16 mai 2007

ANNA M.

Dans À la folie... pas du tout, sombre navet de Laetitia Colombani, Isabelle Carré était la femme de Samuel Le Bihan, victime des pressions d'une érotomane. Elle est cette fois de l'autre côté de la barrière : dévorée par une passion unilatérale et fantasmée, Anna M. désespère, harcèle, mène la vie dure à l'homme qu'elle a choisi (malgré elle ou pas) comme cible. Une maladie psychique terrible et effrayante, face à laquelle on se sent impuissant, d'autant plus que les rechutes sont fréquentes.
Plutôt que de tomber dans le sensationnalisme ou le thriller à deux sous, Michel Spinosa a opté pour une approche quasiment scientifique d'une érotomane comme les autres. C'est le gros atout d'Anna M. : parvenir à foutre les jetons en se contentant de décrire les simples symptômes de cette maladie. À plus d'une reprise, on pense à Requiem, dans lequel Hans-Christian Schmid abordait sur le même mode un sujet aussi extravagant que la possession par le diable. Sous des abords de film français bien tranquille, Spinosa bouscule le spectateur, notamment dans une dernière demi-heure qui rebondit intelligemment sur les souffrances de l'héroïne. Quelques scènes d'une audace folle et une actrice incroyable (Isabelle Carré, l'oeil enfin sombre) achèvent de faire d'Anna M. une vraie réussite, qui met passablement mal à l'aise.
7/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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