17 août 2006

LA SCIENCE DES RÊVES

Michel Gondry a un univers à lui, c'est incontestable. Il suffit de voir la première scène de La science des rêves pour s'en rappeler (ou pour en prendre conscience, au choix). Devant des caméras en carton, un jeune homme nommé Stéphane y explique la recette pour faire un bon rêve. Puis, après avoir joué un peu de clavier, il tire un rideau et se retrouve projeté dedans. C'est à la fois très cheap et immédiatement séduisant, à l'image de tout le film.
Il serait assez difficile de définir dans quel genre on se trouve. La science des rêves est un bidule impossible à cataloguer, un film qu'on a du mal à appeler "film", tant tout ceci ressemble plutôt à un trip sous gloubi-boulga. C'est à la fois la force et la limite d'un film qui n'a pas grand chose à dire et assez peu à raconter. Tout à tour hilarant (certaines scènes de rêve sont incroyables, et la beauferie joviale du personnage d'Alain Chabat ne peut que faire marrer) et terriblement triste (on retrouve par endroits la mélancolie d'Eternal sunshine of the spotless mind), le film de Michel Gondry séduit, amuse, mais laisse un peu perplexe. On a un peu l'impression d'assister à un enchainement des clips de Gondry, comme un "Work of director" volume 2.
Mais si l'on se résoud à accepter que tout ceci est à peu près vide de sens, La science des rêves est un voyage merveilleux et souvent poétique (sauf quand Chabat parle de sperme sous les aisselles). Une forêt dans un bateau ou un cheval en tissu, c'est quand même magnifique (mais mieux vaut le voir qu'en parler). Le seul vrai message du film, c'est que la solitude n'est pas un défaut et que ça peut même être vraiment délicieux.
Pour son premier film français et son premier scénario en solo, Michel Gondry a plutôt réussi son coup. Il a opté pour une réalisation profil bas et une modestie à tous les étages, réponse à la réputation de gros frimeur taillée par quelques jaloux. Impossible cependant de ne pas être un brin frustré : on n'est pas devant le chef d'oeuvre en carton-pâte espéré. Mais la fin du film, abrupte mais magnifique, fait un temps oublier ces quelques réserves.
7/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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