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25 févr. 2009

BOY A

En 1993, deux gamins de Liverpool kidnappaient et tuaient un garçon de 2 ans. Placés en prison et libérés en 2001, ils purent changer d'identité et de domicile afin de pouvoir vivre tranquilles. C'était sans compter sans une Angleterre vengeresse, bien décidée à traquer ces assassins sans relâche pour les massacrer comme elle l'entend. Pourchassés en permanence, les deux jeunes hommes ont fini par demander à retourner en prison pour y finir leur jour. Une requête rejetée par les autorités anglaises, mais qui aide à imaginer l'enfer quotidien que constitue leur tentative de réinsertion.
Si le héros de Boy A, rebaptisé Jack Burridge, n'envisage pas de retourner derrière les barreaux, ses antécédents sont semblables. Le film de John Crowley décrit la tentative de Jack de devenir un homme neuf, lavé de ses péchés, et à même de retrouver une existence presque normale. Presque : car à 24 ans, il découvre la vie avec une dizaine d'années de retard, complètement déconnecté de la société qui l'entoure. D'où des premiers pas difficiles avec la société en général et les filles en particulier - même si l'une d'entre elles semble vouloir le prendre sous son aile. Incarné par un Andrew Garfield prodigieux, Jack est un personnage blessé et touchant. On peut simplement regretter la complaisance d'une poignée de scènes qui en font un martyr alors que ce n'est pas le propos.
Épaulé par un tuteur protecteur et à l'écoute (fabuleux Peter Mullan), Jack finira pourtant par être rattrapé par son passé, victime d'un acharnement médiatique forcément dommageable. De ces séquences naît une vraie tension ainsi qu'une certaine désorientation transmise par le personnage principal, pour lequel la Terre entière ressemble à une zone de chasse où il serait le seul gibier. Dans ces conditions, même la fuite paraît bien vaine. Sans misérabilisme, à l'aide d'une mise en scène cotonneuse et délicate, John Crowley décrit cette vie terminée avant d'avoir commencé, cette parfaite impasse qui interpelle et émeut à la fois.
7/10
(également publié sur Écran Large)

(autre critique sur Une dernière séance ?)

21 janv. 2007

CASHBACK

L'insomnie, les supermarchés, le temps suspendu : pour son premier long métrage (version longue du son court-métrage à succès), Sean Ellis exploite un certain nombre de sujets potentiellement fascinants, tant sur le fond que sur la forme. Cashback commence comme un film d'auteur version djeunz, avec son héros qui souffre en voix off. Mais d'entrée, malgré quelques gimmicks amusants, on sent que le Cashback d'une heure trente est le résultat de la dilution ratée d'un court-métrage plutôt dense.
Sean Ellis est un très jeune auteur, et le résultat s'en ressent : on dirait que le jeune anglais a voulu tout mettre dans son premier long. L'impact de nos ex, le temps qui passe (ou pas), l'art, les filles... Cashback finit donc par ressembler à un catalogue dont les pages seraient désespérément vides, puisqu'il faut bien admettre qu'Ellis n'a pas grand chose de neuf à dire sur ces sujets. Quand il ne fait pas débiter des banalités sur l'amour à des personnages tout droit sortis d'American Pie, il bascule dans la comédie pour ados avec personnages à la con et gags potaches. Et quand par miracle sa poésie artificielle commence à tenir la route, il désamorce ce petit début de magie par des scènes d'une nullité cosmique (le match de foot, grand moment de solitude).
On retiendra de ce Cashback quelques idées de mise en scène, un ou deux gags idiots mais bien amenés, et l'idée que la jeunesse, en matière de cinéma, n'est pas toujours une bonne chose. Avec un peu plus de maturité, nul doute que Cashback aurait pu être une petite claque, un joli coup de pied dans la fourmilière auteuriste.
4/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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