12 sept. 2006

FAIR PLAY

C'est fou comme les réalisateurs français sont doués pour foutre en l'air de brillantes idées de films. Bienvenue à Lionel Bailliu dans ce club pas très fermé : Fair play est un ratage à la hauteur de son formidable potentiel de départ. Sur la base de son court-métrage Squash, l'objectif de Bailliu était de pointer du doigt les rapports pervers entre les membres d'une même entreprise à travers leurs rencontres successives dans le domaine sportif.
Le film de Bailliu est en fait une succession de cinq courts métrages de durées diverses : une course improvisée en aviron, une partie de squash ultra-tendue, un parcours santé qui vire au chantage, une partie de golf menaçante et un rafting sauvage possiblement fatal. Si les intentions sont à chaque fois excellentes, la mécanique perverse de chacun des segments tourne très rapidement à vide, plombée par un côte brouillon franchement agaçant.
Rien n'est satisfaisant dans cet ersatz de film. La réalisation sale et souvent mal fichue, le montage visiblement exécuté par des novices. Pire, si chaque acteur semble être arrivé sur le tournage avec une mine d'idées pour s'approprier son personnage, c'est au choix excessif ou raté. L'exemple le plus criant est celui de Benoît Magimel, qui semble se régaler dans le rôle du beauf arriviste bedonnant et habillé n'importe comment, mais dont la prestation n'est jamais crédible. En fait, seul Éric Savin se sort d'affaire dans le rôle du boss intraitable. Des dialogues mal dégrossis (on flirte parfois avec la trivialité la plus totale) et des situations prévisibles et systématiques achèvent de faire de Fair play un jeu de massacre bien médiocre.
Pour finir de se convaincre de la vacuité de l'entreprise, il n'y a qu'à réfléchir au message délivré par le film, et en particulier par la partie rafting. Lorsque celle-ci tourne mal suite aux intempéries (entre autres), la morale délivrée par Bailliu est la suivante : dans ce genre de situation, le pire ennemi de l'homme n'est autre que lui-même. On aurait vu ça en mille millairds de fois mieux dans The descent que ça ne m'étonnerait pas.
2/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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