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6 juin 2009

THE WOMEN

Au tiers de The women, il y a une scène qui peut éventuellement en justifier le visionnage pour tout spectateur friand d'Eva Mendes : pendant un très long moment, elle déambule dans la cabine d'essayage d'un luxueux magasin de lingerie, arborant talons aiguilles, jarretelles et toute la panoplie, sous les regards médusés et envieux de Meg Ryan et Annette Bening. Tel le loup de Tex Avery, on sent alors ses yeux sortir de leurs orbites et la bave s'accumuler aux commissures des lèvres. Mais quand l'atour principal d'un film est la sublimissimité de l'une de ses actrices, on peut décemment affirmer qu'il y a un problème. Ce remake d'un film de George Cukor, excellent paraît-il, et caractérisé par l'absence totale de mâles à l'écran, apparaît comme totalement inutile, même pour qui n'a pas vu évoluer Joan Collins, Paulette Goddard et les autres. Pire, il ressemble par endroits à un appel à la misogynie. C'est assez gênant.
Plus qu'à Cukor ou aux années 30, on pense d'abord à Sex and the city, dont The women semble être un remake à peine déguisé. Mêmes personnages-archétypes ou presque : la prédatrice, la cocue, la snobinarde, la procréatrice, la lesbienne. Même superficialité, puisque toutes ces femmes évoluent dans une grande bourgeoisie où le seul souci quotidien (autre que les problèmes de couple) est de se trouver un rendez-vous chez la manucure. Même hystérie à chaque rencontre (à ce propos, comme on interdit les groupes de plus de 3 jeunes au bas des immeubles de certaines cités, on devrait interdire les bandes de plus de 3 bourgeoises dans les pavillons des banlieues chics). Mêmes trajectoires rectilignes et réductrices, la femme ne pouvant visiblement choisir qu'entre faire la poule pondeuse, être femme au foyer, dessiner des robes ou faire l'actrice. Autant dire qu'on a l'impression d'avoir déjà vu ça mille fois, et que bien peu d'éléments viennent secouer cette machine si grippée.
Présenté comme un film choral, The women est en fait truffé de personnages secondaires évoluant tant bien que mal dans l'ombre des deux "vraies" héroïnes du film. Dans le rôle de la working girl snobinarde qui ferait bien de desserrer son tailleur, Annette Bening est assez ennuyeuse ; dans celui de la femme brave mais trompée par son salaud de mari (qui est sans doute allergique au Botox), Meg Ryan est assez mauvaise, tentant tant bien que mal d'animer son visage plastifié façon Melanie Griffith des années 90. Les plus supportables sont en retrait, ceci expliquant peut-être cela : Jada Pinkett Smith et Debra Messing sont fichtrement sympathiques et offrent au film ses moments les plus amusants, et Eva Mendes cartonne dans le rôle pourtant ingrat de la salope de compétition qui pique sans état d'âme le mari de la pauvre Meg. On passe la majorité de ces deux heures à attendre qu'il se passe quelque chose d'un peu exaltant ou original, mais seules quelques répliques bien vues sur le couple parviendront à tirer temporairement le film de sa torpeur. Scénariste et réalisatrice, Diane English aurait sans doute voulu faire du Sex and the city mâtiné de Woody Allen ; à l'arrivée, c'est plutôt à une production Charles Shyer / Nancy Meyers que tout cela ressemble. Tiède et sans réel intérêt, si ce n'est d'exaucer le fantasme de quelques minutes dans une cabine d'essayage avec Eva.




The women de Diane English. 1h53. Sortie : 03/06/2009.
Autre critique sur Une dernière séance ?.

5 nov. 2008

MON ESPION PRÉFÉRÉ

Mon espion préféré est l'exemple-type de l'attrape-gogos (pour être poli). Déjà, le titre et l'affiche laissent supposer qu'il s'agit d'une comédie romantique, avec une gonzesse et un espion. Pas du tout. Le héros du film est un jeune homme joué par Colin Hanks, et ne figure même pas sur l'affiche. Quant au bellâtre joué (?) par Antonio Banderas, il n'est pas espion pour deux sous. Enfin au début. Car en fait (oui, je vous raconte la fin, mais qui ira voir un tel truc ?), Antonio, tout le monde le prend pour un voleur, mais en fait c'est un espion. Vous ne rêvez pas : voici un film dont l'unique rebondissement est révélé dans le titre !
Quant au film, c'est lui-même une arnaque. Même pas sorti dans les salles américaines, il débarque buzarrement dans nos cinémas à nous, histoire sans doute d'essayer d'amortir un minimum les cachets des deux has-been qui y apparaissent. À ma gauche, Meg Ryan, ex-reine de la comédie romantique, qui préfère depuis quelques temps les tables d'opération aux plateaux de tournage. Alors c'est sûr, c'est du beau boulot : mademoiselle Ryan a l'air d'avoir 19 ans et demi. Sauf qu'elle a perdu tout le charme et le piquant qui faisaient sa personnalité. À ma droite, Antonio Banderas, que seul Robert Rodriguez continue à faire tourner de temps en temps (espérons pour lui qu'il y ait un Spy kids 5 ou un Desperado 3). Antonio est forcément ravi d'être là, puisqu'il se trouve face à une femme bien mieux liftée que sa propre épouse, Melanie "plastoc" Griffith, qui a elle aussi disparu de la circulation.
Ces deux-là cabotinent un max, et semblent même s'amuser à interpréter les dialogues hauts en couleurs du film de George Gallo. Pour situer le niveau, disons qu'un duo composé de Francis Perrin et de Judith Magre, mais il y a vingt ans, aurait tout aussi bien défendu un texte faisant passer toute comédie de boulevard pour du Bergman. Quiproquos pachydermiques, gags supra téléphonés, platitude de la mise en scène : tout y est pour faire passer un moment exécrable à un ou deux pauvres naïfs ayant cru un instant retrouver la Sally de Rob Reiner ou le Zorro de Martin Campbell. Ils en seront évidemment pour leurs frais.
1/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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