
Les premières minutes laissent même craindre le pire, la présentation des personnages semblant exagérément solennelle et inutilement compliquée. Tout cela pour aboutir au final à une simple histoire de rivalité entre des gangsters sans état d'âme et des policiers avides de vengeance après l'assassinat de l'un des leurs. Mais les premières fusillades, brutales et assourdissantes, font heureusement oublier ces débuts bien balourds. Puis arrivent sans prévenir les fameux zombies, qui emmènent alors le film là où tout le monde l'attendait de pied ferme. La déception est relative mais bel et bien présente : correctement mises en scène, les scènes d'affrontement sont aussi peu nombreuses que vite bouclées, quelques coups de feu ou un enchaînement pieds-poings suffisant généralement à éliminer les assaillants.
La horde manque en fait de tout un tas de petites choses qui auraient pu en faire un film réellement convaincant : davantage d'inventivité dans le choix des situations, des séquences s'inscrivant dans la durée, un réel sentiment d'urgence. Au lieu de quoi Dahan & Rocher s'abandonnent trop souvent à la facilité en laissant le champ libre à des acteurs certes irréprochables, qui s'affrontent principalement à grands coups de dialogues fleuris, parfois très drôles, fréquemment too much. L'immeuble aurait pu être un formidable terrain de jeu, avec ses nombreux étages et ses recoins inquiétants, mais il n'est jamais exploité à sa juste valeur. En fin de course, quelques séquences franchement réussies font des zombies une masse grouillante et irrespirable à travers laquelle les humains peinent à évoluer. C'est ce que le film aurait dû être dès le début : un survival de tous les instants, aussi bourrin que possible et riche en adrénaline. Le résultat n'est pas désespérant mais est tout de même plus que rageant.

La horde de Yanick Dahan & Benjamin Rocher. 1h30. Sortie 2010.
Critique publiée sur Écran Large.