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10 déc. 2008

LE PRIX DE LA LOYAUTÉ

Un bon flic, un mauvais flic, une famille de flics, des réflexions de flics, des repas de flics, des atermoiements de flics. Voilà de quoi est fait Le prix de la loyauté, mauvais polar doublé d'un mauvais drame. Chaque scène, de la première à la dernière, donne l'impression d'avoir été vue ailleurs mille fois, et mille fois mieux. Et pas besoin de regarder loin en arrière, puisque La nuit nous appartient nous offrait l'an passé des thématiques semblables mais mieux traitées et des scènes d'actions identiques mais mieux foutues.
À vrai dire, on n'en peut plus de ces considérations pompeuses sur le dur métier de représentant de l'ordre et le respect de l'insigne. Il va sérieusement falloir penser à renouveler le genre. On a bien compris qu'il y avait des pourris partout mais qu'il y avait aussi de très gentils policiers aussi intègres qu'il est possible de l'être. On a également très bien assimilé le fait que les flics sont avant tout des êtres humains, avec leurs faiblesses et leurs sentiments. Le problème, c'est que le propos du Prix de la loyauté s'arrête là, aussi plat et vide de sens que son titre. On se tapera le repas familial avec la bonne vieille discussion sur "qu'est-ce que c'est au fond qu'être flic". On n'échappera pas à une scène de funérailles où le cercueil sera recouvert comme il se doit d'un beau drapeau américain, sous les regards émus des collègues et amis encore en vie. Pire que tout, Gavin O'Connor et son coscénariste Joe Carnahan (qu'on pensait plus fin que cela) croiront porter la tension jusqu'à son paroxysme en organisant in fine une émeute urbaine doublée d'un règlement de compte familial assez musclé, tout ceci arrivant comme un cheveu sur la soupe, juste pour offrir une fin marquante à un film qui s'était trainé deux heures durant. Là aussi, c'est raté. On n'y croit pas une seconde, affligé depuis bien longtemps.
Le miracle dans tout cela, c'est qu'Edward Norton et Colin Farrell ne ressortent pas trop amochés de ce mauvais film, ce qui n'est pas le cas de tout le monde (Jon Voight et surtout Noah Emmerich sont mauvais comme des cochons). Et qu'on se surprend, par endroits, à apprécier une mise en scène visiblement réfléchie, intelligemment découpée, mais malheureusement au service de pas grand chose d'intéressant. Voir Le prix de la loyauté peut, au choix, donner l'envie de se (re)taper quelques épisodes de The shield ou l'avant-dernier James Gray, ou de fuir à tout jamais les films sur les flics, si réussis par Lumet & co dans les années 70, et sur la pente descendante depuis.
3/10

24 juil. 2008

L'INCROYABLE HULK

Il est à peu près aussi vain de comparer le Hulk d'Ang Lee et celui de Louis Leterrier que les Batman de Tim Burton et Christopher Nolan. Mais ne mélangeons pas les torchons et les serviettes, un peu de tenue, puisque le géant vert n'arrive pas à l'orteil de l'homme chauve-souris. Bref, on pourrait relever les plus et les moins de celui-là par rapport à celui d'avant (mieux : vive Ed Norton / les effets spéciaux / le rythme ; moins bien : rendez-nous Jennifer Connelly / le scénar / l'atmosphère), mais ça ne suffirait pas à établir si ce Hulk est aussi incroyable que le dit le titre. Pour faire court, disons que ce super-héros qui n'en est pas vraiment un (bah oui, il a même pas de collant moule-burnes ou de masque en kevlar micro-renforcé) est sans doute le moins intéressant du marché. C'est juste un mec qui devient balèze et incontrôlable quand il se fâche, point à la ligne. Qui dit psychologie limitée (ce qu'Ang Lee avait essayé de modifier, un peu maladroitement) dit film assez primaire, blockbuster estival et bourrin qui ne cherche absolument pas à concurrencer les très grands films inspirés de comics (dont un petit chef d'oeuvre qui sort le 13 août mais qui n'a guère besoin de publicité).
Car Louis Leterrier est un type assez modeste, amoureux du divertissement pur et dur, qui souhaite simplement que le spectateur en ait pour son argent. La bonne surprise, c'est que cette obsession de l'efficacité et du meilleur rendement ne rend pas le film trop stupide ni antipathique. Le magnétisme d'Edward Norton y est pour quelque chose : la première partie, au cours de laquelle Bruce Banner cherche à maîtriser le monstre qui est en lui tout en échappant aux vilains militaires qui veulent sa peau, est assez prenante. Merci au scénariste d'avoir réduit une exposition qui prend habituellement une demi-heure (comment le gentil docteur devient un mutant, comment il découvre sa nouvelle condition, comment il pleurniche ou exulte) en condensant tout cela dans le générique. Merci à Leterrier d'avoir su éviter de tomber dans un surdécoupage épileptique inhérent à ce genre de film, et dont Michael Bay est le fer de lance depuis bientôt quinze ans (putain, le coup de vieux). Sans être suprêmement malin ou original, L'incroyable Hulk est un spectacle qui tient la route, parle aux jeunes et aux (un peu) plus grands, et assure l'essentiel.
Évidemment, le cahier des charges d'un tel film impose un certain nombre de scènes d'action, d'où une dernière demi-heure assez bourrine et pas franchement passionnante, même si techniquement bien exécutée. Le duel entre les deux grosses bébêtes est très longuet, et comme il est dépourvu d'enjeux "humains", il n'est pas plus passionnant qu'une bagarre dans un bar (on est content parce que ça fait du dégât, mais on préfèrerait quand même être ailleurs). Et comme on ne croit pas trop à l'histoire d'amour (la faute à Liv Tyler, qui a vendu son petit talent d'antan pour faire regonfler sa lèvre supérieure), c'est quand même emmerdant. Mais les gamins y trouveront ce qu'ils étaient venus chercher, et les autres patienteront tranquillement jusqu'à la fin, d'autant que la lisiblité des scènes d'action leur permet de rester supportables. Débarrassé des influences de tonton Besson (avec qui il est, à ce qu'on dit, un peu fâché), Loulou peu désormais voler de ses propres ailes, et poursuivre son chemin en se forgeant film après film une filmo d'entertainer solide et pas prise de tête.
6/10

