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26 mai 2009

LA NUIT AU MUSÉE 2

Ben Stiller, Alain Chabat, Owen Wilson, Ricky Gervais, Christopher Guest, Steve Coogan, Hank Azaria, Jonah Hill... Tous ces grands acteurs comiques dans un même film, ça ne pouvait que faire des étincelles, donner un grand spectacle explosif, ébouriffant et hilarant. Autant dire que La nuit au musée 2 promettait d'être bien plus percutant qu'un premier volet gentillet mais déconseillé aux plus de 12 ans. À l'arrivée, le film de Shawn Levy est une vraie déception, indifférant encore plus que le précédent car ne bénéficiant même pas d'un quelconque effet de surprise. Si le postulat était plutôt bien vu (le déménagement des pensionnaires du muséum d'histoire naturelle vers le gigantesque Smithsonian, propice à de nouvelles rencontres), il n'est exploité qu'à travers la logique du "toujours plus". Toujours plus de personnages, toujours plus d'hystérie... et toujours moins d'espace pour chacun. Si Ben Stiller joue les chefs d'orchestre avec une certaine délectation (mais avec toujours autant de retenue) et est donc présent à l'écran la majeure partie du temps, les autres disposent en moyenne de cinq minutes d'exposition et n'ont absolument pas le temps de s'épanouir et de laisser libre cours à leur folie comique.
Seul Hank Azaria, dans le rôle du méchant pharaon persuadé d'être terrifiant, parvient en fait à se lâcher comme il se doit et à nous titiller les zygomatiques. Pour les autres, peau de chagrin, à tel point qu'on a de la peine pour un Alain Chabat qu'on a connu plus expansif ou pour un Steve Coogan carrément sacrifié. Comme bien des suites, La nuit au musée 2 est touchée par cette obsession de la surenchère selon laquelle faire mieux, c'est faire plus. Les scénaristes Thomas Lennon et Robert Ben Garant (Reno 911) auraient plutôt dû s'atteler à bâtir une intrigue digne de ce nom, le film avançant en roue libre et reprenant maladroitement la malédiction du premier film. Ce ne serait pas bien grave si l'ensemble était réellement drôle : ce n'est malheureusement pas le cas, sans doute à cause du label "film tous publics" qui bride l'énergie de chacun, toute blague risquant de sortir des clous étant immédiatement contenue, maîtrisée et placée en isolation.
Il faut donc se contenter d'un banal recyclage des gags de La nuit au musée, et pas forcément des meilleurs : des singes qui fichent des claques et j'en passe. Les nouveaux personnages n'apportent pas grand chose, si ce n'est qu'ils permettent d'étaler l'impressionnant savoir-faire technique mis au service du film : les mafieux en noir et blanc sont sacrément bien fichus, tout comme les mini Einstein certes inutiles et agaçants. Moins agaçants cependant qu'Amy Adams, qui semble vouée à incarner toute sa vie des cruchasses absolument tête-à-claques. Dans Il était une fois ou Miss Pettigrew, le personnage voulait ça ; ici, elle joue l'aviatrice Amelia Earhart, et c'est tout de suite plus embêtant. Du coup, on regrette Carla Gugino, la seule à avoir décliné l'invitation pour ce n°2, sans doute parce qu'elle était occupée ailleurs, mais peut-être aussi parce qu'elle avait pressenti que ce film n'apporterait absolument rien de plus que le premier.




La nuit au musée 2 (Night at the museum 2 : battle of the Smithsonian) de Shawn Levy. 1h45. Sortie : 20/05/2009.
Autre critique sur BJ & Mat Cineshow.

2 déc. 2008

DÉLIRE EXPRESS

Jeune cinéaste très sérieux, David Gordon Green s'est laissé convaincre de réaliser ce Pineapple express, stoner movie à la sauce Apatow. Pourquoi pas, après tout : il parvient à insuffler au film son sens du rythme ainsi qu'une certaine inventivité visuelle. Voilà l'atout majeur du film, un peu plus percutant que la moyenne des oeuvres fleurant l'herbe de part en part. Reste qu'une fois de plus, Délire express (titre français idiot) n'a pas de quoi figurer au rang de comédies de l'année, comme aiment à le hurler régulièrement tous ceux qui prennent Will Ferrell ou Judd Apatow pour les rois Midas du cinéma comique.
Il y a évidemment un paquet de scènes amusantes, notamment au début, les personnages principaux étant en permanence sous l'emprise de produits légèrement stupéfiants. Il y a également un certain nombre d'acteurs convaincants, notamment un surprenant James Franco et l'inconnu Danny R. Mc Bride en boulet de service. Une pléiade de dialogues réussis viennent nous rappeler que Seth Rogen, Evan Goldberg et leur bande sont tout sauf des manchots. Mais voilà : manque le "délire" du titre, qui aurait fait de ce film autre chose qu'un trop long moment à passer (1 heure 50 !), tellement ancré dans la loser attitude qu'il en devient parfois déprimant. C'est souvent l'effet que produisent les productions Apatow lorsqu'elles ne sont pas assez hilarantes : elles rendent un peu stone, déconfit par toutes ces promesses une nouvelles fois pas tenues. Un conseil : relouez-vous Eh mec ! elle est où ma caisse, voire même un Harold & Kumar, enfermez-vous chez vous et savourez. Ce sera plus rapide, et également plus efficace, que ces presque deux heures d'un trip franchement moyen.
6/10

