30 mai 2006

DE PARTICULIER À PARTICULIER

Au cinéma, il n'y a rien de meilleur que le mystère et l'invisible. Rien de plus délicieux que le hors-champ, l'ellipse, ce qui se passe pendant que personne ne filme. Ceux que ça fait rire n'ont rien compris.
Partant de ce principe, Brice Cauvin à réalisé De particulier à particulier, un film vraiment mystérieux et complètement inclassable. L'histoire? Boarf : au dernier moment, un couple décide de ne pas partir à Venise, mais les photos qu'ils font développer peu après montrent ce qu'il faut de gondoles et de pontons, comme s'ils y étaient vraiment allés... A partir de là, De particulier à particulier pouvait basculer dans le drame intimiste, le thriller psychologique, la dérive lynchéenne, ou que sais-je encore. Mais non : souhaitant à tout prix conserver sur son film un voile opaque fait de mystère et d'incompréhension, Cauvin enchaine les scènes sans logique apparente. Modèle visible : susciter l'inquiétude et le malaise comme dans un bon Polanski. Sauf qu'à vouloir tout suggérer, le réalisateur oublie de faire son film. Et rien ne se passe, ni à l'écran, ni dans nos crânes. Qu'il nous emmène en Syrie ou nous parle de grossesse nerveuse, le film ne parvient pas à surprendre, tant on s'est préparés à voir n'importe quoi. Et du n'importe quoi pas très bien filmé, qui plus est : des gros plans fixes à la torpeur assez ennuyeuse.
Heureusement, comme d'habitude, Laurent Lucas et Hélène Fillières sont fantastiques, et nous distraient suffisamment pour qu'on oublie le côté totalement vain d'un film qui aurait voulu être particulier mais qui finit par n'être que banal.
4/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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