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25 janv. 2008

FRONTIÈRE(S)

Le voilà donc, le film qu'on annonçait comme le monument trash de l'année, celui qui allait révolutionner le cinéma de genre français... Autant le dire tout de suite, Frontière(s) ne remplit pas vraiment son contrat, provoquant plus de frustration que d'exaltation. Il y a de quoi perdre espoir et se résoudre au fait que, décidément, la France ne saura jamais produire autre chose de bon que des films intellos. C'est que, réflexion faite, le film de Xavier Gens penche plus du côté de Kim Chapiron (réalisateur d'un Sheitan attachant mais foireux) que de celui de Tobe Hooper et Wes Craven. Pour celui que l'on imaginait devenir le pape de l'horreur malsaine made in hexagone, voilà qui fait tache.
Frontière(s) part mal, très mal, nous imposant des personnages comme autant de clichés ambulants. Plombées par des dialogues artificiels, les relations entre ces racailles (pour reprendre un mot cher à notre président chéri) sonnent faux, tant et si bien que l'on se moque rapidement de ce qu'il risque de leur arriver. Comme dans À l'intérieur, autre grosse déception du genre, le scénario nous impose un contexte vaguement politique, celui des émeutes en banlieue, s'emparant de faits divers récents avec un opportunisme assez putassier. Le traitement est démago, et cet enrobage pseudo-sociologique n'a de plus aucun intérêt dans l'avancée du récit.
La famille de freaks chez laquelle atterrit notre bande de djeunz est composée de bons gros nazis faisant du renouvellement de la race aryenne un objectif majeur. Pourquoi pas. Mais Gens se prend pour un auteur, tentant de mêler à cela l'ombre d'avril 2002, des émeutes de 2005, et du troisième Reich. On se serait volontiers passé de cet arrière-plan franchement dispensable, d'autant qu'il nous est imposé avec une légèreté de bûcheron. Le personnage du patriarche, accent germanique prononcé et goût certain pour les tortures d'antan, fait sourire : on s'attendrait presque à ce que son bras soit pris de spasmes proches du salut hitlérien, façon Dr. Folamour. Sauf qu'on n'est pas là pour rigoler.
C'est lorsque Frontière(s) rentre enfin de plein fouet dans l'horreur pure que Gens se montre le plus à son aise : si la dégueulasserie n'atteint pas tout à fait le niveau promis, les sévices sont nombreuses et vicieuses, et le sang gicle comme il se doit. Dans ses meilleurs moments, le film a de quoi faire penser à Massacre à la tronçonneuse ou La dernière maison sur la gauche. Trop rarement hélas, mais ces instants-là ont de quoi faire jubiler. D'autant que le casting de cette famille de barjos a de quoi impressionner : tous ou presque se montrent très justes dans leurs excès, contribuant au malaise ambiant. Confirmant un réel tempérament d'actrice, Estelle Lefébure irradie le film en salope sanguinaire (il n'y a pas d'autre mot). C'est l'une des bonnes nouvelles d'un film assez rageant, qui souffre malheureusement d'une mise en scène souvent trop franchouillarde et d'un vrai manque de souffle côté scénar. D'habitude, ce genre de critique se termine par un message d'espoir destiné à encourager les jeunes cinéastes qui osent afin qu'ils persistent dans leur quête de style et de réussite. Goutte d'eau faisant déborder le vase, Frontière(s) donne plutôt envie de se décourager totalement.
5/10

27 déc. 2007

HITMAN

Ces derniers temps, on a pas mal parlé de Hitman, mais uniquement pour de mauvaises raisons : monteur engagé à la hâte pour colmater les brèches, scènes d'action de Xavier Gens jugées trop pourries et re-tournées par un naze nommé Olivier Megaton... Malgré les fermes dénégations de ceux qui continuent à promouvoir le film, je puis vous affirmer de source sûre que 95% de ces pseudo rumeurs sont véridiques. Et que, top secret, un gros barbu nommé Luc B. s'est chargé lui-même de tourner quelques scènes pour tenter de donner à Hitman un semblant de professionnalisme. Bref, ça puait le fiasco total. Avec un peu de recul, toute cette anti-promo a eu le mérite de nous préparer à voir un mauvais film, et si Hitman est en effet un film archi-mauvais, il constitue presque une bonne surprise, puisqu'il est légèrement moins nul que prévu. Mais tout est relatif.
Première abomination : le montage. Il y aurait donc eu plusieurs monteurs sur le coup, mais pas un n'a eu le talent nécessaire pour éviter que l'ensemble ne ressemble à un gigantesque hachis parmentier, un machin baveux et hétérogène qui perd de petits morceaux en route. Certaines scènes (le combat à l'épée entre les rames de train, par exemple) sont purement illisibles, ne respectant même pas le langage cinématographique le plus rudimentaire. La mise en scène de Gens, elle, est à peu près supportable, même si on sent qu'il s'est parfois emporté, trop enthousiaste à l'idée de jouer au réalisateur ricain. L'image fait très 80's, mais paraît que c'est voulu. Pas sûr que ce soit l'idéal pour l'adaptation d'un jeu vidéo...
Deuxième abomination, et pas des moindres : le scénario. Prenez tout ce qu'il y a de plus pourri et de plus déjà vu dans les moins bons thrillers des dix dernières années, mélangez bien, ne gardez que la partie la plus indigeste, et vous aurez à peu près une idée de la qualité du script de Skip Woods. Compilation de clichés (sur les russes, les noirs, etc.) et de scènes archi-rebattues, Hitman se prive de toute crédibilité. Dès lors, on peut difficilement reprocher aux acteurs d'être mauvais comme des cochons. Toujours douloureux de voir des acteurs qu'on aime bien (Ulrich Thomsen, Robert Knepper et autres) contraints de faire mille mimiques pour tenter de faire exister leurs personnages. Dans le rôle-titre, Timothy Olyphant est sans doute celui qui s'en sort le mieux, son personnage étant surtout caractérisé par des litres de froideur et de sobriété. Il y a quand même bon nombre de passages too much dans lesquels il fixe la caméra avec son oeil noir mais torve, comme pour dire "regardez comme je suis costaud". Là, définitivement, c'est insupportable.
En fait, même si on préfère amplement la voir dans des films plus consistants, la vraie attraction du film, c'est Olga Kurylenko. Pour continuer dans le stéréotype, la seule femme du scénario est une pute. Russe. Forcément. Mais l'actrice parvient miraculeusement à illuminer son rôle, l'alliage talent/corps parfait étant ici des plus utiles. Ça n'était sans doute pas le but premier de Xavier Gens et de ses suppléants, mais Hitman donne envie de revoir L'annulaire, de Diane Bertrand, que la divine Olga irradiait de ses charmes. Tout cela vaut bien une note aussi flatteuse.
3/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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