Déjà, The president's last bang mérite la Palme de la meilleure affiche de l'année. Si quelqu'un la trouve en grand format, qu'il me contacte, merci. Cette parenthèse faite, revenons au film, presque aussi bon que son affiche. Im Sang-Soo délaisse les univers intégralement féminins de Girls' night out et Une femme coréenne pour un monde bourré de porte-flingues en costard. Une nuit de 1979, le président coréen (qu'on pourrait qualifier de dictateur sans choquer grand monde) dîne avec trois proches collaborateurs et deux jeunes femmes venues pour les divertir. C'est le moment que choisit le directeur de la CIA coréenne pour tenter de l'assassiner...
On pourra qualifier The president's last bang de thriller politico-burlesque. Curieux mélange qui fonctionne du tonnerre. Chaque personnage, pourtant activement mêlé à un évènement dramatique et sanglant, est décrit comme un bouffon. Le directeur de la CIA pue de la gueule et a des problèmes de transit, le secrétaire du président est un trouillard sans nom, les gardes sont incompétents et gaffeurs... Pourtant, on ne bascule jamais dans la comédie grasse (il y a bien trop de sang pour ça). Im Sang-Soo dépeint la comédie du pouvoir avec un brio qu'on ne pouvait guère trouver qu'en Corée. Un monde de lèche-culs avides de pouvoir, mais trop cons pour y arriver seuls. Un monde délectable. On tient là le film asiatique de 2005.
9/10
DIAMANT BRUT
Il y a 14 heures
1 commentaire sur “THE PRESIDENT'S LAST BANG”
Film épatant, une satire cinglante qui ne vire pourtant pas au règlement de compte hargneux. Le film est plutôt d'une ironie distanciée et un peu mélancolique.
Car avec une classe folle, Im Sang So nous montre un visage du pouvoir presque caricatural et pourtant très crédible, où l'histoire d'un pays se joue sur un défi qui tient plus de l'orgueil que de l'idéologie.
Je n'ai jamais vu un film qui montrait du pouvoir un visage si humain et si convaincant. Presque rassurant en fait.
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