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20 sept. 2009

FrightFest 2009 : LE CAS 39

Pour son premier film américain (ce film-ci sort après Pandorum mais a été tourné avant), l'allemand Christian Alvart fait preuve d'une aptitude assez insolente à se conformer au modèle hollywoodien sans renier pour autant ses lubies et aspirations jusqu'au boutistes. D'autres que lui se seraient sans doute cassé les dents sur le scénario du Cas 39, diablement efficace mais souffrant d'une structure hélas trop visible qui aurait pu le faire sombrer dans une routine bien ennuyeuse. C'est toujours le souci avec ce genre de script : on comprend trop rapidement que la petite fille au centre des débats n'est pas étrangère au tumulte mortel qui s'abat autour d'elle, et il faut alors patienter gentiment jusqu'au moment où l'auteur décide de lâcher officiellement le morceau et de passer à la suite des opérations.
Il a suffi d'un seul Antibodies pour le comprendre : Alvart dispose d'une folie douce et d'un savoir-faire technique qui le différencient de bien des yes man et lui permettent de sublimer autant que possible les séquences les plus balisées. C'est ce qu'il s'emploie à faire ici du début à la fin, orchestrant des montées de violence saisissantes et surprenantes, toujours empreintes d'une certaine étrangeté qui crée le malaise. On comprend que le film peine à sortir sur les écrans internationaux : malgré son allure inoffensive, Le cas 39 n'est sas doute pas à mettre entre toutes les mains. Il est d'autant plus étonnant d'y trouver Renée Zellweger, qui ne court habituellement qu'après les rôles à Oscars, et dont c'est sans doute l'un des meilleurs rôles tant elle s'attache à rester sobre et crédible.
Mais la star du film est évidemment Jodelle Ferland, gamine hallucinante déjà vue chez Gans et Gilliam, dont le visage mutin et froid est un vrai trésor. Elle est le facteur crédibilité du film, celle qui fait qu'on s'y accroche jusqu'au bout, qu'on en accepte les légères incohérences. En revanche, rien ne peut faire passer la façon qu'a le film de tourner en rond en fin de course et son incapacité à conclure de façon convaincante. Comparaison vaseuse, afin de ne rien en révéler : que diriez-vous si à la fin La nuit des masques Jamie Lee Curtis arrivait à se débarrasser définitivement de Michael Myers en lui envoyant une pichenette dans l'oeil ? Est-ce que ça ne donnerait pas un tout petit peu l'impression de s'être fait avoir ? Si. Mais il sera plus facilement pardonné à un Cas 39 regorgeant d'éléments attirants qu'à bien des thrillers basiques et sans ambiance.




Le cas 39 (Case 39) de Christian Alvart. 1h30. Sortie : 09/12/2009.
Critique publiée sur Écran Large.

11 oct. 2008

APPALOOSA

Après son superbe Pollock, premier film inspiré et inspirant, on attendait Ed Harris au tournant. Ce fameux acteur vient confirmer qu'il est aussi un fameux metteur en scène, à suivre de près film après film. Appaloosa est ce qu'il est arrivé de mieux au western depuis bien longtemps. Ah oui, deux précisions : 1) L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford n'est pas un western, donc ça ne compte pas ; 2) "longtemps", c'est vague, mais ça inclut également le bon mais pas transcendant Impitoyable de Clint Eastwood.
Simplissime, n'évitant aucun des thèmes inhérents au genre sans sombrer dans la lourdeur ou la bête redite, Appaloosa est un divertissement quatre étoiles, une parfaite initiation au western pour qui rechigne à passer deux heures en compagnie de types mutiques pour qui ne comptent que les flingues et les chevaux. D'abord, c'est souvent drôle, et pas qu'un peu. Parce que le duo formé par Ed Harris et Viggo Mortensen, c'est deux paires d'yeux bleus qui frisent, dans une sorte de concours de cabotinage sobre (oxymore, oui, mais je me comprends). Et parce que les dialogues sont à tomber, ciselés et incisifs comme une bonne vieille balle de Winchester. Le gros défaut du film, en fait, c'est que l'un de ses enjeux est une fille, sorte de femme fatale ultime qui fait monter le désir chez tous les mâles qu'elle rencontre (et dragouille). Donner le rôle à Renée Zellweger est une sorte d'aberration, la seule faute de goût de la courte carrière du Harris cinéaste. Que le film s'en relève est déjà un incroyable exploit. Avec ses deux joues porcines, ses insupportables clignements d'yeux et son minaudage caractérisé, elle est un peu la championne du cabotinage pas sobre (pléonasme, allons bon). Sexy comme une feuille de laitue, elle ressemble à une sorte de gros anachronisme bien aberrant, comme si Bridget Jones débarquait soudain au far-west avec sa culotte en coton et ses robes improbables.
Mis à part ce gros détail, Appaloosa, c'est du solide, et pas que du côté parlote. Les inévitables fusillades sont concises et délicieuses, les personnages sont bien croqués, tous inquiétants et bien incarnés par de vrais bonshommes (Lance Henriksen, Jeremy Irons, des hommes qui en ont), et la drôle de relation entre les deux héros donne sans cesse du piment à ce western étonnamment pas long (c'est que c'est souvent un peu chiant, un western, faut bien l'avouer) et fichtrement excitant. Chapeau bas, monsieur Harris.
8/10

