25 avr. 2007

NEXT

Pour supporter Next, il faut entrer dans le film en ayant conscience qu'il s'agit d'un gros navet à 70 millions de dollars. C'est le seul moyen de traverser ces 90 minutes de solitude sans avoir envie d'agresser ses voisins de fauteuil (s'il y en a) ou de s'arracher les yeux. Alors, à condition d'être armé d'un féroce second degré, on peut réussir l'épreuve consistant à rester dans la salle jusqu'au bout.
Premier élément attractif : les cheveux de Nicolas Cage. Après une coupe à la Thomas Hugues dans le mémorable Ghost rider, ce cher Nick revient avec un complément capillaire digne de Patrick Juvet. À croire sa calvitie est subitement devenue un vrai complexe pour lui. Qu'il s'adonne à la magie, Nicolas bouge les cheveux qu'on lui a prêtés avec un vrai sens du rythme, comme dans une publicité L'Oréal. Dantesque.
Second pôle d'attraction : le scénario. Alors vous voyez, c'est un mec, il peut lire dans l'avenir, mais seulement les 2 (DEUX!) minutes qui suivent. Ça ne sert donc pas à grand chose, sauf à gagner au black jack. Et éventuellement à sauver le monde d'une giga explosion atomique perpétrée par de vilains russes. Après avoir fui la police pendant la moitié du film (il se refuse à les aider), ce qui permet au scénariste de torcher trois quarts d'heure inutiles, il se décide à combattre les méchants buveurs de vodka, et là, waow. Avec son super don, il peut savoir de quel côté la voiture va tourner, qui va lui tirer dessus, des tas de trucs cools. Reste juste à sauver sa petite amie (ceinturée par des tas d'explosifs vachement dangereux). Pas de panique, il a un plan d'enfer. Et que ça pète dans tous les sens, et que ça anticipe les gestes de l'ennemi, et que ça bouge ses cheveux. Du grand n'importe quoi.
Dernier gros point positif : la fin. Le twist final n'ayant jamais été aussi à la mode, les auteurs de Next (qui se sont vaguement inspirés de Philip K. Dick, le pauvre) ont décidé que le dénouement du film serait surprenant. Et en effet, il l'est. Ouais ouais. Sauf qu'il n'a aucun intérêt, aucune justification, rien de rien. C'est juste un rebondissement inattendu, aussi crédible que si je vous disais que dans Dangereuse séduction, en fait, c'est Halle Berry la meurtrière (pis quoi encore). Mais en encore moins crédible. À ce moment-là, la caméra s'élève dans le ciel, et on sent que ce dernier plan signifie "si vous êtes sages, il y aura un Next 2". On en tremble d'envie.
2/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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