
Une chose est sûre : Im Sang-soo est bien moins doué pour l'eau de rose que pour le noir d'encre. La première heure du Vieux jardin, c'est du beau cinéma (comprendre "pas désagréable mais un peu chiant"). Pas grand chose de plus. Une histoire d'amour belle et forte mais comme on en a vu mille, un propos politique relégué en arrière-plan... La déception est réelle. Heureusement, la suite fournit des raisons de se réjouir : à mesure qu'il quitte le cadre intime de la relation pour s'intéresser à ce qui fait bouger les groupes de pensées et les familles entières, Im Sang-soo retrouve la flamme qu'on lui connaît. En dépit d'effets spéciaux d'une rare pauvreté, les scènes de manifestations et de guerilla urbaine sont de très grands moments. Et Le vieux jardin, derrière la description discrètement corrosive d'une Corée mal barrée, de devenir surtout le portrait édifiant d'une femme forte, à la fois tête pensante et artiste talentueuse, avec assez de cran pour mener à elle seule une révolution mais au destin finalement tout autre. La magnifique Yum Jung-ah donne à ce personnage - et au film tout entier - une puissance insoupçonnée, qui fait en partie oublier les défauts d'un film pas assez affirmé pour être totalement convaincant.
6/10
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