25 avr. 2008

JEUX DE DUPES

Qui a dit que le football américain était un sport ennuyeux ? George Clooney vient en tout cas prouver le contraire avec son Jeux de dupes : en 1925, en tout cas, c'était follement amusant. On pouvait ruser, tricher gentiment, coller des marrons à l'adversaire sans être inquiété ni vilipendé par la presse. Et c'est ainsi que Clooney se met en scène en footballeur senior, roublard mais amoureux de son sport. Son personnage est à l'image de Jeux de dupes : il part un peu dans tous les sens, mais le fait avec une telle envie que l'on est prêt à en accepter certains défauts. Explicitement rétro, le film est une comédie aussi insaisissable que ce foutu ballon, puisqu'elle n'est pas vraiment romantique, ni franchement sportive. Ni rien d'autre, d'ailleurs. Juste une agréable compilation de scènes souvent loufoques et toujours gaies, bien loin du noir et blanc et du sérieux de l'impeccable Good night, and good luck.
Le prix de la loufoquerie, c'est que le moindre ratage a pour conséquence une désagréable impression de flottement, une foultitude de petits moments embarrassants pendant lesquels on ne peut que se contenter de siffloter en attendant que la scène suivante remonte le niveau. Malheureusement, la qualité et le rythme de Jeux de dupes semblent jouer aux montagnes russes, et l'on finit souvent par trouver le temps un peu long lorsque le foireux prend le pas sur le très bon. Heureusement, l'esprit délibérément positif de l'ensemble rend le film tout à fait regardable, d'autant que Clooney livre une nouvelle prestation de choix, mêlant en un même homme l'Ulysse de O'Brother, le Danny Ocean de Soderbergh et le play-boy désabusé des pubs pour les dosettes. Le voir évoluer est un régal, et on imagine que le plaisir doit être décuplé pour celles (et ceux, pas de sectarisme) qui apprécient les beaux mâles. On n'en dira pas autant de Renée Zellweger, première erreur de casting d'un Clooney qui avait su jusque là choisir ses acteurs avec un discernement admirable. La Renée joue de plus en plus avec ses grosses joues rouges et se contente de plisser les yeux et remuer la tête pour faire croire qu'elle joue. On appelle ça le syndrome Richard Gere. Insupportable, bien loin de l'image de femme fatale et rigolote imposée par son personnage, elle est la principale responsable de la frustration générale ressentie devant ce Jeux de dupes qui n'arrive jamais vraiment à hauteur de ses modèles, de Walsh à Hawks.
6/10

2 avr. 2007

MISS POTTER

Elle s'appelait Beatrix, elle dessinait de jolis petits lapins (à qui elle parlait) et écrivait de jolies petites histoires. Aujourd'hui encore, elle est l'auteur pour enfants la plus vendue au monde. Succès justifié? Peut-être. Il n'y avait en tout cas aucune raison d'en faire un film : car la vie de Beatrix Potter fut d'une banalité sans nom. Il y eut bien ce drame au beau milieu de sa vie, lorsque l'homme qu'elle s'apprêtait à épouser (Ewan Mc Gregor, pataud) mourut subitement. Mais à part cet évènement tragique, la vie de Miss Potter n'est qu'ennui.
Pendant la première demi-heure de Miss Potter, quelques fantaisies visuelles nous font croire que Chris Noonan va transformer un biopic routinier en fantaisie animée, un Neverland au féminin en plus onirique, plus fantaisiste. Beatrix Potter voit ses personnages bouger devant elle, évoluer au gré de ses humeurs. Lorsque ses parents s'éloignent en calèche, celle-ci semble s'animer tout d'un coup. C'est mignon (à condition d'avoir moins de dix ans). Et puis ensuite, plus rien. Les petits personnages de Potter continueront bien à se trémousser une fois ou deux, mais rien de plus. Il sera surtout question du drame précédemment cité, de solitude, de tristesse. Un grand blabla sans emphase ni relief qui confirme l'absence totale de talent de Chris Noonan, qui avait déjà réussi l'exploit de rater un Babe pourtant facile à réussir. Quant à Renée Zellweger, ele ne semble plus avoir qu'une idée en tête : rafler toujours plus d'Oscars. Jouant la carte de la facilité, elle a gardé la carrure de Bridget Jones, et livre une prestation à la Sabine Azéma, ouvrant des yeux ronds comme des billes et faisant bouger ses grosses joues rouges pour montrer qu'elle est tourmentée. Il n'y avait de toute façon pas grand chose à tirer d'un personnage sympathique mais absolument pas fait pour le cinéma.
3/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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