22 juin 2007

À L'INTÉRIEUR

Les tentatives de "vrai" cinéma d'horreur sont suffisamment rares en France pour qu'on ne soit pas un petit peu indulgent. Il est vrai qu'À l'intérieur n'a rien de la claque annoncée, qu'il est même bourré de défauts de la première à la dernière image, mais que la sincérité et l'énergie de l'ensemble ne peuvent que forcer la sympathie. S'inspirant de Carpenter pour le thème (Assaut meets Halloween), avec de grosses giclées d'Argento, de De Palma et d'auteurs Z dont j'ignore les noms, Julien Maury et Alexandre Bustillo ont bâti un huis-clos gore et baroque censé foutre les pétoches mais qui ne parvient qu'à instaurer un brin de malaise.
À l'intérieur souffre d'abord d'un grave problème de cohérence, se trouvant sans arrêt le cul entre deux chaises. Les auteurs hésitent de façon permanente entre l'horreur pure, le grand-guignol assumé, le réalisme pur. Ajoutent une toile de fond politique (les émeutes en banlieue) qui n'a absolument rien à faire là. Créent un personnage de folle intégrale (Dalle, étrangement transparente) avant de la désintégrer par le biais d'un flashback bêtement explicatif. Partant dans toutes les directions à la fois, le film finit par tourner en rond. Même l'aspect esthétique n'est pas à la hauteur : Maury et Bustillo se révèlent incapables de suivre leurs modèles et de rendre tout ce sang soit beau à voir, soit insoutenable à regarder. Donnez à Argento ou De Palma une salle de bain entièrement blanche et quelques litres de faux sang, et vous verrez ce qu'ils en font. À l'intérieur, lui, se contente d'aligner les images chocs devant un spectateur gêné aux entournures.
Quelques scènes très réussies, une Alysson Paradis convaincante et un jusqu'auboutisme plus que remarquable font qu'on ne peut pas tout à fait détester À l'intérieur, tentative pleine de tripes de dynamiser un peu le cinéma de genre français. Ce n'est pas encore cette fois qu'une réussite éclatante viendra faire taire nos amis américains, mais l'espoir est permis.
4/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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