Comme dans ses précédents films, Gaël Morel fait preuve d'une jolie finesse dans la description des rapports humains, tout en se montrant excessif dans la dramaturgie. Il y a dans Après lui trop de symboles forcés (les scènes avec l'arbre), trop de crises de larmes pour que la compassion du spectateur soit totale. La bande originale stéréotypée (envoyez les violons) et la mise en scène souvent pompière (Morel se regarde un peu filmer), sont les preuves édifiantes du manque de maturité du garçon. Dommage : se donnant corps et âme à son beau personnage, Catherine Deneuve fait des merveilles. Elle n'avait pas été aussi magnifique depuis (au moins) Place Vendôme. Face à un tel monument, le jeune Thomas Dumerchez semble un peu faux, malgré une bonne volonté évidente.
On craint longtemps que, emporté par sa fougue de jeune cinéaste, Gaël Morel aille vraiment trop loin et livre une fin ridiculement choc pour tenter de traumatiser le public. Mais non : en fin de course, Après lui tend à s'apaiser, sans doute par la grâce du coscénariste Christophe Honoré, modèle de retenue dont, à l'avenir, Morel ferait bien de s'inspirer un peu plus. Moretti et les Dardenne peuvent dormir tranquilles : n'est pas encore né celui qui racontera le deuil mieux qu'eux.
5/10
(également publié sur Écran Large)
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