
Si Angel peut tout d'abord intriguer par con classicisme apparent, on découvre bien vite qu'Ozon n'a pas abandonné ses vieux démons : il semble admirer son héroïne et lui trouver une vraie dimension romantique. C'est alors qu'une série de plans volontairement datés (déplacement motorisés avec faux paysage en arrière-plan) et de scènes passablement risibles (premier baiser sous arc-en-ciel) nous fait comprendre qu'Angel est surtout un hommage très second degré aux mélos des années 40, et une déclaration d'amour perverse (pour ne pas dire ozonienne) à un personnage admirablement détestable. Pas de doute, Angel est bien un film de François Ozon. Pas le plus percutant, ni même le plus cruel (à ce niveau, la compétition est relevée), mais pas le moins intéressant.
On croit donc avoir tout compris, tout assimilé, jusqu'à ce qu'arrive une conclusion qui traine en longueur et nous fait perdre nos repères. En insistant gravement sur la fin "tragique" de son héroïne, Ozon a l'air de vouloir nous faire pleurer. Vraiment. Au premier degré. Et là, non, pas possible de compatir une seule seconde au sort de cette garce tête-à-claques. Quelques images laissent le bénéfice du doute, permettant encore de penser qu'Ozon n'a jamais cessé de se foutre de la gueule de son Angel. Pas sûr. Angel signe en tout cas la révélation de Romola Garai, inconnue pour ceux qui n'ont pas vu Dirty dancing 2 (rendez-vous compte, je n'ai même pas vu le premier).
6/10