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20 déc. 2008

HAMLET 2

« Ma vie est une parodie de tragédie. » Dana, le héros de Hamlet 2, a trouvé la phrase parfaite pour décrire son existence d'auteur raté, d'acteur raté et d'homme raté. Ridiculisé par un critique théâtral de 13 ans pour ses adaptation foireuses de Mississipi Burning et Erin Brockovich, il se lance alors dans une pure création : une suite du grand classique shakespearien, Hamlet. Et qu'importe si tous les personnages principaux passent l'arme à gauche en fin de pièce : une machine à remonter le temps, et le tour est joué. C'est dire la folie furieuse et le ridicule total de ce loser magnifique, qui s'abime dans une spirale de la création pas vraiment faite pur lui.
Délirant sur le papier, Hamlet 2 est en fait une semi-comédie, aussi pathétique que drôle, à la manière de certaines productions Apatow ou des deux premiers films de Jared Hess (Napoleon Dynamite et Super nacho). Car Dana est si mauvais et désespéré qu'il y a légitimement de quoi avoir le bourdon. C'est tout de même le signe d'un film qui peine à exploiter le potentiel comique de ses situations, le héros inspirant plus souvent la pitié que l'hilarité.
Heureusement, Dana est incarné par un Steve Coogan au meilleur de sa forme, dans un rôle assez proche de celui qu'il interprétait dans Tonnerre sous les tropiques. Sans lui, Hamlet 2 aurait sans doute dix fois moins d'intérêt. On comprend d'ailleurs pourquoi le film est sorti dans l'indifférence générale, Coogan n'étant pas un acteur bankable et le ton doux-amer du film n'ayant pas un fort potentiel commercial. Néanmoins, pour son acteur principal et son savoureux final, Hamlet 2 mérite une seconde chance.
5/10
(également publié sur Écran Large)

7 mars 2008

SOYEZ SYMPAS, REMBOBINEZ

Soyez sympas, oubliez le titre français, sélectionné par une bande d'internautes sans scrupules ni sens du bon goût. Et ne retenez que ces quatre-vingt quatorze minutes venues d'ailleurs, c'est-à-dire de chez Michel Gondry, réalisateur franco-bricolo alliant fraîcheur et modestie, comme s'il ignorait qu'il constituait le top de la hype. L'excellente nouvelle de Be kind rewind, c'est justement que son côté "de bric et de broc" ne prédomine jamais sur l'aspect humain, tare qui tendait à rendre Human nature et La science des rêves légèrement frustrants (même si totalement indispensables au final). Devant le concept, des personnages, des vrais, qui constituent dans tous les sens du terme le coeur de ce film généreux et altruiste qui évite miraculeusement le pathos.
À la base, il y a donc cette idée géniale et proprement absurde de refaire à la va-vite et avec les moyens du bord quelques films appartenant à l'inconscient collectif, de Rush hour 2 au Roi lion. L'occasion pour Gondry de se lâcher dans un délire visuel n'appartenant qu'à lui ; il n'a jamais filmé de façon aussi simple, ce qui relève ici de le bonne nouvelle, puisque s'installe rapidement une vraie proximité avec les personnages. La sincérité de cette délcaration d'amour au cinéma et au bricolage est des plus emballantes, et tant pis s'il y a des séquences foireuses ou des petits moments de solitude : Gondry creuse une nouvelle fois son propre portrait, celui d'un homme qui se pousse au cul pour faire sortir sa richesse intérieure et montrer qu'il n'est pas que ce type un peu timide, moche et décalé que l'on entrevoit au premier abord.
Be kind rewind, c'est aussi une peinture du temps qui passe, de ses bienfaits comme de ses méfaits. Les films viellissent, les bandes jaunissent ? Tant mieux. Ou tant pis. La vie passe, les pages se tournent ? C'est la vie. Le constat est simple, assez fataliste, mais empreint de magie : les souvenirs et les petits ratages nous construisent, peut-être plus que les grands évènements qui jalonnent nos vies. Conclusion de ce propos un peu désabusé mais jamais dépressif : une dernière scène proprement bouleversante, façon Capra, qui dit la beauté du monde et des rapports humains. Pour un film fauché se déroulant en majeure partie dans un vidéo-club délabré, c'est un petit exploit. Gondry l'a fait, et l'on meurt déjà d'envie de dévorer ses mille prochains films à condition qu'ils aient un millième de la force de celui-là.
9/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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