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15 août 2008

MIRRORS

Entre un remake de La colline a des yeux et un remake de Piranhas, Alexandre Aja signe un remake d’un film asiatique nommé Mirrors. C’est bien la peine que nos Français, du tandem Palud-Moreau à Éric Valette, émigrent aux States si c’est pour développer des projets qui ne sont même pas originaux. Heureusement, Mirrors ne reprend que le principe du film originel (les miroirs sont pleins de mauvaises intentions) et son personnage principal (un ex-flic torturé devenu agent de surveillance des ruines calcinées d’un grand magasin), et réorchestre tout le reste sous la plume d’Aja et de son compère Grégory Levasseur. Objectif annoncé : faire flipper avec tout ce qui a un reflet, donner au spectateur sa dose de gore pour les mois qui viennent, et montrer de quel bois se chauffent les petits frenchies. Au final, Mirrors s’avère aussi décevant que La colline a des yeux était prometteur.
D’un point de vue bêtement comptable, le spectateur a de quoi se sentir spolié, puisque le film est extrêmement chiche en scènes gore. Au menu, une scène d’ouverture efficace mais classique, une scène fichtrement sanglante avec auto-décrochage de mâchoire à la clé, et puis plus rien ou presque. Cela devrait suffire à exclure les moins de 16 ans du rang des spectateurs potentiels, mais ne satisfera pas totalement les vrais fans d’hémoglobine qui tache, alléchés par cette scène bien dégueu puis frustrés par une baisse significative du niveau horrifique. Le scénario n’est pas plus convaincant, reprenant mollement l’éternel principe voulant que les mauvais esprits qui viennent embêter les vivants et tuer quelques pauvres innocents ne font tout cela que pour attirer l’attention sur une requête qu’ils ne peuvent formuler de vive voix. L’enquête faussement complexe qui s’y rattache truste la majeure partie du film alors qu’on était venu voir un simple film d’horreur.
Autre problème : l’interprétation. Paula Patton a beau être très jolie, elle ne confirme pas les espoirs placés en elle dans Idlewild et Déjà vu. Mais le pire du pire, c’est malheureusement la prestation de Kiefer Sutherland, qui ne parvient jamais à se détacher de l’image d’un certain Jack Bauer. Lorsque, dans le cadre de son enquête, il en est réduit à braquer n’importe qui en murmurant de sa voix suave « c’est une question de vie ou de mort » ou ce genre de fadaises, on ne peut s’empêcher de pouffer en repensant au nombre de fois où il a prononcé ces mots (et de la même façon, qui plus est) dans 24 heures chrono. On attend les apparitions de Tony Almeida ou Nina Myers, qui n’arriveront finalement pas.
Techniquement, rien à dire : Aja est à l’aise, exploite au maximum les effets de miroir et les différentes textures pouvant présenter des reflets. Mais il échoue à nous entraîner dans la descente aux enfers de son héros, que tout le monde croit fou lorsqu’il se met à recouvrir tous les miroirs qu’il rencontre. Quant à l’inévitable twist final, il n’est ni génial ni scandaleux, ne suscitant que l’indifférence générale. C’est sans doute pire que tout, et cela confirme le ratage complet de ce Mirrors assez embarrassant parce que plus ennuyeux que vraiment nul.
3/10

22 juin 2006

LA COLLINE A DES YEUX

La plus grande qualité d'Alexandre Aja, c'est de ne pas avoir suivi le chemin de son père. A un Grand pardon 4, on préfère nettement un remake du Hills have eyes de Wes Craven. Précédé d'une jolie réputation bâtie grâce à Haute tension, efficace slasher movie à la française, Aja était très attendu pour ses grands débuts aux Etats-Unis.
Le film de Craven était un monument de perversité et de malaise, le genre de film qui donne envie de prendre une longue douche pour se purifier un peu. Intelligemment, Aja a poursuivi dans la même veine. La colline a des yeux n'est pas un film d'horreur basique où le maigre pitch n'est là que pour voir des filles à haute teneur mammaire se faire trucider comme des truies. Le but est davantage de mette mal à l'aise que de faire véritablement peur (même si les deux ne sont pas inconciliables).
L'aridité et la sécheresse, l'impression de solitude totale, les couleurs ternes et inquiétantes : le réalisateur tire de son décor désertique tout ce qu'il y a à tirer pour déranger le spectateur. La colline a des yeux s'impose d'emblée comme un film tout sauf confortable, où même le générique peut faire fermer les yeux. Un peu flippé mais complètement consentant, on attend qu'Aja passe la vitesse supérieure, histoire de se cacher les yeux ou d'aller vomir discrètement tellement on a peur. Le gros problème du film, c'est que ces moments-là n'arrivent jamais. On a l'impression de se trouver dans une longue bande-annonce d'un chef d'oeuvre du genre. C'est terriblement frustrant. D'autant que peu à peu, les personnages révèlent une sorte de consensualisme et une absence totale de relief. Il y a par exemple le gendre à lunettes, qu'on imagine comme le parfait pleutre, et qui va finalement se révéler comme une véritable bête assoiffée de sang. un point, c'est tout. Deux facettes, soigneusement explorées l'une après l'autre, et qu'on voit venir de loin.
Côté horrifique, Aja a soigné ses méchants, 10% rednecks et 90% freaks, sans que l'on soit subjugué pour autant. On pense souvent au remake de Massacre à la tronçonneuse par Marcus Nispel, qui exploitait le même genre de cinglés d'une manière autrement plus flippante. Et le fait qu'Aja présente ces détraqués comme des victimes des essais nucléaires américains ne change strictement rien à la donne.
Le dénouement ajoute encore un peu à la déception : comme dans Haute tension, le réalisateur ne résiste pas à la tentation du twist final. Il est ici assez léger, mais surtout très attendu, et vu mille fois ailleurs. On pensait qu'Alexandre Aja allait s'installer comme un nouveau roi du film d'horreur. Le couronnement est remis à plus tard.
5/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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