LA PANTHÈRE ROSE

Peter Sellers doit se retourner dans sa tombe. S'il était mort, nul doute que Blake Edwards se retournerait dans la sienne. La drôlatique saga des Pink Panther a donné lieu à un remake consternant. Si le film n'est pas magnifiquement écrit, le scénario est loin d'être son talon d'Achille. Non, les handicaps de La panthère rose nouvelle génération sont tout autres. D'abord un réalisateur pataud (Shawn Levy, auteur de comédie familiales toujours poussives), qui fait foirer toute tentative de bon gag en montrant une absence totale de sens du rythme. Pour un réalisateur de comédie, c'est un défaut impardonnable. Mais, plus décevant, l'un des gros points noirs du film vient des interprètes. Steve Martin, cabotin chez les cabotins, livre une prestation digne d'un mauvais Richard Gere sous amphétamines. D'autant que son stupide accent français à couper au couteau est difficilement supportable (m'enfin, peut-être que cela fait rire les non-francophones). Autour de lui, Kevin Kline, mauvais comme un cochon, et Jean Reno, transparent, n'arrangent rien. Alors on sourit devant mles clichés qui affluent dans la représentation de la France. Pas de bérêt basque ni de baguette, mais presque. Tous les Français ont des noms stupides (Yves Gluant, Bizu, etc), l'entraineur de l'équipe de France de foot est joué par Jason Statham (qui semble plus jeune que ses joueurs), et il y a même Mareva Galanter! Bref, c'est nul, c'est n'importe quoi, et c'est du gâchis. Parce qu'il y avait là la possibilité de livrer une bonne comédie à l'américaine, pas forcément très fine mais au moins très divertissante. Pourvu que La panthère rose version Steve Martin reste un film unique et ne devienne pas une saga.
3/10