Une tisane sans sucre. Une glace sans gavotte. Une soirée disco sans YMCA. Voilà à peu près à quoi ressemble Dreamgirls, monument de fadeur, enchaînement de chansons molles auquel manque (entre autres choses) un peu de passion.
Au début, on serait presque content : c'est l'un des rares biopics qui ne débute pas par une longue complainte autour d'une enfance malheureuse. On déchante bien rapidement : personnages sans épaisseur, chansons nullottes, interprètes qui gueulent plus qu'autre chose... Cent trente minutes, ça dure.
Entre deux chansons, Bill Condon tente d'ébaucher un propos foutrement original : le monde de la musique est impitoyable, la chanson, c'est dur, les gens, c'est méchant. Heureusement, après chaque crpage de chignon, on se réconcilie en chansons. "Nous sommes une famille, liés comme les branches d'un arbre, tralala", dit l'une d'entre elles, aussi consensuele que les autres. Un problème parmi d'autres : Dreamgirls étant simplement "inspiré" de personnages ayant existé (Diana Ross et les Supremes, James Brown, Little Richard et compagnie), les chansons du film sont des créations "originales" qui souffrent de la comparaison avec les standards qui ont fait le succès des "vraies" stars.
Quand elles ont fini de hurler en musique, Jennifer Hudson (scandaleusement oscarisée à la place d'Abigail Breslin) et ses amies hurlent en vrai. Si ça n'apporte strictement rien au film, ça a au moins le mérite d'empêcher le spectateur de sombrer dans le coma (j'ai quand même piqué du nez). Beyoncé a beau être mignonette, elle n'est ici pas plus expressive qu'une poupée de porcelaine. Seul Eddie Murphy apporte un brin de folie au film, tant lorsqu'il chante (son rap est le meilleur moment du film) que lorsqu'il fait son show en privé. Pour le reste, l'ennuyeux Bill Condon se contente de filmer platement des personnages sans saveur, comme dans une compilation des meilleurs clips des Poetic Lover.
3/10
DIAMANT BRUT
Il y a 1 jour
Laissez le premier commentaire sur “DREAMGIRLS”
Enregistrer un commentaire