Prenez un loser (Jon Heder, ex Napoleon Dynamite). Inscrivez-le dans une école pour winners. Et le tour est joué. Todd Phillips s'encombre rarement de scénarios trop lourds pour lui, et préfère concocter de bonnes soupes dans des marmites un peu rouillées. La clé du film est la confrontation entre Heder et Billy Bob Thornton, le prof de séduction, qui va d'abord mener son poulain vers le succès... avant de lui piquer la fille de ses rêves. Fourbe et malin comme un singe, le personnage de Thornton est une jolie création. Il est toujours agréable de voir évoluer des pourritures sur pattes.
Dans les précédents films de Phillips, il y avait toujours un Vince Vaughn ou un Owen Wilson pour assurer le spectacle. Suffit au réalisateur de poser sa caméra à un endroit adéquat et d'attendre que n'importe quoi se produise. Forcément, avec un acteur plus "pro" comme Billy Bob, Phillips a un peu plus de boulot. Et si le comédien livre une prestation délectable, L'école des dragueurs paraît malgré tout assez empesé, pataud, pas aussi délirant que sur le papier. Manque un vrai showman pour donner du peps à tout ça. Finalement, on est moins accroché par les gags que par les rebondissements qui parsèment la fin du film : les deux hommes se livrent une guerre sans merci pour conquérir la même fille, et tous les coups bas sont permis, même les plus retors. C'est là que l'on saisit que L'école des dragueurs n'a jamais eu pour vocation d'être une comédie totalement débile, mais davantage un film en demi-teinte, parfois drôle mais plus dépressif par moments. Trop tard : on est passé un peu à côté de ce film un peu timoré.
5/10
(sortie le 16 mai)
DIAMANT BRUT
Il y a 1 jour
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