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2 août 2009

MISTER SHOWMAN

À l'heure où vous lisez ces lignes, Mister Showman est déjà retiré de l'affiche. Une sortie technique dans toute sa splendeur : exploité une semaine dans une seule salle, le film a eu le temps de séduire (?) 437 spectateurs avant d'être rangé dans les cartons pour une sortie DVD dans quelques mois - le temps de trouver un titre "français" moins pourri, espérons-le. Une nouvelle fois, c'est bien dommage : doté d'un casting intéressant, le film de Sean McGinly est un film indépendant pétri de qualité. On y suit le propret Troy Gable, qui délaisse ses études de droit malgré l'opprobre parentale afin de se lancer dans l'écriture. Pour subvenir à ses besoins, il accepte pour un temps de devenir l'assistant d'un célèbre magicien se faisant appeler the great Buck Howard - d'où le titre original du film. Sauf que si celui-ci est connu dans toute l'Amérique, c'est autant pour ses talents de mentaliste que pour son absolue ringardise. D'où une longue et chaotique virée à travers les States, que Troy passera à combler les attentes du cabotin qui lui sert de chef.
Bien que le point de vue adopté soit celui de Troy, le véritable (anti-)héros du film est ce fameux Buck Howard, loser magnifique et radoteur de première, qui parvient à remplir une partie des salles où il se produit en proposant une étrange combinaison d'émerveillement et de moquerie. Le film est non seulement un portrait imparable de ce Garcimore imbu de lui-même, mais également une description édifiante de la course au succès, celle-ci s'effectuant à tout prix, au mépris du regard des proches et des réelles attentes du public. Il est d'ailleurs dommage que McGinly n'en soit pas resté là, lui qui s'éparpille de plus en plus en proposant notamment une histoire d'amour sans intérêt entre les personnages d'Emily Blunt et Colin Hanks (oui, le fils de).
Hanks junior s'en tire à merveille dans le rôle du type transparent. Rôle de composition ou non ? On lui laisse le bénéfice du doute. Et c'est l'éclate totale lorsque son personnage doit rendre des comptes à un père carriériste et affligé par le monde du spectacle, celui-ci étant incarné par... Tom Hanks. Le face-à-face entre les deux hommes est très mignon et truffé de doubles sens plutôt cocasses. Mais le film ne serait rien sans un John Malkovich des grands jours, qui s'amuse à en faire des caisses dans un rôle qui appelle les excès en tous genres. Toupet, dents bien blanches, répliques toutes faites qu'il ressasse dans chaque ville où il atterrit (« I love this town »)... Sa prestation est savoureuse et pas si évidente, puisqu'il parvient à mettre de l'émotion dans ce qui aurait pu n'être qu'un personnage foutrement ridicule. La fin est bien vue et laisse sans nul doute une impression positive dans le coeur des 437 privilégiés qui auront eu le temps d'aller découvrir cette jolie rareté dans une salle parisienne.




Mister showman (The great Buck Howard) de Sean McGinly. 1h30. Sortie : 22/07/2009.
Critique publiée sur Écran Large.

5 nov. 2008

MON ESPION PRÉFÉRÉ

Mon espion préféré est l'exemple-type de l'attrape-gogos (pour être poli). Déjà, le titre et l'affiche laissent supposer qu'il s'agit d'une comédie romantique, avec une gonzesse et un espion. Pas du tout. Le héros du film est un jeune homme joué par Colin Hanks, et ne figure même pas sur l'affiche. Quant au bellâtre joué (?) par Antonio Banderas, il n'est pas espion pour deux sous. Enfin au début. Car en fait (oui, je vous raconte la fin, mais qui ira voir un tel truc ?), Antonio, tout le monde le prend pour un voleur, mais en fait c'est un espion. Vous ne rêvez pas : voici un film dont l'unique rebondissement est révélé dans le titre !
Quant au film, c'est lui-même une arnaque. Même pas sorti dans les salles américaines, il débarque buzarrement dans nos cinémas à nous, histoire sans doute d'essayer d'amortir un minimum les cachets des deux has-been qui y apparaissent. À ma gauche, Meg Ryan, ex-reine de la comédie romantique, qui préfère depuis quelques temps les tables d'opération aux plateaux de tournage. Alors c'est sûr, c'est du beau boulot : mademoiselle Ryan a l'air d'avoir 19 ans et demi. Sauf qu'elle a perdu tout le charme et le piquant qui faisaient sa personnalité. À ma droite, Antonio Banderas, que seul Robert Rodriguez continue à faire tourner de temps en temps (espérons pour lui qu'il y ait un Spy kids 5 ou un Desperado 3). Antonio est forcément ravi d'être là, puisqu'il se trouve face à une femme bien mieux liftée que sa propre épouse, Melanie "plastoc" Griffith, qui a elle aussi disparu de la circulation.
Ces deux-là cabotinent un max, et semblent même s'amuser à interpréter les dialogues hauts en couleurs du film de George Gallo. Pour situer le niveau, disons qu'un duo composé de Francis Perrin et de Judith Magre, mais il y a vingt ans, aurait tout aussi bien défendu un texte faisant passer toute comédie de boulevard pour du Bergman. Quiproquos pachydermiques, gags supra téléphonés, platitude de la mise en scène : tout y est pour faire passer un moment exécrable à un ou deux pauvres naïfs ayant cru un instant retrouver la Sally de Rob Reiner ou le Zorro de Martin Campbell. Ils en seront évidemment pour leurs frais.
1/10

3 mars 2008

INTRAÇABLE

Il suffit d'une précision pour résumer ce que vaut Intraçable : le dernier film de Gregory Hoblit a été écrit par un avocat et un orthopédiste, sans doute pour tuer le temps entre la partie de golf et l'apéro. Et si trois scénaristes sont crédités, c'est simplement parce qu'un script doctor a été appelé à la rescousse in extremis. On n'ose imaginer à quoi ressemblait le script avant cette intervention de dernière minute.
Sous ses airs aguicheurs (youpi, des tueries tordues façon Saw !), Intraçable est un fait un thriller tout à fait ordinaire, tant dans sa construction que dans sa résolution. Mais c'est aussi et surtout un film désespérément con, pas assez cependant pour devenir jouissif. Les invraisemblances et les trous d'air du scénar s'enchaînent à une vitesse telle qu'il devient impossible d'en faire la liste. Le degré de consternation ne cesse de croître, surtout lorsque l'on fait connaissance avec le vilain serial killer après à peine une heure de film : à la fois génie du crime (il a monté un plan machiavélique en environ 2 jours) et prodige de l'informatique (son matos est si perfectionné qu'il arrive à berner le FBI comme il veut), il est à placer sur le podium des psychopathes les moins crédibles de l'histoire du thriller.
Habituellement, lorsque des scénaristes se permettent de dévoiler l'identité du tueur plus d'une demi-heure avant le générique de fin, c'est qu'ils ont un autre rebondissement à proposer, une réflexion à offrir. C'est en effet le cas dans Intraçable, puisqu'il nous est proposé un poignant pamphlet contre les ravages d'Internet, encore moins convaincant qu'une publicité pour le contrôle parental. Ensuite, le polar reprend ses droits, le personnage de Diane Lane nous expédiant les antécédents et le mobile du tueur en cinquante secondes avant de mettre cinq minutes à rentrer chez elle (comme un léger problème de rythme). Il faut d'ailleurs saluer le travail de l'actrice, qui parvient à rester digne de bout en bout, visiblement convaincue par les inepties qu'elle doit défendre. Il n'y a bien qu'elle.
2/10
(également publié sur Écran Large)
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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