4 oct. 2006

LE PRESSENTIMENT

Un grand bourgeois quitte famille et confort baroque pour aller vivre seul, en paix avec lui-même, dans un modeste appartement parisien. Histoire de se faire oublier et de faire son petit bonhomme de chemin personnel. Une idée de film séduisante pour un premier film, surtout quand c'est monsieur Darroussin qui se plante à la fois devant et derrière la caméra. Sauf qu'on a beau patienter poliment devant ce Pressentiment, rien ne se passe, comme si l'essence même du sujet s'était évaporée.
À vrai dire, on ne comprend pas bien le pourquoi du Pressentiment. Parce que passée l'idée de départ, le film tourne rapidement à vide, comme si l'idée de voir évoluer un personnage coupé du monde avait fait peur au cinéaste en herbe. Du coup, le scénario nous offre des rencontres anecdotiques et sans but avec des voisins bagarreurs, curieux ou persifleurs. Et le sujet dans tout ça? Il fait pschitt. On se tape des querelles de voisinage, des ragots entre concierges, une histoire de gamine abandonnée par ses parents, des pertes de connaissance, éléments jetés çà et là sur la pellicule sans réelle raison d'être. Même pas une petite morale en fin de film pour nous dire que la vie en communauté vaut miaux que la solitude, ni le contraire, juste du vide, rien qui ne justifie l'existence d'un tel film. C'est dommage : on sent Darroussin fasciné par ce qu'il raconte (il est le seul, mais c'est déjà ça), et le voir avec des cheveux témoigne d'une vraie ambition d'auteur (rires). Pour délivrer un avis définitif sur Darroussin metteur en scène on attendra tout de même le deuxième film ; on est cependant en droit d'avoir un très mauvais pressentiment (humour).
2/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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