12 sept. 2006

QUELQUES JOURS EN SEPTEMBRE

Au début, on ne comprend pas bien qui sont tous ces personnages, quelles sont leurs relations et ce qu'ils foutent là. C'est la caution film d'espionnage. Il y a une femme, Irène, qui doit bientôt retrouver un certain Elliot, pris au coeur de secrets diplomatiques d'une gravité sans nom (petit indice : le film se déroule début septembre 2001). Accompagnée des deux enfants d'Elliot, Irène se rend bientôt à Venise en attendant qu'il la contacte. Pas gagné, d'autant qu'un vilain tueur en perpétuelle analyse cherche à buter le monsieur. L'imbroglio d'espionnage n'ira pas beaucoup plus loin : Quelques jours en septembre est d'abord un film de dialogues, un drôle d'objet mêlant intime, burlesque et thriller. Santiago Amigorena, scénariste chevronné et écrivain reconnu, est un fin lettré et il le montre : multiples références littéraires (une profusion de poètes est citée), tirades enflammées... et bavardages incessants. Car on le constate très vite : le film d'Amigorena parle trop, tout le temps, à tel point que c'en est fatigant. D'autant que les personnages enfilent souvent les généralités, que ce soit sur les Américains ou les Français. Si c'est volontaire, alors c'est maladroit. Sinon, c'est assez con.
Quoi qu'on dise de Quelques jours en septembre, cela peut se résumer par "oui mais". Le casting est admirable mais pas forcément dirigé comme il faudrait (John Turturro agace et Sara Forestier est surtout concentrée sur son anglais alors qu'on la sent en progrès). Le film est bourré de plans vraiment beaux, mais la mise en scène agace par trop de maniérisme (flous à outrance, mouvements de caméra poseurs). Et caetera.
Pourtant, par moments, le film trouve son rythme. Paradoxalement, c'est dans les moments de creux qu'il est le plus excitant. L'attente d'Irène (excellente Binoche) à Venise avec ses deux jeunes compagnons, faite de balades tranquilles et de bonnes bouteilles de vin, possède un vrai charme. Pourtant, on sent que ce n'est pas ce qui importe à Amigorena. Et quand arrive le 10 septembre, jour où les liens se délient (et veille de...), on est franchement emmerdé se replonger dans une intrigue vaguement politique à laquelle on avait tout compris depuis un bout de temps. La prochaine fois, pour séduire plus franchement, Amigorena devra moins s'éparpiller entre tous les genres qu'il affectionne. Avoir le cul entre mille chaises est une chose fichtrement douloureuse.
5/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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