Sacré Lars Von Trier. Jamais à l'abri d'une bonne blague, notre Danois préféré a encore frappé. Avec Le direktør (titre français nul mais finalement assez approprié), Lars s'est lancé pour la première fois dans la comédie pure. Bizarrement, il semble avoir déjà fait bien plus drôle auparavant.
N'entrant pas dans le Dogme mais n'étant finalement pas si éloigné du dépouillement du manifeste qu'il a créé, Von Trier s'est ici amusé à réaliser un film à la manière d'un amateur. Peu importent les raccords lumières et la fluidité du montage ; au contraire, Lars s'amuse à jouer avec les conventions et à livrer un film volontairement mal fichu, où bien des défauts sont poussés à l'extrême ("merci" à l'Automavision, nouveau procédé qui laisse la caméra régler les paramètres de façon aléatoire). Le problème, c'est que tout ceci n'apporte rien : Le direktør souffre surtout de la nullité cosmique de son scénario. Un script assez difficile à commenter : cette histoire d'un acteur est chargé de jouer un PDG et d'intervenir dans la vente de l'entreprise à la place du vrai patron ne débouche absolument sur rien. Pire, c'est l'occasion pour Von Trier de montrer sa totale gaucherie (pas simulée, celle-là) dans le registre de la comédie. Seuls les poings dans la gueule et les barbus qui gueulent sont utilisés pour faire dans le comique. Ni la situation cocasse du départ, ni les éventuels caractères des personnages ne donnent un quelconque sel à cette platissime pantalonnade.
Annoncé comme une version danoise de la série "The office", Le direktør ne ressemble en rien à ce modèle qu'on lui a attribué. C'est presque regrettable : on se serait volontiers contenté d'un plagiat en bonne et due forme, agrémenté de cette froideur scandinave qui enchante souvent les zygomatiques. Si Le direktør, comme beaucoup des films de Von Trier, ne ressemble à rien de connu, il est ici certain que ce n'est pas un compliment.
2/10
DIAMANT BRUT
Il y a 1 heure
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