Zodiac n'est pas un film de serial killer : Fincher en avait déjà livré un avec l'indépassable Seven, et n'est sans doute pas près de recommencer. Pour bien décrire le film, il convient de donner trois références plutôt évidentes. D'abord Summer of Sam, dans lequel Spike Lee s'inspirait d'évènements réels (les meurtres du "fils de Sam") pour dépeindre une époque. Ensuite Memories of murder, où le coréen Bong Joon-ho traitait de façon rigolarde mais désespérée une enquête forcément sans issue. Enfin Les hommes du président, chef d'œuvre qui s'escrimait à montrer les ravages de l'obstination journalistique sur la vie privée. Zodiac tient beaucoup de ces trois-là, dépassant sans mal le premier et se révélant plus que digne d'être comparé aux deux autres.
Alliant un whodunit hypnotique à la description sans fard de la dure vie d'enquêteur (journaliste ou policier), Zodiac exprime magnifiquement et sous différents points de vue la fascination morbide et presque admirative que parviennent à s'attirer les tueurs en série. Brèves mais intenses, les scènes d'action échappent à tout sensationnalisme et ne font que renforcer l'attirance éprouvée. Pas sur que le Fincher d'avant ait été capable de livrer une réflexion aussi sobre et réfléchie, pleine d'humour et sans temps mort. Bien aidé par un trio d'acteurs ahurissant (un prix à Cannes aurait fière allure) et le meilleur chef op qui soit (Harris Savides), il livre en tout cas un grand film presque parfait, qui s'affirme d'ores et déjà comme un futur classique.
9/10 (voire plus)
1 commentaire sur “ZODIAC”
J'ai vraiment adoré. Et encore je l'ai vu en VF (Picôrdie oblige) mais de retour à la civilisation peut-être que je retournerai le voir avec des gens...
Après Fight Club et Se7en, David Fincher avait tout fait pour ne faire que moins bien (comme Panic Room justement), mais là, juste bravo.
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