LA DOUBLURE

Oubliez ses films avec Pierre Richard et son Dîner de cons : Francis Veber n'est plus désormais qu'un cinéaste vulgaire et imbu de lui-même, tellement persuadé de sa propre drôlerie qu'il n'offre plus au public que des vieux os déjà rongés. Mais ce public étant relativement stupide et donc conquis d'avance, Veber n'en a cure. Résultat : sur une idée pas plus bête qu'une autre, qui lui aurait permis en d'autres temps de livrer une comédie sympathique (à défaut d'être franchement drôle), il livre une Doublure évidemment sinistre, au scénario et aux gags ni faits ni à faire. Mais que constate-t-on dans la salle? Les gens rient. Parce qu'ils ont payé pour ça. Et ça fait mal au coeur. Car mises à part une ou deux répliques rigolotes et les prestations agréables d'Alice Taglioni (sourire et jambes dévastateurs) et Richard Berry (salopard mielleux plutôt délectable), tout le reste n'est que soupe de clichés et ragoût de grossièretés. Il serait difficile de déterminer qui joue le plus mal (Virginie Ledoyen a quand même quelques longueurs d'avance). La réalisation de Veber a rarement été aussi poussive (sauf peut-être dans Tais-toi, qui reste son plus mauvais film). Quant à Gad Elmaleh, engoncé dans un costume pas taillé pour lui, il livre une prestation à l'image du film : sans dimension et sans passion. Reste que La doublure va encore faire 5 millions d'entrées, et c'est bien là le plus dramatique.
2/10