4 juil. 2007

DELIRIOUS

Il y a une bonne dizaine d'années, le nom de Tom DiCillo faisait clignoter les yeux des amoureux du ciné US indépendant. Excellent directeur de la photo de Jim Jarmusch, DiCillo semblait être tombé dans le chaudron de la comédie quand il était petit, livrant coup sur coup un Ça tourne à Manhattan pour le moins délicieux et un Box of moonlight bucolique et revigorant (même si déjà un peu bancal). Depuis, à part critiquer Tarantino, DiCillo n'a plus montré grand chose, allant même racler le fond du trou avec l'imbuvable Bad luck!. On annonçait Delirious comme son grand retour, le réveil en fanfare d'un auteur ayant mis fin à son passage à vide ; malheureusement, il n'en est rien.
Si Delirious ne se vautre pas tout à fait, c'est uniquement par la puissance de ses comédiens. Steve Buscemi fait du Buscemi, et c'est toujours délicieux ; Alison Lohman est une formidable Britney bis ; mais l'attraction numéro 1 du film, c'est Michael Pitt, toujurs aussi aérien et charmant, comme un nouveau prolongement du Blake fantômatique de Last days. À part ça, pas grand chose : DiCillo livre une comédie gesticulante et un rien hystérique sur les ravages de la célébrité et de ceux qui la traquent (dans tous les sens du terme). Il reprend ses thèmes favoris (la création, le cinémaaaa, la solitude) et les étire jusqu'à la rupture, dans une comédie de moeurs où rien n'est vraiment drôle ni édifiant. Réalisé un peu n'importe comment (on se demande pourquoi le réalisateur ne cadre pas ses films lui-même, lui dont c'est le principal talent), visiblement écrit à la va-vite, Delirious n'est jamais à la hauteur d'un titre vendeur mais mensonger. Et confirme que DiCillo est un auteur en fin de course.
5/10

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"Bienvenue au royaume du pisse-froid inculte qui est au cinéma ce que Philippe Manoeuvre est au rock" (© Trollman)
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