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6 août 2009

JUSQU'À TOI

C'est vrai qu'elle est mignonne, Mélanie Laurent. Même que ça fait beaucoup de peine de la savoir triste, seule, incapable de communiquer, obligée de déléguer ses coups de téléphone et de regarder ses voisins s'aimer. Un vrai tempérament de dépressive, qui s'avère plus contagieux que la grippe A (petite dédicace au passage), puisque Jusqu'à toi est entièrement contaminé par cette sinistrose ambiante. Rarement comédie romantique aura autant donné envie de mélanger Xanax, Prozac et alcool de poire. Il est assez difficile de s'y faire, même si éviter tous les clichés neuneus du genre a toujours du bon. Filmé gris, écrit gris, joué gris, le film de Jennifer Devoldère ne se berce d'aucune illusion, et c'est la une surprise bien cruelle pour qui était venu chercher un peu de jolis sentiments, voire du réconfort.
Collègues, potes de vidéo-club, voisins de paliers, paternel : au final, Jusqu'à toi fait de tous les protagonistes des êtres gentils mais pathétiques, dont certains rêves aboutiront peut-être, mais dont l'existence sera placée à jamais sous le signe de la morosité. C'est gai. Au milieu de tout ça, un argument nous rappelle qu'il s'agit - sur le papier - d'une romance : la frenchie et le ricain se croisent, se cherchent, se recroisent jusqu'à l'inévitable instant où la vraie rencontre aura enfin lieu. Cette course éperdue vers le véritable amour devrait être pleine de joie, d'espérance ; mais, à part une séance d'autoportraits du côté de Mélanie Laurent, le reste s'apparente plutôt à un long chemin de croix. Elle déprime au bureau en se répétant que l'amour n'existe pas. Il cafarde à l'hôtel sans bagages ni repères. On a sincèrement envie de les plaindre, de les prendre dans nos bras comme on le ferait pour un ami qui va mal.
La léthargie des personnages se retrouve dans le rythme du film : Jusqu'à toi ne décolle jamais vraiment, accumulant des saynettes souvent trop courtes comme pour meubler avant de passer aux choses sérieuses. Et lorsqu'arrive enfin le moment de la rencontre, il se produit quelque chose, discrètement mais sûrement. Pas vraiment guillerette et trop tardive, cette reprise en main des personnages et du film n'a malheureusement guère d'effet sur l'impression d'ensemble : celle d'avoir passé un moment pas foncièrement désagréable mais sincèrement plombant en compagnie de deux anges livides, Mélanie Laurent et Justin Bartha, dont la délicatesse est touchante mais dont le manque de combattivité fiche sacrément le bourdon.




Jusqu'à toi de Jennifer Devoldere. 1h20. Sortie : 29/07/2009.

15 févr. 2008

BENJAMIN GATES ET LE LIVRE DES SECRETS

World trade center. The wicker man. Ghost rider. Next. Voilà les quatre derniers films starring Nicolas Cage à avoir débarqué sur nos écrans. Forcément, si on le place à côté de cette liste de chefs d'oeuvre, Benjamin gates et le livre des secrets ressemble à un bon film. Et on aurait presque envie de le conseiller : à ceux qui n'ont jamais vu un Indiana Jones, qui cherchent un film moins ennuyeux qu'Astérix, qui veulent vérifier leurs bases en culture américaine... et c'est à peu près tout. On a déjà vu blockbuster plus scandaleux, mais cette suite en forme de jackpot reste un monument de mollesse et de trivialité qui en consternera plus d'un.
Derrière ce projet juteux, un homme : l'inoxydable Jerry Bruckheimer, gros bourrin enchaînant les succès sans erreur de parcours ou presque (commercialement parlant, du moins). Un homme capable d'engager des réalisateurs et des scénaristes aussi efficaces que modelables. Comme de plus en plus de films à gros budget, qui portent davantage la marque de leur producteur que celle de leurs metteur en images, Benjamin Gates et le livre des secrets est à n'en pas douter un film de Jerry Bruckheimer. Un bon gros machin calibré, ressemblant comme deux gouttes d'eau au premier épisode. Ni meilleur, ni moins bon. Le pire, c'est que ça donne l'impression que toute l'équipe est prête à tourner encore une dizaine d'aventures de Benjamin Gates sans jamais se lasser ni s'étonner de défendre encore et encore les mêmes rebondissements et les mêmes gags.
En se plaçant du point de vue d'un enfant de 10 ans, le film a, comme son prédécesseur, un défaut de taille : sa durée excessive. Deux pleines heures, c'est beaucoup trop. Même les mômes les plus dociles finiront par trouver le temps long devant ce spectacle qui n'en finit plus à force de donner dans la surenchère. Ce dernier mot semble d'ailleurs régir tout le film, tant au niveau des moyens que de la distribution. Que font là Harvey Keitel, Ed Harris, Bruce Greenwood, Helen Mirren? Besoin de refaire le papier peint du salon? Ou simple envie de faire les foufous dans une superproduction démesurée? En tout cas, ils semblent prendre un plaisir indéniable à participer à faire fonctionner cette grosse machine à dollars, beaucoup moins pédagogique que Bruckheimer ne voudrait le faire croire, mais exactement aussi lisse qu'elle en a l'air.
3/10
 
"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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