25 avr. 2007

TRÈS BIEN, MERCI

Comment se porte la France? Très bien, merci. C'est la réponse ironique qu'apporte Emmanuelle Cuau à une question toute bête. L'anti-héros du film a un gros problème avec l'autorité, qui elle-même a un gros problème avec ce type qui n'a rien fait de mal à part invoquer ses droits de citoyen. C'est la première demi-heure du film : drôle, incisive, perturbante, elle met en scène l'escalade absurde qui conduit un homme innocent de commissariats en hôpitaux psychiatriques. À cet instant, Très bien, merci ressemble à une oeuvre d'anticipation qui décrit avec clairvoyance la France du 6 mai 2007 et son état policier.
De Ionesco à Desplechin, le film d'Emmanuelle Cuau brasse large, et bien. Au début en tout cas : ensuite, Très bien, merci perd de son sel, de son amertume, de sa flamme pour retomber bien vite dans les pièges du cinéma d'auteur français. Longs dialogues pesants, déprime générale, grisaille, redondance. La réalisatrice n'a pas su dépasser son idée de départ et la transformer en un long métrage dense et passionnant. Dommage que Très bien, merci n'ait pas été un simple moyen métrage, car sa deuxième moitié tourne sacrément en rond. Derrière l'ennui, on sent pourtant poindre une description acerbe de la France qu'on ne peut décemment que détester, procédurière, intolérante et irrespectueuse. Dans le rôle principal Gilbert Melki est tout simplement génial, donnant toute sa saveur au mot contestation. Espérons que des types comme celui-là existent dans la vraie vie ; on va bientôt avoir besoin de grains de sable pour bloquer certains rouages.
5/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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