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16 sept. 2009

FrightFest 2009 : THE HILLS RUN RED

Grande thématique du FrightFest 2009, le septième art est notamment au coeur de The hills run red, puisqu'il met en scène un étudiant en cinéma qui tente de retrouver le « film d'horreur le plus effrayant de l'histoire », un truc qui fait plus vrai que vrai mais dont il ne reste curieusement qu'une bande-annonce salement flippante (pour lui, en tout cas). Et c'est parti pour un voyage au fin fond d'une Amérique boueuse et crasseuse, caméra au poing, afin d'en retracer la genèse et d'en récupérer une copie. C'est surtout parti pour une heure et demie accumulant les pires clichés du genre, et ne créant que l'ennui là où on était en droit d'attendre une bonne dose de malaise et d'inconfort.
Mené par une bande d'acteurs ayant le charisme d'une clé à molette, The hills run red met toutes les chances de son côté pour devenir un bon gros navet, mais ne parvient jamais à basculer dans la si savoureuse catégorie nanar. La mise en scène est indigente, façon téléfilm de seconde zone ; le scénario est poussif et même pas assez excessif ; quant à l'horreur, il y en a, avec une poignée de scènes de snuff movie assez dégueulasses. Mais celles-ci sont dépourvues de toute épaisseur psychologique et ne suscitent en fait que l'indifférence : dépassionnées, vides de sens, les images n'apparaissent clairement comme de petites démonstration de technique gore. Ce spectacle n'aurait absolument aucun intérêt s'il n'y avait cette sacrée bombe de Sophie Monk, bimbo absolue se rêvant actrice, et se promenant à poil pendant une bonne moitié de film histoire de maintenir une partie de l'audience éveillée. Comme argument de vente, c'est tout de même assez maigre.
Pire, The hills run red apparaît comme un plagiat sans talent de quelques-uns des monuments du cinéma de genre américain. Une pincée de Vendredi 13 pour le background du psychopathe redneck, deux cuillerées de La maison des 1000 morts pour le portrait de cette famille mêlant crasse, sexe et violence, trois louches de La dernière maison sur la gauche pour les poursuites en forêt et les faux airs hippie... Le tout pourrait avoir l'air d'un hommage, mais ne sonne que comme une copie éhontée de la part de Dave Parker, qui n'est pourtant pas un débutant. Ultime coup de grâce : le réalisateur confie s'être inspiré de La conspiration des ténèbres, pavé génial et cinéphile de Theodore Roszak, pour écrire The hills run red. Il y a vraiment des claques qui se perdent...




The hills run red de Dave Parker. 1h21.

4 avr. 2008

AUGUST RUSH

"La musiqueu, oui, la musiiiqueuuu, je le sais sera la clé de l'amour de l'amitié" (air connu). C'est en gros le message d'August rush, message de tolérance et d'ouverture aux autres par le biais de la musique. Entendons-nous bien : il faut vraiment être une pure midinette et n'avoir jamais rien vu ni lu pour apprécier un tant soit peu cette meringue bien exécutée certes, mais surtout incroyablement conventionnelle. Tout, de la tronche de cake de l'insupportable Freddie Highmore (dont on peut vivement souhaiter qu'il reste à jamais bloqué dans l'univers des Minimoys de Luc Besson et ne revienne jamais dans le monde des humains) à la larmoyance faussement retenue de Keri Russell, fait converger le film vers l'académisme le plus total.
Pourtant, si l'incroyaaaaable destin de ce mioche orphelin mais pas trop n'a vraiment rien d'exceptionnel, la sincérité visible avec laquelle la réalisatrice Kirsten Sheridan s'acquitte de sa tache a de quoi susciter une certaine indulgence. Feutrée et plutôt sobre, la mise en scène empêche August rush de sombrer dans le degré le plus pathétique du mélodrame. Côté acteurs, la bonne surprise vient de Robin Williams, assez convaincant dans la peau d'un clochard céleste (en apparence du moins) qui finit par dévoiler sa part la plus sombre. Lui que l'on a vu si agaçant ailleurs est à l'origine de quelques-unes des meilleures scènes d'un film somme toute très ordinaire.
4/10

27 mars 2008

THE MIST

Quatrième long pour Frank Darabont, et troisième adaptation d'un texte de Stephen King. Si Les évadés a acquis avec une rapidité stupéfiante ses galons de grand classique (figurant notamment en haut de la liste des films préférés des américains), la suite fut moins brillante, avec notamment une Ligne verte franchement niaiseuse, comme disent nos amis du Québec (j'ai pas d'amis au Québec, mais c'est une façon comme une autre d'être cordial). On n'attendait pas grand chose de bon de The mist, qui avait tout pour ressembler au catastrophique Dreamcatcher de Lawrence Kasdan. D'où la merveilleuse surprise que constitue la vision de ce film racé, rythmé, fin et flippant.
The mist a tout pour faire verdir M. Night Shyamalan de jalousie : le propos est souvent le même, sauf que Darabont propose une réflexion frontale et couillue, loin des errements faussement futés du réalisateur de La jeune fille de l'eau. L'action et le suspense sont présents dans chaque scène, contrairement à des films comme Signes, où l'introduction traine en longueur sous couvert de mystère et où les moments de bravoure sont rares et courts. résultat : on flippe très régulièrement, le souffle court face à cette brume malfaisante et porteuse d'un paquet de bestioles en tous genres, dont le seul point commun est leur caractère nuisible. Là où la réussite de The mist devient frappante, c'est lorsque l'on réalise que certains effets spéciaux sont ratés, mais qu'on s'en moque prodigieusement. Signe qu'on n'est pas simplement en présence d'un bête film de monstres.
Car c'est finalement dans son aspect le plus terriblement humain que The mist séduit et effraie. Réduits à se planquer dans un supermarché pour tenter d'échapper (provisoirement ?) à la catastrophe qui s'abat sur eux, les quelques habitants de ce bled du Maine vont finir par se livrer une bataille proprement absurde, où l'intégrisme religieux, mêlé à la bêtise et à la peur, risque à chaque instant de les mener à leur perte. C'est également en cela que Darabont se distingue de Shyamalan, qui utilise souvent la religion comme un hobbie mystique et rassurant, pouvant nous protéger de n'importe quel envahisseur. Ici, pas de tissu de foutaises, mais un anti-prosélytisme des plus rassurants, qui donne une nouvelle dimension à la fameuse rengaine "l'homme est un loup pour l'homme".
On ne reconnaît décidément pas Darabont, qui a laissé les bons sentiments au vestiaire. est-ce le simple fait d'avoir réalisé un épisode de The shield ? Il n'a en tout cas jamais filmé de façon aussi efficace, multipliant les angles, les points de vue, les effets discrets mais palpables... En plus d'être un film de genre et une réflexion sur la nature la plus profonde de l'homme, The mist est également un film à l'esthétique assez passionnante. On attend maintenant de voir la version voulue par Darabont, un noir et blanc qu'on devine magnifique. En attendant, on peut se contenter de savourer ces deux heures de régal en couleur, et se remémorrer sans cesse cette fin culottée, déchirante et inattendue pour un film prétendument hollywoodien. La classe.
8/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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