16 juin 2008

SANS SARAH, RIEN NE VA !

Dans l'attachante série How I met your mother (dont la qualité va de "hilarante" à "juste sympa"), Jason Segel interprète idéalement Marshall Eriksen, grand dadais naïf et rêveur. Tellement à l'aise dans ce rôle qu'on n'imaginerait pas un seul instant qu'il soit capable de faire autre chose de sa carrière. Grave erreur : acteur principal et scénariste de Sans Sarah, rien ne va !, Segel dévoile la pleine mesure d'un talent absolument vertigineux. Il en profite d'ailleurs pour montrer l'étendue de sa palette, également brillant auteur-compositeur-interprète (les fans de la série se rappelleront aisément ceci) et marionnettiste de choix. À tout juste 28 ans, ce grand échalas vient de frapper un grand coup.
Pourtant, Sans Sarah, rien ne va ! sent un peu le déjà vu. De Judd Apatow en Farrelly brothers, en passant par les mille et un films-plus-ou-moins-bons-avec-Ben-Stiller, on nous a déjà servi ce genre d'argument mille fois, au gré d'une flopée de comédies familiales souvent recommandables à défaut de marquer leur époque. Ils pourront tous aller se rhabiller en tenter leur chance ailleurs : car pour son premier scénario, Segel effectue avec aisance et modestie une véritable synthèse des thèmes et univers brassés par les quelques clowns cités plus haut. Sans Sarah, rien ne va ! est non seulement une comédie drôle, mais également une description pas loin d'être réaliste de la dépression post-rupture, et un état des lieux de la condition de mâle trentenaire en ces temps difficiles. On parvient à la fois à rire aux dépens des personnages et à éprouver de la compassion pour eux. À s'investir à 100% dans leurs déboires sentimentaux et à s'esclaffer en les regardant s'accoupler (ou tenter de s'accoupler) à qui mieux mieux. On déconseillera Sans Sarah, rien ne va ! à ceux qui sont assez petits pour aimer Narnia, puisque le réalisateur Nicholas Stoller filme le sexe de façon frontale, ne nous épargnant ni les positions étranges, ni les copulations ratées, ni même la bistouquette du héros. Il pousse au degré supérieur ce que Judd Apatow n'avait réussi qu'à moitié dans 40 ans, toujours puceau : entrer dans la chambre à coucher et jouer à la fois sur le tableau du graveleux et celui de l'étude sociologique. Très fort.
Sans Sarah, rien ne va ! n'est pas vraiment un film sur le départ de l'être aimé (la Sarah en question, jouée par la mimi Kristen Bell, n'est d'ailleurs pas si présente dans le film), mais bien sur celui qui reste après la rupture. Segel lui prête son regard de chien battu et son dos courbé, puis son énergie dévastatrice lorsque son personnage reprend du poil de la bête. De bout en bout, par l'intermédiaire de scènes souvent très courtes mais qui frappent juste, le film livre un portrait bigrement touchant et extrêmement drôle. Pas drôle à se taper sur les cuisses, non, juste drôle du début à la fin, comme si cela était évident. On pourrait décrire par le menu mille scènes très réussies parmi le demi-million de bonnes scènes que comporte le film ; ce serait extrêmement réducteur et dommageable tant le film possède un style unique auquel ne rendrait pas justice un résumé en forme de désamorçage.
Touchant, exubérant, sexy, tonique, déprimant, foutraque et très très cul : il y a de tout dans cette très grande comédie américaine, qu'il ne faudrait cependant pas réduire à une sorte de catalogue d'adjectifs trop généraux et pompeux pour lui rendre justice. Il faut juste courir voir un film qui risque d'être boudé par le public tant les sorties sont nombreuses en ce début d'été. Parce que Jason Segel est grand. Parce que les autres sont tout petits à côté de lui. Et parce que Sans Sarah, rien ne va !, malgré son titre français un peu encombrant, est certainement la comédie de l'année.
9/10

