
Il a suffi d'un seul Antibodies pour le comprendre : Alvart dispose d'une folie douce et d'un savoir-faire technique qui le différencient de bien des yes man et lui permettent de sublimer autant que possible les séquences les plus balisées. C'est ce qu'il s'emploie à faire ici du début à la fin, orchestrant des montées de violence saisissantes et surprenantes, toujours empreintes d'une certaine étrangeté qui crée le malaise. On comprend que le film peine à sortir sur les écrans internationaux : malgré son allure inoffensive, Le cas 39 n'est sas doute pas à mettre entre toutes les mains. Il est d'autant plus étonnant d'y trouver Renée Zellweger, qui ne court habituellement qu'après les rôles à Oscars, et dont c'est sans doute l'un des meilleurs rôles tant elle s'attache à rester sobre et crédible.
Mais la star du film est évidemment Jodelle Ferland, gamine hallucinante déjà vue chez Gans et Gilliam, dont le visage mutin et froid est un vrai trésor. Elle est le facteur crédibilité du film, celle qui fait qu'on s'y accroche jusqu'au bout, qu'on en accepte les légères incohérences. En revanche, rien ne peut faire passer la façon qu'a le film de tourner en rond en fin de course et son incapacité à conclure de façon convaincante. Comparaison vaseuse, afin de ne rien en révéler : que diriez-vous si à la fin La nuit des masques Jamie Lee Curtis arrivait à se débarrasser définitivement de Michael Myers en lui envoyant une pichenette dans l'oeil ? Est-ce que ça ne donnerait pas un tout petit peu l'impression de s'être fait avoir ? Si. Mais il sera plus facilement pardonné à un Cas 39 regorgeant d'éléments attirants qu'à bien des thrillers basiques et sans ambiance.

Le cas 39 (Case 39) de Christian Alvart. 1h30. Sortie : 09/12/2009.
Critique publiée sur Écran Large.