5 janv. 2006

GOOD NIGHT, AND GOOD LUCK.

Il y a une dizaine d'années, on trouvait que le docteur Ross avait une belle gueule. En 1998, on découvrait que George Clooney jouait bien. Très bien, même. Premiers jours de 2006 : Clooney explose dans une cape presque neuve, celle de réalisateur. Après s'être fait la main sur Confessions d'un homme dangereux, divertissement inabouti mais haut de gamme, le père George passe à la vitesse supérieure avec ce très grand film, courageux et intelligent de bout en bout. Courage formel d'abord : refusant tout compromis, la star hollywoodienne semble avoir fait exactement le film qu'elle voulait. Un truc un peu austère au début, un huis-clos journalistique, dans un noir et blanc idéal et pas poseur, un film de dialogues, simple et haletant à la fois. Courage du propos ensuite : si les propos du sénateur Joesph McCarthy ont été en partie condamnés depuis, parler du communisme et de la lutte contre l'anti-communisme n'est jamais chose facile dans ce que d'aucuns appellent le pays des droits de l'homme. A travers ces hommes, ces journalistes qui aiment leur métier et crèvent de trouille de perdre leur place, Clooney réalise une reconstitution humble qui ne fait jamais d'eux des héros, mais de simples mortels, avec leurs colères et leurs faiblesses. Des types qui luttent contre la chasse aux sorcières mais ne veulent surtout pas être assimilés à des gens de gauche. Des hommes intègres, soucieux d'apporter la vérité dans un monde vraiment pourri. C'est beau, c'est émouvant. Casting impeccable, à l'image du grand David Strathairn. Si, chronologiquement, Good night, and good luck. est le premier film de 2006, il s'assure déjà une place de choix au panthéon de l'année. Et bien plus encore.
10/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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