Messie par tous les fanas du bouquin (mais si, mais si, il y en a sans doute qui avouent l'avoir lu et aimé). Et le résultat est loin d'être anecdotique. Car la nullité de Da Vinci Code dépasse l'entendement humain. Presque trop facile à critiquer.
Il y a d'abord la "réalisation" de Ron Howard, honnête tacheron des années 90 qui décida un jour de devenir un cinéaste respectable (et qui n'aurait évidemment pas dû). On a rarement vu un tel hachis parmentier d'images incohérentes, pas montées, granuleuses pour faire du mystère, pas éclairées pour faire dans le français (dans tous les mauvais films américains se déroulant en France, il fait nuit quelle que soit l'heure de la journée). Soulignant comme d'habitude chaque élément au Stabilo (desfois qu'on n'ait pas bien compris), Howard signe sa pire réalisation, ce qui n'est pas peu dire. Son chef op, un certain Salvatore Totino, peut s'estimer heureux d'avoir trouvé du travail sur une production de cette envergure : c'est sans doute la dernière fois.
Il y a ensuite l'adaptation d'Akiva Goldsman. Alors de deux choses l'une : soit le roman de Brown est un incommensurable ramassis de n'importe quoi, une compilation d'énigmes éculées et de stéréotypes sur pattes, soit Goldsman, misérable écrivaillon aux antécédents édifiants, s'est encore surpassé. On ne croit à rien plus d'une seconde, les révélations surprenantes font rire des salles entières, et même les acteurs semblent se demander ce qu'ils font là. C'est le problème avec ce genre de bouquin abracadabrantesque, avec des retournements de situation tous les quarts d'heure et une bonne grosse thèse poisseuse pour faire intelligent : si ça peut éventuellement passer dans un gros pavé de 700 pages, à l'écran on ne voit que le ridicule et la surenchère débile des situations. Rappelons-nous sans rire des adaptations des romanes de Jean-Christophe Grangé. Sans rire, j'ai dit.
Alors forcément, face à un tel ramassis de n'importe quoi, on n'a même pas envie de blâmer les acteurs, pour qui ça n'a pas dû être rigolo tous les jours. Audrey Tautou est parfaitement concentrée sur son anglais, ça lui évite d'avoir à jouer. Tom Hanks s'est laissé pousser les cheveux, c'est sa caution Actor's Studio. Jean Reno est plus drôle que dans La panthère rose. Paul Bettany est très marrant aussi. Heureusement, Monsieur Ian McKellen est là, et nous offre les seuls moments à peu près potables du film (soit environ huit minutes sur cent-cinquante). Le 1/10, c'est pour lui. Et comme on se divertit comme on peut, on se délectera des prestations éclatantes de la fine fleur des comédiens français, de David Saracino à Etienne Chicot, avec une mention spéciale à Denis Podalydès et son sandwich (on ne fait pas un film sur la France sans un petit coup de "les Français sont des feignants").
La thèse (anti-)religieuse du film, elle, n'inspire même pas les quolibets. On est trop occupé à rire pour cela. Et même si elle est mal amenée et archi-téléphonée, il n'est pas interdit d'y trouver un fond d'intérêt. Ce serait quand même fendard que Jésus ait couché, non? Il y a bien des prêtres abstinents qui s'en mordraient les doigts...
On ne tire pas sur une ambulance. Mais quand elle coûte 125 millions de dollars, c'est quand même un devoir que de dénoncer le gigantesque puits de rien qu'est ce Da Vinci Code.
1/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
© 2009 TOUJOURS RAISON.. Tous droits réservés
Design by psdvibe | Bloggerized By LawnyDesignz