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21 avr. 2009

CELLE QUE J'AIME

Finalement, quand Élie Chouraqui écrivait des spectacles musicaux brise-tympans, c'était peut-être pas si mal. En mettant de côté Qu'est-ce qui fait courir David ?, son premier long, il n'a cessé d'enchaîner les oeuvres molles, consensuelles, ennuyeuses ; mais il semble s'être surpassé avec ce Celle que j'aime totalement désarmant. C'est qu'aucune comparaison n'est assez forte pour exprimer la nullité cosmique de l'ensemble, qui ferait passer n'importe quelle pub Groupama pour un chef d'oeuvre d'humour et de tendresse. Élie s'est juste surpassé, livrant un navet d'autant plus désespérant qu'il ne profite même pas du capital sympathie de son trio d'acteurs. Ceux-ci ont rarement été aussi mauvais, mais passeraient presque inaperçus tant le spectateur est occupé à compter le nombre d'invraisemblances, de raccourcis pourris, de rebonds scénaristiques ineptes et de blagues foirées qui jonchent le script comme autant de détritus.
Les trois personnes en France qui ont vu Si c'était lui... (avec déjà Marc Lavoine) comprendront la souffrance que cela représente : Celle que j'aime, c'est la même chose, en mille fois pire. Le jeune héros affirme avoir été frappé par le nouveau jules de sa mère afin de se débarrasser de lui ? C'est tellement rigolo qu'il est immédiatement pardonné. Le même jules est accusé d'infidélités suite à la découverte de préservatifs à la fraise dans sa boîte à gants ? Il prouvera son innocence en croquant une vraie fraise, fruit qui provoque chez lui un oedème de Quincke susceptible de le faire crever (et ça fera marrer tout le monde)... Deux ressorts dramatiques parmi tant d'autres, exécutés avec le premier degré d'un collégien attardé par un Chouraqui persuadé d'être le nouveau Francis Veber (même celui de La doublure est trop fort pour lui).
Le pire, c'est que chaque navrante étape de ce navrant scénario est soulignée, surlignée, encadrée mille fois afin de mettre le spectateur dans sa poche. Résultat : une leçon de tout ce qu'il ne faut pas faire question mise en scène, Chouraqui mêlant sans discernement des plans-séquences inutiles, des gros plans signifiants, des passages caméra à l'épaule (et vas-y que je zoome comme un ouf et que je dézoome encore plus vite)... une bonne grosse macédoine comme on en a rarement vu. Seul Humains, qui sort ce même mercredi, peut rivaliser pour le trophée de la pire réalisation de l'année.
Fort heureusement, le film dispose d'un atout de taille, qui le rendrait presque indispensable (notez le presque) pour une partie de la population : Barbara Schulz y passe son temps complètement nue, se baladant dans son appartement en tenue d'Ève qu'elle soit en compagnie de son fiston (Anton Balekdjian, pas si nul) ou de son amant. Nue, nue et re-nue, Barbara est la seule et unique bouffée de fraîcheur de ce film d'une lourdeur indescriptible, qui parvient à aller de plus en plus loin dans le pire, comme l'atteste un dernier plan juste génial. Il est beau, le cinéma français.
1/10

24 oct. 2007

LE COEUR DES HOMMES 2

Il arrive parfois que l'on rencontre au hasard des rues un ancien ami que l'on n'a pas vu depuis 5 ans. Et de le trouver sinistre, de se dire que non, on n'a pas pu aimer ce beauf vulgaire à la peau grasse, et que ses défauts sont décidément bien plus voyants que ses qualités. C'est exactement la sensation éprouvée au contact de ce Coeur des hommes 2, pantalonnade en tout point similaire au premier film, l'esprit en moins.
Le responsable de ce ratage est clairement Marc Esposito. Ravi de retrouver les personnages qui ont fait son succès, imaginant le spectateur séduit d'avance, il nous inflige d'immondes mots d'auteur qui feraient rougir Guy Montagné de honte. Les répliques sont d'une vulgarité sans nom, et chaque fois qu'on se croit arrivé au bout du bout de l'insupportable, Esposito parvient à en remettre une couche sous nos yeux exorbités. Pas meilleur scénariste que dialoguiste, il s'est contenté de reproduire les situations du premier film : vacances guillerettes en Provence, week-ends désabusés à Cabourg, coucheries et chambres d'hôtels... Le problème avec les photocopies, c'est que l'on perd souvent en qualité. Et les bêtises des personnages ne nous font plus rire. D'abord à ce cause de ce fameux manque de finesse, ensuite parce qu'Esposito s'est pris pour le roi du mélodrame, alignant les scènes larmoyantes et les soulignant une fois encore à l'aide d'une compil du genre "le meilleur de la pop volume 7". La seule et unique fois où il se passe de cette musique inutile et affligeante, c'est lors d'une scène à Rungis avec Jean-Pierre Darroussin. Là, illico, l'émotion affleure, et l'on réalise une fois de plus l'ampleur du gâchis.
Militant(e)s féministes, passez votre chemin : le gentil machisme du Coeur des hommes vient de se mouvoir en une misogynie sans nuance, de celle qui ne peut décidément pas faire rire. Le film ferait passer 99F pour un manifeste des Chiennes de Garde : ici, les femmes valent à peine mieux que des poupées gonflables, et l'on peut s'adresser à elles comme telles ; on peut également les tromper à loisir, puisqu'il suffit de se faire pardoner en leur amenant le petit dèj au lit le lendemain... Réduites à l'état de silhouettes en jupe, celles qui permettaient aux hommes du titre d'exister et d'afficher leurs faiblesses et leurs aspirations sont devenues de sinistres faire-valoir.
Reste à se consoler avec les quatre mecs de la tête d'affiche, dont les prestations certes un peu schématiques n'altèrent en rien leur capital sympathie. Mais ces quatre acteurs-là méritent forcément mieux que ce film de Claude Sautet réécrit par Jean-Marie Bigard. Tristes, tristes retrouvailles.
3/10

23 oct. 2007

DEUX VIES PLUS UNE

Il y a des films qui ne dépareraient pas un mercredi soir sur le service public, leur quantité de bons sentiments étant inversement proportionnelle à leur qualité cinématographique. Deux vies plus une est de ceux-là : si on peut difficilement nier la sincérité totale avec laquelle Idit Cebula a construit son film, on peut également s'en battre l'oeil, ennuyé par une histoire mille fois vue ailleurs et choqué par un filmage sacrément brouillon. En fait, il est difficile de saisir quelles sont les intentions de la réalisatrice. Car Deux vies plus une n'est ni assez drôle pour être une comédie, ni assez profond pour tenir au corps.
Le scénario du film ressemble à l'adaptation d'un Je Bouquine, ces petits bouquins pour ados regorgeant de crises familiales, d'anecdotes plus ou moins captivantes et de vieilles mémés complètement zinzins. Sauf que le film vise apparemment un public adulte, qui trouvera difficilement sa place devant ce festival de scènes sans épaisseur. On se console comme on peut avec les prestations des seconds rôles, peu exposés mais parfois amusants : Jocelyn Quivrin est décidément un acteur plein de promesses, et la seule présence de Jackie Berroyer peut suffire à sauver un film. Au premier plan, Emmanuelle Devos et Gérard Darmon montrent quant à eux des signes de léthargie profonde, comme si eux-mêmes n'étaient pas convaincus par le propos d'un film désespérément plat comme un journal d'écolière.
3/10
(également publié sur Écran Large)
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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