15 mai 2007

LE VOILE DES ILLUSIONS

Un homme, une femme, un mariage arrangé, chabadabada? Oui et non, selon Somerset Maugham, auteur dont les "nouvelles pour dames" sont moins célèbres que la chanson de Souchon qui porte son nom. La deuxième adaptation du Voile des illusions (la première date d'il y a juste 72 ans), oeuvre de John Curran, auteur du joli We don't live here anymore, est un modèle de classicisme rendant parfaitement hommage à cet écrivain si délicieusement surranné.
Entre leur rencontre tumultueuse et le moment où, enfin, ils parviendront à s'aimer (mais trop tard), Walter et Kitty Fane auront traversé de douloureuses épreuves, comme autant de figures imposées, de l'adultère au cholera. Comme dans un roman photo, lui est le bactériologiste dévoué qui sauvera la Chine de l'extinction, et elle est la fille de bonne famille qui finira par mettre la main à la pâte pour aider comme elle peut. Cliché? Pas à l'époque. Filmant comme au début du siècle (voilà un véritable hommage au cinéma des années 30, qui vaut mieux que bien des Good German), Curran restitue une époque disparue de nos mémoire, celle où les sentiments purs et les bonnes actions n'étaient pas tournés en dérision par nos coeurs atrophiés. À condition de se débarrasser de son cynisme ambiant, Le voile des illusions exhale de délicieuses odeurs et pousse à la nostalgie d'un temps que les moins de quatre-vingt balais ne peuvent pas connaître.
Finalement, Le voile des illusions, ce n'est rien d'autre qu'une comédie romantique complètement rétro, un film de Richard Curtis venu d'un temps où Richard Curtis n'était pas né. Mêmes débuts difficiles, mêmes embûches (enfin non : peu de choléra entre Hugh Grant et sa promise), mêmes retrouvailles finales... Avec un peu plus de gravité, et aucune assurance de voir un happy end. Ce n'est pas vraiment neuf, c'est juste follement agréable.
7/10

17 janv. 2007

L'ILLUSIONISTE

J'entends dire partout que si L'illusioniste risque de ne pas trouver son public, c'est uniquement parce qu'il arrive quelques mois après un autre film de magiciens, l'éblouissant Prestige. Il semblerait tout de même qu'il y ait une autre raison : The illusionist est un film creux, mou, sans cervelle. Ça calme.
Dès, le début, cet Illusioniste part mal : les tours de magie proposés sont tellement irréels et truffés d'effets numériques qu'on n'est absolument pas fasciné par l'illusion qu'ils suscitent. Par la suite, on ne croira pas non plus à l'histoire d'amour surannée, ni à la rivalité de pacotille entre le gentil magicien et le vilain prince (Rufus Sewell, très mauvais), ni à ce twist final auquel on ne pouvait que s'attendre...
Il est vrai que The illusionist souffre quelque peu de la comparaison avec Le prestige. Même construction, mêmes thèmes (rivalité, drame, frontière trouble entre réalité et illusion), mais le traitement artistique et scénaristique ainsi que la prestation des acteurs joue nettement en la faveur du film de Christopher Nolan. Forcément : mettre les deux films en balance revient à comparer Harry Houdini à un magicien de goûter d'anniversaire.
2/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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