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28 juin 2009

NOTORIOUS B.I.G.

Petit précis d'histoire à l'égard de ceux qui ne pigent rien à la guéguerre west coast / east coast, Notorious est un biopic totalement cousu de fil blanc comme il nous en arrive de temps en temps (dernier en date : Coco avant Chanel). Une platitude tout à fait prévisible, le film étant réalisé par un George Tillman Jr. déjà responsable des Chemins de la dignité, pure abomination avec Bob DeNiro et des scaphandriers. Voilà typiquement le genre de film qui n'apportera strictement rien aux connaisseurs de Biggie, Tupac et les autres ; les autres pourront éventuellement y apprendre quelques trucs.
Aucune étape du parcours de Christopher 'Biggie' Wallace ne nous est épargnée : comme tout mauvais biopic, ça commence évidemment par une enfance traumatisante, notamment parce que Chris est gros et rejeté par son père. D'où le deal de cocaïne et la nécessité d'exprimer sa détresse au travers de lyrics apparemment percutants. Le label 'histoire vraie' et la présence au générique des proches de Biggie semblent nous assurer que tout ceci est absolument véridique ; mais l'ensemble fait tellement cliché qu'on ne peut guère se passionner, d'autant que le traitement de Tillman est soigné mais sans aucun relief. Heureusement, il y a Jamal Woolard : engagé avant tout grâce à sa ressemblance physique, l'acteur effectue des débuts convaincants devant la caméra et donne une vraie crédibilité à son héros, entre gros nounours et sale petite frappe.
Bizarrement, Notorious a beau être tout à fait prévisible, il reste absolument regardable, sans enthousiasme mais sans trop d'ennui. Parce que, malgré ses travers, Biggie est un personnage attachant. Parce que, avouons-le, on a rarement vu autant de bombasses topless dans un biopic. Et parce que, raison plus noble, c'est l'occasion de (re)découvrir l'oeuvre courte mais intense de ce véritable artiste, destiné à devenir un étudiant discret ou un dealer minable mais qui sembla réellement porté par le hip-hop tout au long de sa vie. Une vie hélas bien courte, Biggie ayant été assassiné avant ses 25 ans au terme d'une guerre des côtes qui constitue la partie la plus intéressante de ce film un peu plat.




Notorious B.I.G. (Notorious) de George Tillman Jr.. 1h55. Sortie : 24/06/2009.
Critique publiée sur Écran Large.

22 juin 2008

UN JOUR, PEUT-ÊTRE

Un jour, peut-être est un titre définitivement moins classe que Definitely, maybe, qui rappelle évidemment les débuts d'Oasis, fabuleux groupe des années 90, dont le talent s'évapora mystérieusement avec l'arrivée d'un nouveau siècle. Ceci étant dit, Un jour, peut-être, c'est surtout une comédie romantique des plus sympatoches. Le principe (car il y a un principe) est simple : alors qu'il s'apprête à divorcer, un trentenaire déprimé est sommé par sa fille de lui raconter comment il a rencontré sa mère. Les possibilités sont multiples, puisque trois femmes ont réellement compté dans sa vie. Il faudra une bonne heure et demie avant que ce sacré coquin ne dévoile l'identité de la madame en question.
Ça vous rappelle quelque chose ? Oui, How I met your mother, sitcom fort recommandable dans laquelle le héros, 20 ans après, raconte à ses ados de rejetons comment il rencontra leur génitrice. Et si la diférence de format implique des traitements assez éloignés, le film et la série ont tout de même plus d'un point commun, notamment dans leur façon de faire tourner les mioches en bourrique à force de digressions et de fausses pistes.
Un jour, peut-être est interprété de façon convaincante par un Ryan Reynolds qui vaut bien plus que sa petite image de jeune premier et fiancé de Scarlett Johansson (salaud). Génial dans l'insupportablement méconnu The nines, Reynolds livre ici une prestation plus policée (c'est le genre qui veut ça) mais bourrée de charme et d'humour. Il est aussi crédible en girouette coeur d'artichaut qu'en convoyeur de rouleaux de papier hygiénique pour la campagne de Bill Clinton. Si si. Car Un jour, peut-être, au delà du papier toilette, se positionne dans un contexte social et surtout politique, donnant aux personnage une dimension supérieure à celle de vagues icônes romantiques. Ça fait du bien de ne pas nager dans la guimauve et de parler un peu du monde qui continue à tourner même quand on est amoureux.
Alors évidemment, on a déjà vu plus drôle, plus sexy ou plus romantique. Mais Un jour, peut-être même habilement tous les ingrédients inhérents au genre, y ajoutant un joli plus-produit nommé suspense. Même si celui-ci aurait pu être mieux mené (à vrai dire, on n'est pas captivé captivé par la recherche de l'identité de la mère), il sort le film des sentiers battus, ce qui est vital dans un genre qui n'a pas donné que des chefs d'oeuvre d'originalité.
7/10

