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2 nov. 2007

CHRYSALIS

On a suffisamment reproché au cinéma français sa frilosité pour blâmer totalement l'équipe de Chrysalis, polar futuriste ambitionnant de faire mieux que l'habituelle (et ronronnante) qualité France. L'image est l'attrait principal du film : prêtant à chaque plan une attention particulière, Julien Leclercq livre un film aux couleurs étonnantes, une mer de gris assez glaçante et absolument admirable. Artistiquement, Chrysalis est assez irréprochable, Leclercq s'en sortant au moins aussi bien que ses modèles (dont le Spielberg du très faiblard Minority report).
Là où le film nous rappelle à une dure réalité, c'est d'abord au niveau de son scénario, à la fois simpliste et incompréhensible, qui eine à dégager des enjeux et à faire monter la tension. Très vite, on se contrefout du sort de Mélanie Thierry et Albert Dupontel pour se contenter d'admirer le joli savoir-faire technique. Il est tout de même assez consternant que des artistes et producteurs aient su créer patiemment et avec application un tel univers visuel sans se soucier une seconde de l'inanité du scénario. On croirait revoir le triste (mais bien fait) Renaissance, tentative esthétique mais foirée d'animation à la française.
Comme si ça ne suffisait pas, Julien Leclercq s'est flanqué d'un acteur principal en perte de vitesse, Albert Dupontel, qui livre des prestations plus pathétiques les unes que les autres. À force de trop se prendre au sérieux et de se reposer sur son capital talent, Dupontel est une nouvelle fois caricatural, monolithique, lourdingue. On ne croit pas une seconde à son désespoir ou à son amnésie, et on a presque envie de le voir périr sous les coups du gros méchant de service (l'impressionnant Alain Figlarz). Heureusement, la casting féminin est mieux fourni (l'épatante Estelle Lefébure en tête) (si si). Détails face au nouvel échec de l'ambition française, comme s'il fallait désormais se résoudre à ce que seuls les Américains (et les Asiatiques) soient capables de faire du divertissement haut de gamme et de qualité. C'est triste.
4/10

12 mars 2007

CONTRE-ENQUÊTE

Difficile de parler de Contre-enquête sans trahir le principal. Cette première phrase elle-même est peut-être déjà de trop. Contre-enquête ressemble typiquement à un film policier français. Pas de superflics, juste des types comme vous et moi, avec une famille et des états d'âme. Bien qu'il soit policier, le héros du film (Jean Dujardin, passe-partout donc idéal) est d'abord un père de famille, ce que ne fait que renforcer l'avancée du film. Lorsque l'homme condamné pour le meurtre de sa fille lui écrit pour lui jurer son innocence, il va tout faire pour rouvrir le dossier et trouver le vrai coupable.
Bien filmé, Contre-enquête souffre d'un déroulement un peu trop planplan, façon fiction policière du vendredi soir. Sauf qu'en considérant le film dans sa totalité, en le mastiquant pour bien le digérer, il s'avère que le film vaut mieux que cela. La monotonie du milieu du film finissant par s'autojustifier, on aurait presque tendance à l'excuser. Contre-enquête bénéficie en tout cas d'un casting fort en gueules, et surtout d'un très grand acteur, Laurent Lucas, qui promène son regard bleu tordu de film en film, semant le malaise comme d'autres les miettes de pain. Il donne à son personnage, faux coupable ambigu, une profondeur insensée et un visage franchement effrayant.
On n'en dira pas plus : critiquer Contre-enquête, c'est nuire au fonctionnement d'un divertissement de bonne facture qui gagne à être découvert sans préjugé ni information supplémentaire.
6/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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