Les scénaristes Adam Kreutner et David Mitchell ne s'en cachent pas : c'est en voyant Open water qu'ils ont eu l'idée de Dérive mortelle (d'ailleurs rebaptisé Open water 2 dans certains pays par des distributeurs opportunistes). Face à un aveu aussi honnête, difficile de les accuser de plagiat ; on se contentera de dire qu'ils se sont inspirés du film de Chris Kentis. À quelques variantes près : ici, le film compte six protagonistes (contre deux auparavant), ce qui multiplie les tensions et les pépins potentiels. L'autre différence est de taille : là où le duo d'Open water stagnait en pleine mer sans aucun point de repère, ceux de Dérive mortelle s'accrochent au yacht qu'ils ont quitté en oubliant d'en déplier l'échelle.
Délaissant la DV pour un format plus large, nous offrant une kyrielle de jolis plans, Hans Horn semble voir l'intrigue du film comme une tragédie humaine plus que comme une simple trame de film à suspense. Pas question pour lui de nous offrir un rebondissement tous les quarts d'heure ou un mort toutes les vingt minutes : pour tenter de rendre cette histoire crédible, il insiste sur les temps morts (d'où, parfois, un certain ennui) et ne tente jamais de transformer ses personnages en héros, décrivant sans concession la bêtise de leurs décisions.
Cependant, on n'échappe pas toujours à un certain chantage à l'émotion, notamment par l'intermédiaire des cris du bébé resté seul à bord du yacht, qui crie à pleins poumons et rend ses parents hystériques. Mais c'est le lot de ce genre de film, et Horn s'en acquitte plutôt bien. Même sa façon de conclure son film par l'éternelle rengaine "l'homme est un loup pour l'homme" est plus classieuse que la moyenne. Et si Dérive mortelle reste globalement moins flippant qu'Open water, il reste néanmoins un agréable petit divertissement de début d'été.
5/10
(également publié sur Écran Large)
DIAMANT BRUT
Il y a 1 jour
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