21 nov. 2007

LIONS ET AGNEAUX

Difficile de tirer un avis net et précis de ce Lions et agneaux, le septième film de Robert Redford et sans doute le plus déconcertant. S'inscrivant dans la mouvance actuelle des films qui critiquent la dernière guerre en Irak et en Afghanistan et tout ce qui l'entoure, le film épouse un audacieux parti pris, celui de faire de la guerre le simple sujet de conversations de bureau, où la rhétorique prend le pas sur les armes. Un choix nuancé par les quelques scènes se déroulant sur le terrain. Le côté ambigu de la chose est qu'on ne comprend jamais vraiment si Redford approuve cette façon de voir la guerre comme un placement financier doublé d'un jeu de stratégie, ou s'il condamne absolument cette façon de penser. Connaissant les opinions politiques du monsieur, on se doute qu'il est plus près du personnage qu'il interprète (un professeur d'université opposé à la guerre) que de celui de Tom Cruise (un sénateur républicain prêt à tout pour faire la nique aux ennemis). Seulement voilà : dans le film, ce n'est jamais tout à fait clair.
Il y a dans Lions et agneaux un décalage notable entre ce que le spectateur ressent sur le moment et ce qu'il emmènera avec lui à la sortie de la salle. Entre le prof et son étudiant, tout comme entre le sénateur et une journaliste tenace, s'installe un dialogue souvent futé et bien tourné qui stimule l'esprit. Les personnages se renvoient la balle avec brio, on pèse le pour et le contre, et on attend la séquence suivante avec une impatience palpable (surtout lorsqu'il faut patienter avec des scènes de guerre, indispensables au propos mais complètement ratées). Jusqu'à réaliser que ce que nous propose Redford ressemble moins à un film de cinéma qu'à un bête cours de vulgarisation politique, scolaire en diable, avec les titres de ses grandes parties soulignés en rouge et les diapos PowerPoint pour que tout le monde comprenne. Cela pourra satisfaire ceux qui ont passé les dix dernières années dans une grotte, mais quiconque a un tant soit peu suivi l'actualité n'apprendra finalement pas grand chose.
Reste que les acteurs sont parfaitement à l'aise et rendent le spectacle assez agréable. Comme d'habitude, Meryl Streep est très pro (mais comme d'habitude, presque un peu trop) ; face à elle, Tom Cruise se révèle franchement épatant dans un rôle parfait pour lui. On rêve de le voir jouer des hommes politiques plus régulièrement : il possède la même décontraction, le même charisme, le même regard un peu faux mais capable de convaincre des foules entières. Quant à Redford, s'il joue un enseignant, c'est bien lui qui parle à travers ses répliques. Tous les regrets du monde sont là. Ceux d'avoir perdu des proches à la guerre. De n'avoir pas su empêcher ça. De ne rien avoir fait de plus "important" que du cinéma. Cette amertume-là est palpable et émouvante ; elle ne parvient pas cependant pas à faire oublier l'académisme qui se dégage d'un Lions et agneaux qu'on aurait souhaité plus subversif.
6/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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