
Plus qu'à Cukor ou aux années 30, on pense d'abord à Sex and the city, dont The women semble être un remake à peine déguisé. Mêmes personnages-archétypes ou presque : la prédatrice, la cocue, la snobinarde, la procréatrice, la lesbienne. Même superficialité, puisque toutes ces femmes évoluent dans une grande bourgeoisie où le seul souci quotidien (autre que les problèmes de couple) est de se trouver un rendez-vous chez la manucure. Même hystérie à chaque rencontre (à ce propos, comme on interdit les groupes de plus de 3 jeunes au bas des immeubles de certaines cités, on devrait interdire les bandes de plus de 3 bourgeoises dans les pavillons des banlieues chics). Mêmes trajectoires rectilignes et réductrices, la femme ne pouvant visiblement choisir qu'entre faire la poule pondeuse, être femme au foyer, dessiner des robes ou faire l'actrice. Autant dire qu'on a l'impression d'avoir déjà vu ça mille fois, et que bien peu d'éléments viennent secouer cette machine si grippée.
Présenté comme un film choral, The women est en fait truffé de personnages secondaires évoluant tant bien que mal dans l'ombre des deux "vraies" héroïnes du film. Dans le rôle de la working girl snobinarde qui ferait bien de desserrer son tailleur, Annette Bening est assez ennuyeuse ; dans celui de la femme brave mais trompée par son salaud de mari (qui est sans doute allergique au Botox), Meg Ryan est assez mauvaise, tentant tant bien que mal d'animer son visage plastifié façon Melanie Griffith des années 90. Les plus supportables sont en retrait, ceci expliquant peut-être cela : Jada Pinkett Smith et Debra Messing sont fichtrement sympathiques et offrent au film ses moments les plus amusants, et Eva Mendes cartonne dans le rôle pourtant ingrat de la salope de compétition qui pique sans état d'âme le mari de la pauvre Meg. On passe la majorité de ces deux heures à attendre qu'il se passe quelque chose d'un peu exaltant ou original, mais seules quelques répliques bien vues sur le couple parviendront à tirer temporairement le film de sa torpeur. Scénariste et réalisatrice, Diane English aurait sans doute voulu faire du Sex and the city mâtiné de Woody Allen ; à l'arrivée, c'est plutôt à une production Charles Shyer / Nancy Meyers que tout cela ressemble. Tiède et sans réel intérêt, si ce n'est d'exaucer le fantasme de quelques minutes dans une cabine d'essayage avec Eva.

The women de Diane English. 1h53. Sortie : 03/06/2009.
Autre critique sur Une dernière séance ?.