Il y a dix ans, avec Le déménegement, Olivier Doran présentait de jolies dispositions à faire du divertissement français de qualité, du cinéma de potes n'ayant pas grand chose à envier à celui de Lawrence Kasdan. Il aura fallu attendre jusqu'en 2007 pour que Doran nous revienne avec Pur week-end, film réunissant une nouvelle fois une bande d'amis... dans des circonstances un peu plus délicates que celles d'un déménagement.
Le pari était osé : réussir un mélange de comédie générationnelle, de film d'aventures pépère et de vrai policier qui ferait presque peur. Dès le prégénérique, avec sa grosse musique ricaine qui tache, Doran annonce son ambition de faire aussi bien que les entertainers d'outre-Atlantique. Il y a pourtant de quoi faire la grimace : Pur week-end n'est ni franchement drôle (sauf quand les gags sont bien stupides, comme la chute toute ridicule de Jean-Noël Brouté), ni franchement exaltant, ni même émouvant (le trauma survenu vingt ans plus tôt apparaît comme la pire idée du film). On ne s'attardera même pas sur le degré de crédibilité du film : comment parler de quelque chose qui n'existe pas?
Pourtant, sans que cela s'explique vraiment, Pur week-end n'ennuie jamais. Sans doute parce que le casting est ultra sympathique, plein de bonnes gueules dont on connaît plus ou moins les noms. Probablement aussi parce qu'il est assez jouissif de se demander jusqu'où Doran et son coscénariste-acteur Philippe Lefebvre vont pouvoir aller dans le n'importe quoi. Dans ses meilleurs moments, Pur week-end fait penser à Casque bleu, comédie en demi-teinte (sur un autre sujet grave, la guerre) aux défauts si marqués qu'ils en devenaient des qualités. Dans les pires, le film d'Olivier Doran ne ressemble à rien de connu, et c'est sûrement un peu pour ça qu'il devient finalement si attachant.
5/10
DIAMANT BRUT
Il y a 1 jour
Laissez le premier commentaire sur “PUR WEEK-END”
Enregistrer un commentaire