12 nov. 2007

SUPERGRAVE

Après la vie sexuelle des quadras (40 ans, toujours puceau), puis à la pré-paternité (En cloque), la bande à Judd Apatow (soit Seth Rogen et Evan Goldberg) poursuit sa délicieuse régression au pays des hormones. Réalisé par le trop rare Greg Mottola, SuperGrave s'intéresse de près à trois ados un peu obsédés, mais surtout troublés et inquiets à l'idée de passer, disons, à la vitesse supérieure. Ils cachent cette peur panique derrière une coolitude forcée, une grossièreté de tous les instants ou un romantisme forcené ; en tout cas, leurs comportements radicalement différents les embarquent tous les trois dans des aventures plus ou moins improbables, mais d'une considérable drôlerie.
C'est d'abord par ses dialogues que SuperGrave fait mouche, le film utilisant un langage bien graveleux mais également très imaginatif, c'est-à-dire légèrement plus futé que dans un sketch de Jean-Marie Bigard (que je cite un peu trop en ce moment, alors qu'il y a quand même bien pire que son humour de fin de banquet). Le début du film est tout bonnement ) à pisser de rire. Quant aux situations proposées, elles sont souvent cocasses, mais on sent aussi qu'elles ont été bâties de façon à garder ce côté légèrement déprimant, à la façon des Ferris Bueller et autres teen movies d'antan (et de qualité). C'est notamment le cas de la conclusion du film, plus touchante qu'hilarante, qui baigne dans une pudeur délicate et un climat de spleen encore plus réussi que dans les deux films d'Apatow. Parfaitement en phase avec les mentalités de nos jeunes (et de nous, pas tout à fait vieux mais plus vraiment ados quand même), le film est à la fois un divertissement imparable et un document sociologique que l'on devrait conseiller à tous les parents du monde. Dans la peau de nos trois ados, le trio d'acteurs vaut le détour, et nul doute que s'ils ne s'obstinent pas à jouer dans de pâles copies de ce SuperGrave, on risque de parler d'eux fort longtemps.
7/10

9 nov. 2006

TOI ET MOI... ET DUPREE

Juste après son voyage de noces, un couple recueille le meilleur ami du marié, provisoirement sans domicile. Pour trois jours. Une semaine. Ou plus. L'histoire du pique-assiettes qui sème la zizanie nous a été servie des milliers de fois dans des comédies américaines plus ou moins imaginatives. Après l'amusant Bienvenue à Collinwood, c'est au tour des frères Russo de remettre le couvert sur ce thème éculé. Et au début, en effet, Toi et moi... et Dupree se révèle être une énième comédie à l'américaine, poussive et même pas drôle. S'appuyant sur des gags vraiment tout petits, Russo & Russo peinent à donner un quelconque intérêt à leur film. Et si Owen Wilson est une fois de plus irrésistible, les autres acteurs, semblent clairement se demander ce qu'ils font là. Nous aussi, d'ailleurs.
On s'apprête donc à passer un moment plat et ennuyeux, jusqu'à ce que l'intrigue se débride enfin. Non pas que les gags deviennent subitement hilarants, mais le scénario trouve enfin sa raison d'être lorsque le squatteur mollasson du titre tente de recoller les morceaux dans un couple qui part en eau de boudin (et pas pour les raisons que l'on croit). Plus délirante, empreinte d'une vraie tendresse, la deuxième heure de Toi, moi... et Dupree est enfin le divertissement de bonne facture que l'on venait voir. Wilson en fait des caisses et use de son regard de chien battu avec un talent qui n'appartient qu'à lui, et si Dillon & Douglas n'arrivent définitivement pas à injecter de la fantaisie à leurs personnages, Kate Hudson se met à faire des étincelles. Et ce n'est pas simplement parce qu'elle multiplie les petites tenues...
Scène après scène, la qualité du film ne cesse de croître, jusqu'à un final tonitruant et pas loin d'être enthousiasmant. Tout le contraire de ce genre de comédie, qui d'habitude commence sur les chapeaux de roue pour finir sur les rotules. Résultat : la dernière impression laissée par ce Toi, moi... et Dupree est plutôt positive. Difficile cependant d'oublier une laborieuse première partie, qu'il faut voir comme une épreuve à passer avant de commencer enfin à se régaler.
6/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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